Partie 43

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- Allo Ramzi ! Justement j’allais chez Toi là ?

- Hein euh quoi maintenant là ?

- Euh bah oui je pensais que ça te posais pas de problème vu que tu m’avais passé tes clefs..

Je m’étais arrêter dans le hall de son immeuble ses clefs à la main, hésitant à monter ou faire demi-tour.

- Non c’est pas ça petite sœur, juste préviens moi avant quand tu viens s’il te plais parce que finalement j’ai des potes parfois qui peuvent passé et j’veux pas qu’ils te croisent et essayent de te pecho je suis un mec j’sais comment ils réfléchissent dès qu’il voit une petite chatte, mouhim tu comptes y rester combien de temps ?

J’avais vraiment l’impression que Ramzi n’était pas pour que je reste chez lui, sans comprendre pourquoi. J’avais l’impression qu’il essayait de cacher quelque chose, ou qu’il ne voulait tout simplement pas que je reste chez lui, peut-être ne me faisait-il pas confiance.

- Tu sais quoi laisse tomber Ramzi je vais rentrer j’ai compris.

- EH OH je t’ai rien dit donc tu vas avancer gentiment jusqu’à chez moi tu seras mignonne, je t’ais rien interdit je t’ai juste dit de me prévenir avant t’as compris ?

Je serrais les dents, sa voix forte m’agressant l’oreille derrière le combiné. Je soupirais et lui répondis un faible « d’accord ». Je l’entendis soupirer à son tour et il reprit, une voix plus douce.

- Bon, tu m’manques petite tête, je sais pas quand je rentrerais mais j’espère l’plus tôt possible inchallah ! Prend soin de toi ma petite

- Toi aussi tu m’manques.. Pourquoi tu ne te plais pas avec tes amis ? Toi aussi prends soin de toi, Fais attention à Toi vraiment !

- Oui t’inquiète pas soeurette, et sisi on fait l’hella avec mes shabs t’inquiète pas pour ça bref, je dois te laisser

- Mhm.. d’accord bisou

Bip bip bip

Ses réponses me laissais sceptique, je sentais qu’il y avait quelque chose qui clochait. Mais les hommes demeuraient un grand mystère à mes yeux, incapable de comprendre ce qu’il se passait derrière leur regard parfois impassible et froid, ils arrivaient tellement bien à dissimuler leurs sentiments et sensations, à ne rien laisser paraitre, ça en devenait presque frustrant.

Je passais les clefs dans les serrures, ouvrit la porte et ne découvrit non pas un appartement de jeune homme mais plutôt une véritable porcherie. J’étais déjà venue chez lui le jour de son départ et j’avais mis de l’ordre dans son appartement mais ses « potes » qui passaient ne se gênaient pas pour prendre leurs aises. Je posais mon sac à l’entré, essayant de me frayer un passage avec les nombreux sachets de chips et cartons de pizza. Plusieurs cendrier remplis de cigarette embaumait le salon d’une horrible odeur de cigarette froide, me laissant découvrir avec horreur de nombreuses canettes d’alcool un peu partout. L’état de la cuisine était encore pire, des poêles avec des contenues brûler toujours posés sur une cuisinière pleine de crasse, près d’un évier avec beaucoup de vaisselles sales. Je me remontais les manches en inspirant profondément. Allez Cendrillon, au travail.

- J’suis à côté de chez ton frère la taffiole, dépêche toi

- F..Fahd ? Co..Comment tu sais que je suis chez mon frère ? D’accord j’arrive..

Il raccrocha et me laissa toujours à moitié endormi sur le canapé de Ramzi sur lequel je m’étais endormi après avoir fait l’ménage. Je me suis levé lentement, mit ma doudoune les yeux à moitié clos dans la pénombre, la nuit était tombé. J’avançais jusqu’à l’entré, mis mes chaussures et sorti en prenant soin de fermé la porte à clef.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtWhere stories live. Discover now