Alter Ego

11. Viré

Killian

Des rires me tirèrent de mon sommeil, j'avais rêvé toute la nuit du corps d'Alec contre le mien et mon érection matinale me fit souffrir. Je reconnus le rire de Mira, celui d'Alec, mais pas celui de l'autre fille. C'est alors que les souvenirs de la veille me revinrent et que je compris que la demoiselle qui avait profité du corps d'Alec avait passé la nuit ici, et qu'elle s'attardait même le lendemain. Ne travaillait-elle pas ? Un mélange de curiosité et de jalousie me poussa à sortir du lit, faire un brin de toilette, enfiler un short de maison puis descendre à la cuisine. Tous trois étaient assis, mangeant des pancakes et riant comme si c'était une putain de bonne journée. Mira m'aperçut la première, tout sourire, et m'interpella :

— Eh, Killian, viens prendre le petit-déjeuner avec nous.

Je lui souris poliment, entrai dans la cuisine et me servis une tasse de café. Je devais avoir les idées claires, rester calme et poli.

— Bonjour, dis-je à l'intention de tout le monde.

Mon regard, rivé sur la demoiselle inconnue, se fit scrutateur. Je la détaillais méticuleusement et le moins qu'on puisse dire, c'était qu'Alec avait bon goût. Elle était belle, une beauté simple, des yeux captivants et un corps tout à fait délicieux. Sa petite robe violette incitait aux idées cochonnes et je compris pourquoi Alec avait eu tant de mal à se retenir la veille. En voyant le physique de cette fille, les images se firent bien plus précises et les imaginer ensemble, nus et se frottant l'un contre l'autre, explosèrent dans mon esprit. Stop, stop, stop !

— Killian, voici Elena, c'est... une amie. Elena, voici Killian, mon ami.

La voix d'Alec provoqua un sursaut malheureux pour ma queue qui avait déjà bien assez de stimuli comme ça. Je m'assis rapidement sur un tabouret avec eux afin de camoufler mon érection naissante.

— Enchanté, Elena.

— Salut ! Tu as une superbe maison, me complimenta-t-elle.

Surpris par cette remarque, je jetai un coup d'œil à Alec qui m'expliqua qu'il avait trouvé important de préciser que c'était ma maison et non la sienne. Mira m'aida énormément ce matin, elle parlait beaucoup, posait beaucoup de questions, manifestement ravie de voir son frère avec une fille. J'appris donc qu'Elena avait 28ans, était infirmière et avait une sœur qui vivait encore chez ses parents. Ils s'étaient rencontrés à la plage la veille et avaient passé une formidable journée avec ses amis. Super !

J'essayais de paraître normal, de m'intéresser à elle et je pouvais avouer secrètement qu'elle était drôle et intelligente, un cocktail rêvé pour une fille aussi belle qu'elle. Du coup, j'en vins à me demander si leur relation n'allait pas se poursuivre ; une fille intéressante qui donne envie de plus qu'un coup d'un soir. L'éventualité qu'ils sortent ensemble était probable. Le même pincement que la veille me confirma que j'étais bel et bien foutu.

Alec me jeta des coups d'œil répétitifs comme s'il était inquiet de quelque chose. Était-il inquiet de savoir si je les avais entendus ? Eh bien, ouais mon pote, je t'ai foutrement bien entendu !
Vingt minutes plus tard, Elena partit et Mira vaqua à ses occupations, me laissant seul avec Alec. Il me rejoignit dehors au bord de la piscine.

— J'espère que ça ne te dérange pas.

Je tournai brusquement la tête vers lui, paniqué à l'idée qu'il ait découvert mon attirance pour lui et ma jalousie envers elle.

— Quoi ? demandai-je prudemment, le cœur battant.

— Que j'aie ramené Elena ici... On n'en a jamais parlé, je ne savais pas si ça poserait un problème mais on ne pouvait pas aller chez elle et... j'avais du mal à réfléchir, dit-il en riant doucement.