∞ Passé ∞ [Link x Reader]

45. Urbosa

« Le plus important n'est pas ce qu'on a fait mais bien ce qu'on compte faire. » me répétai-je tout bas.

Ces mots venant tout droit du cœur du prodige Piaf ainsi que la soudaine apparition du Héros de Lame Purificatrice firent la goutte qui fit déborder le vase. D'un bond je me levai et j'étais désormais déterminée!

« Link je ne sais pas où tu te trouves actuellement, mais crois-moi je te retrouverai! J'ai bien beau avoir appartenu aux forces du mal il y a cent ans mais désormais je choisis la lumière! » hurlai-je à moi-même afin de briser la carapace que je m'étais créée. « Merci Urbosa, merci Revali. » dis-je cette fois-ci plus bas.

Ça faisant tant de bien d'enfin pouvoir dire le fond de sa pensée!

Au moment même où j'étais en-train de célébrer la libération de mon esprit, j'entendis des voix s'élever dans la nuit, ce qui m'obligea à me cacher. D'ici, je pouvais brièvement voir la scène. Mère et Kohga semblaient entretenir une discussion assez mouvementée et privée. Ils se tenaient près de l'infini principe qui était en plein milieu du terrain sur lequel je m'entraînais chaque jour. Même terrain où j'avais, il y a plus d'un mois, trouvé Link et mère sous sa force hylienne à moitié morts.

« Les autres se posent beaucoup de question à propos d'elle. » sortit Mère d'un ton assez sec, ce qui sortait complètement du personnage doux qu'elle jouait devant moi. « Ils ont droit de savoir la vérité sur la gamine. »

Kohga qui tapait lourdement du pied, visiblement énervé, se retourna vers Mère tout en baissant la tête afin de mieux l'observer derrière son masque. Bien qu'il soit assez petit, Kohga restait tout de même plus grand que Mère.

« C'est un risque bien trop dangereux, ils ne risqueraient que de la détester encore plus, ou pire, lui dire en face cette vérité. » il prit un pause, tout en posant un main sur son cœur, voulant paraître dramatique, « Ou pire encore— Imagine si elle découvre la vérité, c'est la fin garantie. »

« Kohga, » commença Mère suivit d'un long soupire, « un jour elle finira par comprendre d'elle même. Elle finira par réaliser que jamais ses pouvoirs ne s'éveilleront et rendu-là que comptes-tu faire? » finit-elle d'un ton provocateur, ce qui ne sembla pas du tout plaire à Kohga.

D'ailleurs, ce dernier vint prendre Mère par la nuque tout en serrant son point. Mère sembla se crisper et c'est alors qu'il l'a relâcha.

« Premièrement n'oublies pas qu'entre toi et moi c'est moi qui possède le pouvoir,» une aura violette sembla gémir des points de Kohga, une aura similaire à celle du Fléau, « je suis d'ailleurs aussi ton chef, tu me dois le respect, tu n'es que mon second. Et si cette peste d'T/p se décide à se rebeller, crois-moi, elle ne se rebellera pas longtemps, les cachots l'accueilleront avec plaisir. » finit-il d'un rire gras qui sembla rassurer mère.

Moi qui essayais de ne rien mal interpréter et de rester neutre afin de ne faire aucun bruit dû avouer que cette dernière phrase me donna un frisson et me fit déglutir.

« Elle se tient dans la creux de ma main. Elle est à moi! » ajouta Kohga d'un rire maléfique.

« Très bien Kohga, pardonnez-moi pour mon impolitesse, il est vrai que vous avez la situation en mains. Je vous dois confiance. J'en ai simplement marre de jouer ce stupide rôle. » ajouta Mère en serrant les dents.

Kohga rit à nouveau mais cette fois-ci avec un rire à la Kohga et vint donner une bonne tape sur l'épaule de mère : « Ne t'inquiètes pas, très vite tout sera terminé et tu pourras reprendre ton rôle de terreur. »

Sur ce long discours assez révélateur et choquant, les deux rentrèrent, me laissant seule. Mes mains tremblaient et j'avais la gorge sèche. Malgré le fait que ce discours était révélateur et semblait qu'encore plusieurs secrets se cachaient sur ma personne, je décidai de ne pas y porter plus attention. Je devais désormais me concentrer sur qui je veux devenir. J'avais un futur à construire et auprès de Link!

Le plan était donc de fuir cet endroit et d'essayer de retrouver Link. Mais tout d'abord, j'avais besoin de sommeil, je prévus alors ma fugue pour le lendemain soir. Ainsi donc entre-temps j'aurai repris des forces et rendu à l'aube, le temps qu'on remarque mon absence, je serai déjà très loin. J'allais toutefois faire très attention, ma fugue déclenchera probablement une vraie chasse à l'homme. Je déglutis sous cette pensée, qui savait ce que Kohga pouvait me faire s'il me retrouvait, surtout depuis que j'ai appris que lui comme tous les Yigas me détestaient.

Allongée sur mon lit, je lançai un dernier regard à ma sacoche qui était déjà prête à me suivre. Sur un dernier sourire remplit d'espoir je m'endormis.

...

Le lendemain fut une journée des plus basiques mais qui sembla durer une éternité. Je dus toutefois intérioriser cette excitation, en aucun je ne devais attirer de la suspicion. Mon entrainement ou plutôt mon humiliation avec Kohga fut comme celle des autres jours, ennuyantes, épuisantes et ne menant à rien.

Le soir arriva enfin et je me rassemblai une dernière fois à la table des Yigas. Tous affichèrent un immense sourire et me causaient, tout en rigolant. Si seulement j'avais su plus tôt que rien n'était sincère... Pourtant, je ne semblais pas blesser par la vérité. C'est alors que je compris que jamais je ne les avais aimé.

« Une fois de plus cet entrainement m'a épuisé! Mais j'ai sentis des progrès, fais attention Kohga, je risque de très bientôt te battre! » m'exclamai-je d'un faux ton moqueur tout en me levant.

Plusieurs éclatèrent de rire et Kohga fit semblant d'être blessé. Je fis quelques pas vers la sortie tout en m'étirant, voulant à tout prix crédibiliser ma soit disante fatigue.

« C'est sur ce que je vous souhaite tous une bonne nuit, à demain! »

Une fois arrivée dans ma chambre, il était le temps de vite débuter le plan. Je vérifiai une dernière fois que la faux mannequin de moi-même en bananes était bien installé dans mon lit. Une fois fait je pris ma sacoche et sortis sans dire au revoir à cette maudite chambre.

À ma surprise, deux immenses gardes Yigas se tapait la discussion tout près de ma voie de sortie. Mon cœur s'arrêta lorsque je les aperçu, une chance qu'ils ne m'avaient pas vu. Je me souris alors à moi-même. Une chance que j'avais prévu un plan B. J'ouvris alors ma sacoche et m'empoignai de ma paravoile.

Doucement mais sûrement, je réussis à me rendre sur le site d'entrainement. Je levai les yeux vers les étoiles et aperçu les rebords de la falaise. Une fois après avoir vérifier que personne n'était là, je pliai les genoux, le sourire aux lèvres et invoquai le précieux Revali. Un silencieux courant s'éleva et le prodige m'aida, m'offrant à nouveau un magnifique clin d'œil. La paravoile m'aida à bien atterrir sur la parois rocheuse.

J'étais désormais libre! Le vent sembla d'ailleurs me souffler un tout nouvel discours. Sans attendre, j'entamais l'étape suivante, sans même ne lancer un dernier regard derrière moi. Je m'élançai dans les airs en direction le sable. J'avais rapidement mémorisé la trajectoire jusqu'au relai qui se trouvait à la sortie du désert. Je n'avais pas une minute à perdre, Link, j'arrive!