Le lendemain matin.
Je m'installe à table, le petit-déjeuner est déjà servis. Alex avait un appel urgent, du coup je suis seule, mais il a préparé le petit-déjeuner. Je souris en prenant une tartine et je mange tranquillement. Alex a vraiment la petite attention quand il le faut, ça me fait craquer et me fait encore plus tomber amoureuse.
Je regarde mon portable tout en mangeant, Anna m'a envoyée plusieurs messages sur le boulot, je les ignorent. Elle me parlera boulot quand j'y serais.
Une main sur mon épaule me fait sursauter, je me retourne rapidement en posant ma tasse de café. Je respire quand je vois que c'est Alex, je l'embrasse et le laisse s'installer. Je le regarde, il n'a pas l'air dans son assiette.
-T'as l'air saoulé. Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Rien. Des broutilles avec mon père.
Il me sourit, je le crois. Mais son sourire disparais et il se mets à jouer avec les quelques miettes qui traînent.
-Il y a autre chose aussi, qui me tracasse.
-Ah. Raconte-moi.
-On a jamais fait de tests tous les deux, et on couche sans protection les trois-quarts du temps.
-C'est juste ça ? Je peux faire un test si tu as peur de chopper une maladie.
-Il y a aussi le fait que tu es une jeune femme de 24 ans et que tu es, je pense, bien formée pour tomber enceinte.
-Oh ! Je suis sous pilule depuis quelques années et j'ai toujours un test de grossesse sous la main si j'ai du retard. Je suis assez précautionneuse, ne t'en fait pas. Après, moi aussi j'ai le droit de te poser une petite question. Qu'est-ce qu'on fait si je tombe enceinte un jour ?
-Si tu tombes enceinte, tu prendras la décision et j'assumerais. C'est la première règle que mon père m'a apprise. Ne jamais assumer, c'est être un lâche.
-D'accord. Mais je pense qui si je tombe enceinte, je ne pourrais jamais assumer ce bébé.
-Pourquoi ?
-La peur de devenir comme ma mère. J'ai peur de lui faire du mal, de faire du mal à son père, au point de les tuer.
-Lucie ...
-J'ai fait des tests psychologique, je sais que je ne devrais pas ressembler à ma mère, mais je peux l'être.
Ma bonne humeur retombe, je lâche ma tasse et je vais dans la chambre. Je sors ma robe et mes sous-vêtements, Alex débarque dans la chambre. Je plis le jean que j'avais sortie et je me retourne pour le regarder. Il vient vers moi et il pose ses mains sur mes joues.
-Hé, Lucie, tu es la femme la plus tendre que je connaisse, je pense que tu vas le rester. Tu ne deviendras jamais comme ta mère, elle t'a profondément blessée en tuant ton père.
-Comment tu peux en être si sûr.
-Mon cœur ne ment jamais.
Il souris tendrement, je comprends le sous-entendus en regardant ses yeux. Il m'aime. Mais ça ne me rassure pas du tout sur mon avenir si je deviens maman.
-Alex, même si ton cœur ne ment jamais, le mien, ça fait quinze ans qu'il croit que je vais devenir comme celle qui m'a mise au monde.
-Chaton, tu m'as dit, la première fois qu'on a vraiment discutés, qu'il y avait une règle d'or. Ne jamais se comparer à ses parents. Et toi, tu ne dois surtout pas te comparer à ta mère, sinon tu n'avancera jamais dans ta vie privée. Dis-toi que tu as le droit d'avoir un bel avenir avec un bébé et un mari. Tu seras une femme aimante et une maman formidable, en plus d'être une bonne maîtresse.
Il réussit à me faire rire, il est vraiment con. Je le regarde dans les yeux en souriant.
-Je dois dire que j'ai un amant qui m'apprends beaucoup de choses.
-Comment ça, je t'apprends beaucoup de choses ? On ne dirais pas.
-Disons qu'avant toi, j'ai couchée que deux fois.
-Quoi ? Mais tu as été en couple pas mal de temps et tu n'as couchée que deux fois ?
-Oui.
-Ton manque d'expérience ne ce voit pas pourtant.
-Je sais.
Je souris un peu plus, puis je prends ses mains.
-Bon, cessons de parler de fesses. Je dois me changer pour aller bosser.
-Reste avec moi aujourd'hui.
-Non. Anna m'attends déjà à l'atelier. Je suis en retard.
-D'accord.
Il lâche ses mains, il sort de la pièce après m'avoir embrassé. Je me change rapidement, me maquille et je file après avoir récupérée mon sac et mes chaussures. Je les mets dans l'entrée, Alex me rejoint.
-Bon, j'y vais. J'essaie de passer ce soir, mais je pense que je vais avoir besoin de repos ce soir après tout le sport qu'on a fait.
-D'accord.
Je l'embrasse en souriant, puis, avant de partir, je réponds à sa petite déclaration de tout à l'heure.
-Alex, mon cœur aussi ne ment pas, et il ne se trompe pas.
Je souris, et je m'enfuis presque direction l'atelier.
* * *
J'arrive à l'atelier, Anna m'attends à l'entrée. Je suis surprise, c'est pas un bon signe ça.
-Anna, qu'est-ce qu'il se passe ?
-T'as mère est en liberté ?
-Elle l'est. Pourquoi ?
Lisa vient prendre mes affaires et Anna m'emmène dans mon bureau. Là, je comprends comment elle a pu avoir des conclusions aussi hâtives. Mon bureau a été saccagé. Heureusement que tout ce que j'ai de précieux est dans le coffre, que j'ai changée de bureau hier soir, avant de partir.
-La police a été prévenue ?
-Ouais. Je les aient appelés, ils ne devraient plus tarder.
-Je te le jure, si je vois ma mère, je vais la défoncer.
Je rentre dans mon bureau et j'en fait le tour. Je vais tout devoir racheter, ça me gonfle. Je me dirige vers l'étagère qui avaient mes photos, elles sont toutes au sol, les cadres complètement fichus. Je ramasse les photos, je m'en fou des preuves. Il y a des empreintes de partout. Une fois que j'ai récupérée mes photos, je sors du bureau. Je rejoins Anna qui est dans le sien, je m'assois en face d'elle en soupirant.
-Ça te dérange si je squatte un peu ?
-Bah non. Mais tu vas devoir t'acheter un ordinateur au plus vite. Je ne prête pas le mien.
-J'en ai pas besoin pour le moment, j'ai juste besoin de mes patrons. Je vais continuer à bosser dessus.
-OK. Et tu avais tout mis sur ton disque dur ?
-Bien sûr. J'ai tout mémorisée dessus hier soir. Et j'ai rangée mon ordinateur portable dans le coffre.
-Comment tu savais qu'elle allait venir ici ?
-C'est ma mère. Elle veut me tuer, mais avant elle va me faire des peurs bleus. Tu sais très bien qu'elle aime faire peur avant de frapper.
-Je savais qu'elle était tordue, mais pas à ce point. Foutre le bordel dans ton bureau, c'est nouveau.
-Je l'ai envoyée en prison, elle se venge.
-Est-ce qu'elle va s'attaquer à moi ou à Alex ?
-Non. Je vais essayer de convaincre la police de ne pas la poursuivre, histoire de vous mettre à l'abri. J'ai pas envie qu'elle touche aux personnes que j'aime sur cette terre.
-Donc tu vas la laisser libre alors qu'elle va continuer son délire ?
-Anna, je préfère la laisser libre et vous laissez en sécurité plutôt que vous mettre en danger. Et si ça ce trouve, la police va trouver d'autres empreintes que celles de ma mère et je vais tout faire pour l'éloigner de cette affaire.
-OK.
Je me lève et je vais récupérer mon ordinateur. Je me mets au boulot sur le bureau d'Anna, jusqu'à ce que la police arrive. Je m'occupe rapidement d'eux, et je mens. J'ai vraiment pas envie que ma mère revienne et qu'elle s'attaque à Anna ou Alex. Une fois qu'ils ont finis leurs relevés d'empreintes et autres, je peux commander un nouveau bureau. Et en le commandant, je me souviens d'un truc.
-Anna, t'as les vidéos de surveillance ?
-Bien sûr. Je t'envoie les vidéos de cette nuit.
-Merci. Tu les as donnés à la police ?
-Pas encore.
-Parfait. Si ma mère apparaît dessus, on ne les donnes pas.
-Si elle n'apparaît pas, je les envoient.
Je hoche la tête, et je vais m'installer à côté d'Anna, l'écran de mon ordinateur est trop petit. On regarde les enregistrements, c'est vers une heure du matin que quelqu'un a débarqué. Et ce n'est pas ma mère, elle ne se cache pas derrière un masque.
-Tu penses que c'est qui ?
-J'en sais rien. Ma mère a des complices, elle ne va pas se salir les mains ici. C'est quelqu'un qui a les clés.
-Bah mis à part toi, moi et Lisa, personne n'a les clés. Et ça m'étonnerais que Lisa s'attaque à toi. Elle t'adore et elle fait tout pour te protéger.
-Je sais. Et je sais aussi qu'hier, elle était chez son mec.
-Comment tu le sais ?
-Elle me l'a dit quand elle est partie.
Je me concentre de nouveau sur les vidéos, la personne est restée presque une heure dans mon bureau, à tout défoncer. Je regarde la personne quand elle sort, elle n'a plus de gants et elle est blessée à la main. Je sors du bureau, je crois avoir reconnue la personne. Je fais un tour dans l'atelier, je vérifie toutes les mains de tous mes employés. Mais aucunes d'entre elles n'est pas blessée et aucunes n'est absente. Je crois que c'est la première fois que mes employés me voit aussi remontée. Je retourne dans le bureau d'Anna, c'est une première pour elle aussi.
-Lucie, assieds-toi et calme-toi. Je vais envoyée la vidéo à la police.
-Comment tu veux que je me calme alors que c'est sans doute une des femmes présentes ici qui ose toucher à mon bureau ?! Et qui est complice avec ma mère qui plus est !
-Oh ! Calme-toi !
Elle me hurle dessus, je m'assois.
-Je suis autant saoulée que toi dans cette histoire, je te rappel que je suis co-fondatrice de cette boite. C'est aussi mon bébé. Mais je reste calme parce que ta mère n'aura pas ce qu'elle désire, ma haine, ni ma peur. Je vais passer au-dessus de tout ça et continuer à bosser comme toujours, avec juste un peu plus de sécurité. Tu dois faire la même chose, sinon ta mère t'affectera bien plus que tu ne le souhaite.
C'est la première fois qu'elle me parle comme ça, ce qui me surprends.
-Lucie, je te le jure qu'on va retrouver la personne qui a fait ça, et on va s'occuper de ta mère. Mais je ne ferais rien si tu n'es pas calme. OK ?
-OK. Excuse-moi.
-Ne t'excuse pas avec moi. J'ai juste envie que tu restes calme. T'énerver ne sert à rien.
-Je sais.
Ma meilleure amie sais me calmer, heureusement. Je respire profondément, je n'ai pas à me mettre dans un tel état. Je me calme et je continue ma discussion avec Anna. Nous nous remettons au travail une fois qu'elle a envoyée les vidéos des caméras et que j'ai commandée mon nouveau bureau. J'ai hâte d'être au mois d'octobre, de présenter mon travail.