Partie 30

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Ils ne m'avaient pas encore vu, j'en avais profité pour me dépêché de me caché derrière un mur assez proche d'eux pour entendre de quoi ils parlaient.

Je me rendais compte que ce que je faisais était mal, que je n'avais pas à faire ça, mais voir Younes avec Kahina m'intriguait, de quoi pouvaient-ils bien parlé ? Est-ce que c'était juste la soif de Younes qui l'avait amené jusque là ? Quelque chose me disait qu'il s'agissait de tout autre chose, et je n'avais pas tord.

- Zeubi Kahina tu captes welou ou quoi, Je peux pas t'aider à faire ça !

- Pfff, Tant pis, je me débrouillerais toute seule, mon pauvre Haytemou ça lui fera tellement plaisir de me voir au Parloir il doit être si triste d'être loin de moi ..

Je sentis mon cœur se briser. Non, non, je ne voulais pas qu'ils se voient non !

- Ecoute je vais te laisser dans ta wers avant d'avoir des envies de suicides à t'écouter, salut.

J'entendis des pas marcher à l'opposé de moi, puis d'autres à talons venir en ma direction à mon plus grand désespoir.

Première fois que j'espionnais quelqu'un, et je me faisais prendre, super Shérazade...

- Oh bah tiens, une Khenza.

Je l'a regardais sans répondre, elle avait changé, elle avait l'air plus fatigué. Je me demandais si ça avait un quelconque lien avec mon départ, mais c'était impossible, Kahina ne se salirait jamais avec une goûte de javel.

- J'ai toujours sû que t'étais une petite vicieuse à écouter les conversations des gens, j'espère que ça t'as bien plu, me dit elle accompagné d'un clin d'œil.

Je la regardait avec mépris, les larmes me montant aux yeux. Je n'avais au final aucune confiance en moi et en lui, aucune conviction pour me dire qu'il ne succomberait pas à son charme en plastique, fond de teint et rajout, aucune conviction qui me ferait mettre sur un piédestal à ses yeux, rien pour me mettre en confiance, parce que je n'en avais aucune. J'essayais de partir de son champs de vision, je ne voulais plus la voir mais elle fit un pas pour me barrer le passage.

- Oh elle veut pleuré la petite ? Ahaha t'es pathétique vraiment !

- Kahina, pourquoi tu me fais tout ça ? Pourquoi ?

- « Tout ça » quoi ? Ah parce que tu crois que c'est beaucoup ? Mais c'est que tu ne te rends vraiment pas compte de tout ce qui t'attends Khenza, prépare toi à vivre l'enfer !

Elle riait comme une hystérique, je n'en croyais pas mes yeux, ça ne pouvait pas être réel, comment pouvait-on dire tout ça à quelqu'un ? Kahina était dangereuse, très dangereuse, ces paroles pleines de folies auraient été dites par quelqu'un d'autre je ne l'aurais pas cru, mais là il venait d'elle, la peur qui commençait à me tirailler le ventre était justifié. Je l'ai poussé doucement pour l'écarter de mon chemin et ait avancé jusqu'au magasin pour faire les courses, mes larmes roulant le long de mes joues. Quand allais-je avoir la paix, quand est-ce qu'on arrêtera de vouloir me mettre des battons dans les roues..

Je rentrais dans le supermarché tel un fantôme, sans vie.

J'étais si faible, il me suffisait de peu pour me sentir au plus bas. Je lisais la liste que Khalti m'avait fais, remplissais machinalement le panier, je ne faisais même pas attention à si je prenais les bons produits.

J'étais au rayon tranches de dinde/jambon, dans mes pensées, lorsque je sentis un regard posé sur moi. Au début je n'y prêta pas attention jusqu'à ce que j'entendis un « pff, allah ihdik » ( pff que dieu te guide dans le bon chemin). Je tournais lentement ma tête, les yeux plissés.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtWhere stories live. Discover now