Partie 20

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Je gardais mes yeux grands ouverts, pétillants et me releva doucement pour voir son visage mais il avait les yeux rivés sur la télévision le visage inexpressif, comme si il m'avait poser la question la plus banale du monde. Rare sont les moments où il exposera de l'amour pour moi, mais je n'avais pas à me plaindre, rien que le fait d'être autour de ses bras était une des meilleures choses qui pouvaient m'arriver. Je me suis laisser retomber doucement sur lui et ais entouré mes deux bras autour de lui et l'ai serré, fort. Je pouvais enfin respirer, soulagé, je n'allais plus revivre ce calvaire, plus revoir ses visages le regard plein de haine, les paroles amers. Je pensais quand même à mon oncle, tout seul entre les griffes de ses Femmes qui n'attendent qu'une chose, sa paye à la fin du mois.. Mais qu'est-ce que Je pouvais faire ? Ma présence n'aurait rien changé.. Haytem comprit que ma réponse fut positive, il devait sûrement le savoir avant de m'avoir poser la question. J'étais heureuse, j'étais bien dans ses bras, comme si rien ne pouvait m'atteindre, invincible face à tout ces malheurs.

Mais je le sentais triste, il y avait quelque chose dans ses yeux, je le sentais mal à l'intérieur.

- J'ai envie d'aller voir ta Maman à l'hopital demain.. Elle me manque

Je sentis sa main dans mes cheveux s'arrêter et il resta silencieux pendant quelques secondes. Je commençais à regretter d'avoir aborder ce sujet, je savais pourtant que c'était un sujet sensible dans ces circonstances.. Mais il finit quand même par me répondre quelque chose, qui n'avait pour moi encore aucun rapport..

- Après que l'autre là.. Soraya.. Après qu'elle ait refusé..

Je ressentis un pincement au cœur. Pourquoi est-ce qu'il m'en parlait alors qu'il avait du mal à prononcé son prénom, pourquoi est-ce qu'il essaye de se remémorer ce souvenir douloureux ? Quel était le rapprochement entre elle et sa mère ? Il allait m'annoncer qu'il l'aimait encore finalement c'est ça ? Je me sentais mal, je me sentais trahis et j'étais déçu avant même qu'il continu sa phrase, Je me suis dégagé de lui et me suis rassise sur le canapé. J'ai tourné ma tête du côté où il n'était pas, et dit tout en essayant de garder une voix qui ne laissait pas paraître que ma gorge était noué et que mes larmes menaçaient de monter : « T'es pas obligé de m'en parler.. ». Mais il s'empressa de me répondre :

- Laisse moi finir.

Je croisais mes bras et serrais les dents, appréhendant, j'avais envie de me lever, de le secouer et de lui faire dire rapidement cette vérité qui se faisait attendre pour pouvoir aller dormir et ne plus y penser.

- Après qu'elle ait refusé, J'ai commencé à tout niquer dans ma vie, Je faisais pleurer la daronne à cause d'mes histoires chelou, Je m'en battais les reins des meufs je leur faisais croire des trucs juste pour les baisers et partir. Si je te dis ça c'est pour que tu saches qu'à un certain moment pour moi les meufs c'était toutes des putes en chien de mecs, en chien de bites, de frics, qui cherchent juste à profiter, alors moi je profitais d'elle, Je me vengeais de Soraya mais avec d'autres. Je te voyais sortir aller faire des j'sais pas quoi parfois, mais toujours seule, et quand des gars passaient près de Toi tu gardais la tête baisser, y en avaient pourtant qui t'insultais et qui cherchais la merde avec Toi et tu disais rien tu traçais. Crois moi que pas mal de ces petits pd une fois que t'étais partis je les niquais bien comme il faut. Je voyais que t'étais pas une meuf qui cherchait à se faire remarquer, ça se voyait que t'étais pas une meuf comme les autres. Puis la daronne m'parlait souvent d'toi, très souvent elle t'kiffe tu sais.. elle me disait à quel point t'étais une fille bien et tout ça, même une fois elle m'a dit elle aurait kiffer t'avoir comme belle fille.. Et plus je t'observais parfois à la cité plus Je me disais qu'elle avait raison, et que c'était une meuf comme Toi qui me fallait. Plus je te voyais passé devant moi, plus j'sentais qui se passait des trucs de pd dans mon guelb. Parce que ouais, après l'histoire avec l'autre, les sentiments et autre c'était réservé aux zemels, mais pour moi, pratiquement toutes les meufs c'étaient des putes, sauf Toi.

J'ai lentement tourné mon visage vers lui, mon cœur battant la chamade.

- Et une meuf comme Toi je veux pas la laisser filer, J'sais que là J'parle comme un Pd mais c'est parce que je veux que tu saches que c'est Toi que je veux, et que j'supporterais pas qu'un autre gars pose ses mains sur Toi, rien que d'y penser ça m'fout les nerds zeubi

Je le regardais avec de grands yeux encore une fois, je pinçais discrètement la peau de ma cuisse pour voir si je n'étais pas en train de rêver.. Tout était trop bien et trop beau, ça en devenait suspect, pourquoi Haytem me disait tout ça maintenant ?

- Donc même si il s'passe un truc qui fait qu'on pourra plus se voir pendant un long moment, repense bien à ce que je t'ai dis là Sherazade.

Tout se mélangeait dans ma tête, au fond de moi J'avais envie de lui sauter au cou, de lui crier mes sentiments mais je restais là, tétanisé devant lui.

Était-ce lui mon Prince qui devait me sauver de toutes ces misères pour me faire connaître les bonheurs de la vie ? Était-ce lui avec qui je vivrais heureuse et aurais beaucoup d'enfant ?

La réalité me rattrapa vite. J'allais enfin dire quelque chose quand son téléphone sonna, du moins un de ses téléphones mais cette fois il n'avait que celui avec lequel il avait répondu la dernière fois, il n'avait pas l'autre téléphone tactile avec lui. Lorsqu'il vit le nom du contact sur le téléphone que je n'avais pas réussi à lire, il se releva brusquement, la mine préoccupé. Il répondit tout en claquant la porte de la maison, et je me retrouvais là, assise, de retour dans la réalité. Je me doutais qu'il devait s'agir d'appel concernant ses occupations illégales, de ses occupations qui devait causé tellement de mal à sa mère, à son entourage, à moi même. Ces mots continuaient de résonner dans ma tête.. Haytem Je t'aime, si tu savais à quel point Je t'aime, des kilomètres et des kilomètres peuvent nous séparé, même des océans et des mers, je ne pourrais pas t'oublier..

Il est parti sans que je puisse lui répondre et lui dire ce que moi aussi j'avais sur le cœur, sans le rassurer et lui faire comprendre que moi aussi c'était lui que je voulais. Je me suis laissé tomber sur l'canapé, le sourire aux lèvres malgré tout et pleins de papillons dans le ventre en repensant à cette sorte de déclaration, cette déclaration à la Haytem. Qu'est-ce que le Mektoub allait bien nous réservé ?

Je me suis endormi et fut réveillé par des gros coups sur la porte. Le soleil commençait à se lever et les coups se faisaient de plus en plus fort. Je me suis relevé doucement, me frottant les yeux, ça ne pouvait pas être Haytem vu qu'il avait les clefs.. Où était-il d'ailleurs ? Je n'y ai pas plus réfléchis, les paroles d'un homme derrière la porte me coupant le souffle.

- POLICE, OUVREZ !

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtWhere stories live. Discover now