Retour aux sources

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J'arrive juste à temps. L'agent d'embarquement est sur le point de fermer les portes.

- Attendez !

Il me regarde d'un air étrange. Je pense qu'il me prend pour une folle. Ce que je ferais aussi, si je serais à sa place. J'arrive plus qu'en retard, je suis en tenue de soirée, encore merci pour les ballerines et pour finir, j'ai les cheveux en pagailles. Je crois même que j'ai du crayon qui coule à force de transpirer. Second embarras de la journée, ça va s'arrêter quand ?
Je lui montre ma carte d'embarquement. J'ai l'impression qu'il s'en fou. Il me dévisage de la tête aux pieds, il s'attarde sur mon décolleté. Je respire fort, c'est bien un mec celui-là ! Tous les mêmes, ou presque ! Il se décide à me laisser passer. Ce n'est pas trop tôt ! En moins de cinq minutes, je suis dans l'avion, je cherche ma place quand je m'aperçois que les passagers me scrutent comme si j'étais une extra-terrestre. Il faut dire que mon look détonne.

J'ai trouvé mon siège. J'enlève mon sac et ma veste en cuir noire pour les ranger dans le compartiment prévu à cet effet. En levant les bras, je vois une énorme alvéole de transpiration sous chaque bras. Trop gênant ! Évidemment, c'est trop tard, tout le monde a vu. Et de trois ! Je ne reprendrais plus jamais cette compagnie aérienne. Si j'avais su, j'aurais pris le vol suivant et tant pis pour le retard. Je m'assois en essayant de faire comme si de rien n'était. Après tout, si ça dérange, ils n'ont qu'à regarder ailleurs !
Je suis assise côté fenêtre. La place que je préfère. Je regarde par le hublot.
L'avion décolle ! Le ciel de Paris est magique ! La ville, elle-même est magique ! Je suis nostalgique.

J'ai les yeux fermés quand l'hôtesse de l'air me propose le plateau du petit-déjeuner. J'ai une faim de loup alors j'accepte volontiers. La place à côté de la mienne est vide. Tant mieux, ce n'est pas souvent que je peux être seule. Le vol ne sera que plus agréable !
Le petit-déjeuner à peine terminé, je m'endors aussitôt dans les bras de Morphée. Je dors tout le reste du trajet.

La voix du pilote qui nous annonce que nous sommes arrivés, me réveille ! Il est 9 heures et demie ! On atterri trente minutes en retard. Est-ce ma faute ? Est-ce parce qu'ils attendaient le voyageur manquant pour décoller ? Quoiqu'il en soit, je suis de retour chez moi. Ce soleil qui tape sur le hublot me manquait. Paris est une très belle ville mais en mois de mars, ça caille un peu.

Je préfère sortir la dernière de l'avion. Avant de me lever, je me détire-t-elle une féline. Je me sens vraiment mieux. J'ai hâte de revoir mes proches. Ma famille est mon oxygène, ma bouffée d'air. C'est grâce à elle que je ne me prends pas la grosse tête que je reste juste moi. Sans elle, je serais complètement paumée. Hollywood est envahi de crocodile prêt à te croquer !

Après avoir récupéré mes valises, je rejoins Elliot dans le Coffee Shop où on se retrouve à chaque fois que je reviens de tournage. Il m'attend, tel un gentleman ! Il n'a même pas commandé son café pour le boire avec moi. Comme toujours, Trop mignon ! Dès que je le vois, je me sens belle et légère. Je craque encore plus chaque fois que je le retrouve. Je presse le pas. Je suis à 50 mètres de lui quand il me voit. Il se lève pour venir à ma rencontre.
Je rayonne !

Moi, avec un large sourire.

- Salut !
- Waouh, mais qu'est-ce qu'il t'arrive mon chat !

Je baisse la tête pour me regarder. J'ai complètement oublié de m'arranger.

- Ah oui, ça ! C'est une longue histoire. J'ai failli rater le vol. Je te raconterai plus tard.

Il me prend le visage des deux mains pour m'embrasser amoureusement.

- Je te laisse te refaire une beauté aux toilettes. Je prends tes valises et pendant ce temps, je nous commande un café. Il ne faudrait pas que les paparazzis te voient comme ça. Ils seraient trop heureux ! Ça ferait les gros titres !

Il a raison, je ne vais pas leur faire ce cadeau. Pendant qu'Elliot commande notre café, je pars me changer rapidement aux toilettes les plus proches. J'en profite pour me démaquiller et me recoiffer. Un coup de déodorant n'est pas un luxe.
Je retrouve Elliot pour boire mon café chaud.

- Ton jean contraste avec ta robe rouge de tout à l'heure.
- Je suis plus à l'aise.
- Moi peu m'importe, je trouve que tout te va. Tu sublimes tout ce que tu portes.
- Tu n'as pas l'impression d'exagérer ?
- Tu n'aimes pas les compliments ? Depuis quand ?
- Si, mais quand ceux-ci sont bien dosés, c'est mieux, ils ont plus de valeurs !

Il m'embrasse de nouveau.

On discute si longuement, qu'on ne voit pas le temps passé. J'aime me plonger dans ses yeux noirs corbeau. Je n'entends plus rien que le son de sa voix. Il caresse ma main du bout de ses doigts. Cela me fait frissonner. Je vois bien qu'il aime l'effet qu'il produit en moi. Le temps passe si vite quand je suis près de lui. Il me propose de voir la lumière du jour et d'aller déjeuner. Je ne me fais pas prier.

Le soleil me réchauffe le visage. Je ferme les yeux et lève la tête au ciel. Il n'y a rien de meilleur que le soleil de la Californie. Quand je suis chez moi à Los Angeles, je suis toujours partagée entre deux sentiments. D'un côté, je suis dans mon élément. J'ai passé toute ma vie ici. Je connais chaque avenue, chaque boulevard, chaque commerce, tous les coins sympas où flâner ou faire du shopping. Et de l'autre, je suis mal à l'aise. J'ai toujours peur de croiser le chemin d'un paparazzi à l'affût du moindre buzz. Alors depuis, je marche vite en regardant le sol. Ce que je fais pour rejoindre la voiture.
Ils ne sont pas là aujourd'hui. Tant mieux !

Elliot conduit, j'en profite pour appeler Christopher. Je lui fais savoir que je suis arrivée. J'ouvre de quelques centimètres la vitre pour sentir le vent sur mon visage.
Le restaurant que l'on a choisi est méconnu des paparazzis. Le menu est classique mais on y est tranquille. Un déjeuner en amoureux, c'est ce qu'il nous faut, après ses treize semaines de séparation.
En sortant du véhicule, je ne peux pas m'empêcher de regarder autour de moi. Je vérifie si les crocodiles ne sont pas de sortie. Apparemment, non ! Je commence à me détendre. C'est une belle journée ! Je viens de prendre place à ma table. Quand je reçois un message de Christopher.

- Laisse-moi deviner, Christopher ? Il serait peut-être temps de couper le cordon. Tu ne crois pas ?
- Pas spécialement, non !
- Ça vous ferez du bien et à moi aussi par la même occasion.
- Surtout à toi, j'ai l'impression.
- Vous êtes fourré ensemble à longueur de temps. Et quand vous n'êtes pas ensemble, vous n'arrêtez pas de vous envoyer des messages. Tu dois passer autant de temps avec lui que tu en passes avec moi.
- Ça fait vingt et un an qu'on est ensemble. Et toi, tu arrives et tu crois que tu peux prendre sa place comme si de rien n'était.
- Je vois, c'est bien ce que je pensais. Il a une place beaucoup plus importante que moi dans ton cœur. Je ne sais pas comment je dois le prendre ?
- Tu sais que tu es important à mes yeux. Je ne pourrais vivre sans toi. Je viens d'arriver et on s'engueule déjà.
- À qui la faute ?

J'ai le regard noir.

- Ok, j'arrête.

Je regarde l'écran de mon téléphone. C'est bien Christopher. Il me rappelle que ce soir, c'est dîner en famille.

J'en fais part à Elliot.

- Ok, j'avoue, j'avais oublié !

Je le taquine un peu.

- Tu vois que mon frère peut-être utile parfois.

Ce qui lui donne une envie irrésistible de m'embrasser.
On passe le reste de la journée à se balader, sans but précis, main dans la main. Vivement que l'on se retrouve ce soir, seuls chez lui.

Je vis toujours chez mes parents. Par choix, je ne suis pas souvent là. Alors à quoi bon avoir son propre chez soi. Sauf que la donne a changé, avec Elliot ça commence à être sérieux. Il a son appartement, où on se retrouve. Mais, je ne veux pas emménager avec lui tout de suite. Je préfère prendre mon temps, nous sommes jeunes. Je veux avant tout mon indépendance et garder une certaine liberté. J'appréhende la réaction de ma famille, je suis la petite dernière. Je sais que mes parents veulent que je reste  le plus longtemps possible. Ils aiment que mon frère et moi soient toujours là. Christopher a son appartement mais il est presque tous les jours chez nos parents. Les oisillons ont dû mal à quitter leur nid et les parents font tout pour. Ce soir au dîner, je leurs dirais que j'ai contacté une agence immobilière. J'attends qu'elle m'appelle pour commencer les visites. Je trouve ça excitant ! J'ai vu les brochures, toutes les villas sont aussi grandioses les unes que les autres. J'ai hâte de voir ce que me propose l'agent immobilier.

KRISTY Les emmerdes arrivent aussi aux étoiles Onde histórias criam vida. Descubra agora