Chapitre 3 : Electrochoc (partie I)

156 22 23
                                    


Les premières semaines furent bien pénible pour nos forçats. Ils étaient toujours plus fatigués et énervés que la veille, malgré le jour de repos hebdomadaire où ils passaient le claire de leur temps à dormir et à soulager courbatures et fêlures. Les remontrances de Color n'aidaient pas et Horror peinait à canaliser Dust et Red, ces deux là étant les plus impulsifs du groupe pour des raisons bien distinctes. Red avait toujours eu le sang chaud, et le simple fait de ne pas réussir une tâche le faisait rugir, chose qui n'arrangeait guère sa besogne, et de surcroît supportait peu les provocations de son camarade poussiéreux qui avait un malin plaisir à se moquer de lui. Le contremaître avait noté dans son rapport que l'ancien guerrier rouge avait toutefois un fond de bonne volonté, contrairement à Dust qui savait faire comprendre qu'il n'avait pas envie d'être là et dont son comportement tendait à tirer l'unité vers le bas. Alors, le squelette aux flammes, à l'issue d'une commission traitant du cas du poussiéreux, décida de mettre en place une mesure radicale à son sujet.

Au matin de la troisième semaine depuis leurs entrées à la mine, Dust se réveilla avec une étrange sensation. Quelque chose manquait. Curieusement il prit son petit-déjeuner en compagnie de sa chambrée sans dire un mot, trop obnubilé par une pensée au point qu'il ne remarqua ce détail flagrant qui n'avait pas échappé aux autres. Horror sembla préoccupé.

- Dusty ?

L'inquiétude dans la voix de son meilleur ami le sortit de ses pensées. Il le dévisagea interrogateur. Horror répliqua en pointant sa cuillère vers la main du poussiéreux qui tenait son verre de lait.

- Ta main elle...

Dust baissa le regard vers celle-ci. Ce qu'il vit lui provoqua un sursaut. Sa main tremblait et ce qu'elle tenait avec. Il ne l'avait même pas remarqué. Le poussiéreux paniqua intérieurement et ne put se détacher de la vue du liquide qui se mouvait de façon instable dans le gobelet. Pour lui une certitude, quelque chose clochait et il l'avait senti dès son réveil.

- Ça le fait tout seul... eut-il enfin dit.

Horror plissa ses orbites, intrigué, puis vit que son ami n'était pas au plus haut de sa forme. Il lui tendit une de ses tranches de pain noir.

- Tu dois manquer de magnésium, manges-en et essaye de ne pas trop y penser.

- Tu... tu veux me donner ton pain ? S'étonna Dust.

- Ne discutes pas et mange !

Ce que le poussiéreux fit assez précipitamment espérant calmer les tremblements. Alors qu'il dévora le présent d'Horror, Killer lui tendit à son tour une tranche prétextant qu'il n'avait pas très faim. Le tueur à l'âme ciblée se montrait encore peu démonstratif mais savait se faire du soucis envers un camarade dans le besoin.

Après un brin de toilette dans les sanitaires communs ils furent escortés à la mine. Ce jour-là il durent creuser et extraire le minerai dans une galerie préalablement contrôlée. Une partie de la matinée se déroula sans encombre. Dust était étrangement calme ce qui n'avait pas échappé à Horror qui commençait à s'en inquiéter, mais se gardait de laisser ses émotions transparaître. Les tremblements n'avaient pas cessés. Le calme ambiant prit fin lorsque le poussiéreux voulut se désaltérer. Le son de la gourde percutant le sol fit retourner ses compagnons concentré à leur besogne vers lui. Tout son corps frémissait cette fois.

- Qu'est ce qu'il se passe ? S'inquiéta Horror.

- Il... il n'est plus là ! Balbutia Dust.

- Comment ?

- Paps... il... il est pas là... ! C'est pas normal !

Horror le rejoignit et tenta de le réconforter. Dust avait de plus en plus de mal à respirer.

Empireverse: Mine de la Dernière Chance - Acte 2 : PénitenceWhere stories live. Discover now