Partie 19

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Quand J'étais plus petite, J'avais pour rêve d'acheter une grande maison où vivrais animaux comme êtres humains qui avaient été beaucoup blessé par le passé, pour les faire vivre heureux dans la joie, leur faire vivre un bonheur qui ne s'associerait jamais avec le mot éphémère. Je ne supportais pas de voir les gens souffrir auprès de moi, les voir uniquement les larmes aux yeux me donnait envie de fondre en larme, quand ils avaient mal j'avais l'impression de pouvoir sentir leur douleur. Je veillais toujours à ce que les autres gardent le sourire, je pensais plus aux autres qu'à moi, à mon bonheur, qui était toujours de courte durée, voir parfois même inexistant.. Ma mère était tombé malade quelques mois après que je sois né, d'un cancer du sein. On me l'a caché longtemps, jusqu'à ce que les symptômes et les conséquences de son traitement, ses allers retours à l’hôpital, parfois très long me mirent la puce à l'oreille, malgré mon jeune âge. J'avais compris qu'elle était malade, mais je ne savais pas que c'était si grave.. Je voyais aussi mon père souffrant, mais lui d'une toute autre maladie, celle de l'amour, de la tristesse, une douleur tout aussi intense.. Je l'entendais pleurer dans sa chambre parfois la nuit, et mes larmes coulaient silencieusement sur mes joues, sans comprendre. Jusqu'au jour où, suite à une hospitalisation très longue de ma mère, la plus longue de toute jusque là, mon père me mit ma plus belle robe, me coiffait sans vraiment me regarder, ses gestes fermes et déterminer. Je ne comprenais pas, je lui montrais les plus grands de mes sourires, pour découvrir ses yeux de plus en rouge et embuer de larmes. Dans la rue je lui serrais fort deux de ses doigts de mes petites mains, et essayait de suivre sa cadence, il allait très vite.. Je me souviens très bien de ce jour, qui me marqua à jamais, et auquel je pense chaque jour. On entra dans un hôpital où il y avait énormément de monde, des membres de ma famille, des amis de la famille, des gens que je n'avais jamais vu pour la majorité. Mais ils avaient tous un point en commun : leur visage décomposé, triste, souffrant de la même chose que mon père. Baba..

Il passa dans le couloir rapidement, s'arrêta devant la porte de la chambre quelques secondes, et ouvrit la porte.

Elle était là, allongé sur ce lit d'hopital, un foulard attaché autour de son crâne, la lumière sur son visage, le sourire aux lèvres, mais ses larmes la trahissant. Elle m'ouvrait grand les bras, dans lesquelles j'avais tout de suite sauter. Je la serrais fort, étonner par la manière dont elle m'étreignait, comme si on allait m'arracher à elle, comme si c'était la dernière fois. Je l'entendais renifler, et chuchoter quelques mots en arabe. Elle avait maigrit, beaucoup maigri, c'était comme si j'enlaçais une autre personne, mais il s'agissait bel et bien de ma mère, le teint plus pâle, des cernes violettes sous les yeux, ses lèvres incolores.. Mais toujours le même amour dans ses gestes, dans ses mots, ses caresses.. Mon père nous a rejoint dans un coin du lit, nous donna un léger baiser sur nos deux fronts, et ma mère de la voix la plus faible avec laquelle elle avait jamais parler, nous dit qu'elle nous aimait, et priait dieu de nous protéger. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait à ce moment là, je me contentais de la serrer fort dans mes bras, de me dire qu'elle irait mieux, que les docteurs sauraient s'occuper d'elle.. J'avais finis par m'endormir, et fût réveiller par des infirmières et les cris déchirés de mon père, d'autres personnes dans le couloir. Une femme me prit dans ses bras, en pleurs et m'enmena hors de la chambre, hors de l’hôpital même. Quelques années après j'appris que c'était Khalti Nouria, elle me l'avait dit une fois quand on en avait reparlé. Elle m'avait dit en me saisissant les épaules, la voix tremblante, que ma mère me voyant désormais de là haut, et que même si elle n'était pas physiquement près de moi, qu'elle était là, elle pointait son index tremblant du côté de mon cœur. Elle me dit que ma mère continuerait de m'aimer très fort, et que de là où elle était, elle était heureuse, et que je devais faire de même dans ma vie malgré son absence. J'avais éclaté en sanglot dès qu'elle finit de me dire ces paroles, ayant enfin compris. Elle me prit dans ses bras, m'embrassant les cheveux à plusieurs reprise, en larme. Depuis ce jour, mon père ne c'était plus occupé de moi comme avant, il essayait, mais il buvait et fumait de plus en plus, s'énervait pour rien, puis il s'en alla.. Chaque soir avant de m'endormir, je pensais à la maison de mes rêves où irait tout ceux qui souffrait, et j'avais imaginer une chambre spéciale pour mon père, pour mon oncle qui pleurait à chaque fois qu'il croisait mon regard dans les premiers temps où j'habitais chez lui. Je lui rappelais trop sa sœur, ma mère, Yemma selon lui. Khalti Nouria aussi avait sa place dans cette maison, ainsi que tout ceux qui était dans l'hopital le jour de sa mort. Je m'étais réserver un moi aussi une pièce dans cette maison, parce que j'avais mal, et malgré tout ce qu'on me disait, toutes les attentions qu'on avait pour moi, rien n'y faisait, rien ni personne n'arrivait à combler ce vide.. Plus je grandissais, plus les gens commençaient à oublier, mon père s'était remarier mais ne me donnait toujours aucune nouvelle. Ma Tante commençait à m'initier au ménage intensif, mes cousines à la méchanceté gratuite, que je ne pouvais que subir. Je ne comprenais pas pourquoi le malheur s'acharnait sur moi, alors que je n'avais voulu que le bonheur des autres, que leur mettre le sourire aux lèvres alors qu'ils me faisaient tellement pleurer.. Je m'étais renfermer sur moi même, ne disait plus rien et me contentais d'accepter ce destin si cruel et injuste. Un jour Shérazade, tu partiras, tu te marieras et tu vivras heureuse, inchallah .. Je me répêtais cette phrase en vains. Le malheur des autres ne me faisait plus autant souffrir qu'avant, même si j'y restais sensible.

Chronique de Sherazade : Du balai à la bague au doigtOnde histórias criam vida. Descubra agora