CHAPITRE VII

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- Je suis désolée. Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça, dit-elle en se reprenant soudainement.

Elle s'avance vers moi mais m'esquive pour pouvoir sortir. Maintenant c'est moi qui doit la retenir de partir. J'accours devant elle. On est dans le couloir à présent. On se regarde dans les yeux.

- Ne sois pas désolée. Si tu savais depuis comment de temps j'attends ça.

- Je me sens tellement honteuse, répond-elle en détournant son regard.

Ses joues deviennent rouges et un sourire innocent apparaît sur ses lèvres. Je ne peux m'empêcher de trouver ça mignon.

- Il ne faut pas.

- En plus, je suis sûre que mon éloge était complètement raté.

- J'en ai pleuré alors je t'assure que non.

- Camila, tu pleures pour rien aussi, rétorque-t-elle avec un petit rire.

Je lui frappe l'épaule gentiment ce qui accentue l'écho de ses rires.

- Ce n'est pas vrai. Je ne vois pas de quoi tu parles.

Elle lève un sourcil.

- À chaque fois que tu vois nos deux animaux de compagnie ensemble, il y a toujours une petite larme qui coule sur ta joue.

Je dois admettre qu'elle a raison. Je suis émotive et hypersensible. Nos deux Fléreurs sont incroyablement mignons.
   Je croise les bras faisant semblant d'être blessée par ses mots. Elle sourit en coin.

- Mais je t'apprécie beaucoup comme ça, termine-t-elle.

Je ne sais pas ce que Lauren a aujourd'hui mais elle se lâche. Je n'ai jamais reçu autant d'amour venant de sa part même si c'est maladroit. Elle avait toujours l'habitude de me faire des câlins mais ça s'arrêtait là.

- Il faut qu'on retourne à nos maisons, je crois, rajoute-t-elle avec gêne.

Je hoche la tête sans conviction. Après ses paroles, nous ne bougeons pas. Elle n'a pas envie non plus de rejoindre son dortoir. Une idée me vient.

- Et si on allait dans la salle sur demande ?

Son visage s'illumine.

- Très bonne idée.

Nous courons main dans la main vers le couloir où l'accès est possible. Nous arrivons sans qu'on se fasse repérer face au mur. On ferme les yeux à ce que l'on souhaite et une porte se forme. Nous entrons à l'intérieur. Une chambre immense fait place. Elle est très belle. La lumière est tamisée et le lit trône au milieu. Je remarque qu'il y a une salle de bain. Je fronce les sourcils. Je ne l'ai pas demandé ça. Je me tourne vers Lauren et la regarde de manière accusatoire.

- Pour qu'on puisse se laver le lendemain. Réfléchis, dit-elle en riant.

Je rougis automatiquement. J'ai vraiment pensé à quelque chose de malsain.
Je lâche la main de Lauren et me positionne au centre de la pièce. De la musique s'enclenche. C'est la chanson qu'Harry avait faite il y a peu de temps. Il aime bien chanter et composé à ses heures perdues. J'adore ce qu'il fait. C'est Adore you qui passe. J'incite Lauren à venir danser. Elle grimace. Je sais qu'elle déteste ça. Je fais la moue et elle craque. Elle prend ma main avec douceur et nous dansons comme deux adolescentes qui s'amusent et qui profitent du temps présent. Les musiques s'enchaînent au fur et à mesure et nous continuons sans relâche. A un moment donné, Lauren sort sa baguette pour faire apparaître une sorte de boule de disco géante. Je souris émerveillée par toutes ses lumières. Des taches de couleur se forment sur nos visages. J'ai l'impression de rêver. C'est un beau moment que je passe avec la fille que j'aime. D'ailleurs, celle-ci est plongée dans ses pensées.

À jamaisWhere stories live. Discover now