Elle m'a terriblement manquée quand j'étais au Canada, je voulais juste la revoir, la serrer dans mes bras comme maintenant et lui faire l'amour. Si tout ce que je ressent pour cette femme n'est pas de l'amour, je me demande ce que c'est.
Lucie bouge un peu, je la relâche. Elle pose ses mains sur mes joues et elle me regarde en souriant. Comment ne pas tomber amoureux de son sourire ? Elle m'embrasse puis elle se lève. Je récupère mon caleçon, qu'elle n'a pas lancée à l'autre bout de la pièce, et je l'enfile. Lucie revient après quelques minutes, sa glace préférée à la main. Elle a pensée à prendre une cuillère pour moi, je la prends et la mets dans la bouche. On mange la glace en discutant, je lui parle du paparazzi de tout à l'heure.
-Comment il a pu nous trouver ? Sérieux ! Ma maison est plutôt bien cachée, non ?
-Je pense que, quand il a vu une maison éloignée, il a du se dire que quelqu'un d'important devais y habiter.
-Heureusement que tu as tout supprimé. Je n'aurais pas supporter me trouver en une des journaux people cette semaine. Ni être traquée comme une bête de foire.
-Tu sais, dis-je en me tournant vers elle, si un jour on a envie d'officialiser notre relation, tu vas devoir supporter les médias.
-Je sais. Mais pour le moment, j'ai envie d'être tranquille avec toi.
-Moi aussi.
Je tends mon bras, elle vient contre moi et on continue de manger la glace en discutant. Et en parlant, je regarde Lucie et je tombe plus amoureux en la voyant avec ses petites manies. Je ne pourrais jamais m'en lasser.
Lundi matin, Lucie.
Je suis au bureau, perdue dans mes pensées, souriante. Je repense à mon week-end, il était excellent. J'étais vraiment heureuse de revoir Alex. Notre week-end, aussi simple qui soit, était idyllique.
La personne qui toque à la porte me sort de mes pensées en secouant la tête. Je lui dit d'entrer, je ne suis pas surprise de voir Anna. Elle vient rapidement s'installer en face de moi et elle me tends une tasse de thé.
-Visiblement, tu as passée un bon week-end. Tu me racontes ?
-Alex est revenu du Canada, je pense que tu as une idée du week-end.
-Un week-end au lit.
-Et sur la plage, dans la cuisine, dans la salle de bains ... de partout dans la maison. Elle a été baptisée bien comme il le faut.
-En deux, trois jours, vous avez couchés de partout ?
-La maison n'est pas si grande que ça.
Je hausse les épaules et je bois une petite gorgée de thé. Anna secoue la tête, choquée. Il est vrai qu'elle n'a pas l'habitude de m'entendre parler de sexe.
-Lucie, tu me choques presque à parler comme ça.
-Tu m'en as racontée des pires. Et oui, j'ai bien profité de mes retrouvailles. Et je crois que ce week-end m'a ouvert sur quelque chose.
-Ne me dit pas. T'es amoureuse de lui ?
-Je crois. On a passés un week-end ensembles, et j'étais juste bien, heureuse. Je sais que tu vas me dire de faire attention, que je ne dois pas m'engager autant, mais il me rends vraiment heureuse. Il a toujours de petites attentions pour que me sente bien.
-Lucie, je te crois sur ton bonheur. Je pense qu'Alexander aurait pu te laisser tomber, mais il ne l'a pas fait. Il n'empêche que j'aimerais le rencontrer dans un autre contexte que le boulot.
-Pour me le piquer ? Riais-je.
-Ouais, pourquoi pas ?!
On rigole toutes les deux, je sais très bien que ma meilleure amie ne me volerais jamais mon compagnon.
-Non mais sérieusement. Je veux le rencontrer, savoir s'il est vraiment bien pour toi.
-Pas de soucis. Je lui en parlerais quand je le verrais. Ou je l'appellerais.
-Merci.
Elle sourit, puis nous discutons boulot. On se mets au point sur les dates du défilé et l'endroit, Anna s'occupera de bloquer la salle. Et on fait une petite liste d'invités, on sais déjà qui ont va inviter, notre liste ne change presque jamais. Je rajoute juste la famille royale et j'espère pouvoir faire un petit truc pour l'anniversaire du couronnement. Je commence à avoir quelques idées, mais je dois demander l'avis à Alex.
Enfin, on fait rapidement ce qu'on a à faire, puis Anna me laisse. Je récupère mon portable et j'appelle Alex. Il me réponds après une longue attente. Je savais qu'il était avec son père, alors je ne suis pas surprise.
-Salut chaton. Tu n'es pas au boulot ?
-Si, mais j'avais envie de t'appeler, et j'ai quelque chose à te demander.
-Je t'écoute.
-Ma meilleure amie aimerais te rencontrer.
-Ah !
-C'est que ma meilleure amie Alex.
-Sachant que tu n'as plus de parents, c'est un test ultime cette rencontre.
-Merci de me rappeler que je n'ai pas de famille.
Je sais très bien qu'il ne voulais pas me blesser, mais il me rappelle le fait que mon père n'est plus là et que c'est bientôt l'anniversaire de sa mort.
-Désolé Lucie, je ne voulais pas dire ça ...
-C'est pas grave. Sinon, la rencontre avec ma meilleure amie ?
-Bah je crois que je n'ai pas le choix d'accepter.
-Tu as le choix. Anna est cool, c'est comme ma petite sœur.
Je l'entends soupirer, ce qui me fait sourire.
-J'accepte. Je ne risque rien à rencontrer ta meilleure amie.
-Tu risques juste de mourir à cause des blagues nul à chier qu'elle raconte.
-Je suis habitué à tes blagues pourris, je devrais survivre.
-Salop.
Je rigole un peu, bien qu'il aurait le droit à un coup de poing dans l'épaule quand je le verrais.
-Bon. Mon père me redemande. On essaie de ce voir ce soir ?
-Si tu le souhaites. Tu peux venir chez moi sans soucis.
-D'accord. Je finis vers 19 heures.
-Alors tu seras chez moi à 19 heures 30 ?
-Ouais.
-Parfait. À ce soir.
-A ce soir.
Je raccroche et je pose mon portable sur le bureau en m'enfonçant dans mon fauteuil. Je souris en rongeant un peu l'ongle de mon pouce.
Sauf que mon portable sonne, ce qui me surprends. Je regarde qui m'appelle, le numéro est masqué. Là, mon sourire disparaît. Je réponds.
-Allô ?
-Salut Lucie. Je te manque ?
-Maman. Qu'est-ce que tu me veux ?
-Rien pour le moment. Je voulais juste te dire de faire attention derrière toi. J'ai hâte de te voir rejoindre ton père.
-Et moi j'ai hâte que tu rejoignes la pire partie de l'enfer. Je vais te faire payer le mal que tu as fait à papa.
-Tu vas me frapper avec tes petits bras de petite fillette ? Tu ne me fais pas peur Lucie.
-J'ai appris à me battre. Je pourrais te mettre à terre et te renvoyer en taule.
-Crois-moi, tu essaies de me renvoyer en prison, je me vengerais et pas en touchant qu'à toi. Je sais que tu couches avec le prince Alexander, qui est un bon parti. Et Anna, elle aussi pourrait morfler.
Je me lève et je fais les cents pas, j'ai peur maintenant.
-Ne touche pas à Alex, ni à Anna. Tu peux me cogner, mais touche pas aux gens que j'aime.
-Alors évite de me renvoyer en taule. J'ai quelques complices à Londres, qui savent où habitent les gens que tu aimes. Et évidemment, ils savent où tu habites.
-S'il te plaît, ne les touchent pas. Ils ne t'ont jamais rien fait et Alexander est entrée dans ma vie il n'y a pas si longtemps.
-Je le sais. Mais je m'en fiche. C'est une personne que t'aime.
Je flippe vraiment là. Qu'elle s'en prenne à moi, je m'en tape, j'ai l'habitude, mais je n'ai pas envie qu'elle fasse du mal aux deux seuls personnes que j'aime sur cette terre.
-Bon, je te laisse. Et ne préviens pas la police, sinon, tu sais ce que je peux faire.
-Je ne ferais rien, j'ai pas envie que tu fasses souffrir les personnes que j'aime.
-Pour une fois, tu prends la bonne décision. Au revoir.
Elle raccroche tout de suite, je retiens mes larmes. Je n'ai pas envie qu'elle touche à Alex alors qu'on commence tout juste à vivre une belle relation.
Je prends une grande inspiration, elle ne va rien leurs faire pour le moment. Je ne vais pas prévenir la police, surtout si ça mets en danger ceux que j'aime. Cette salope sais très bien me manipuler, elle sais quoi dire pour que je me plis à ce qu'elle dit et que je ferme ma gueule.
Je retourne bosser, j'ai besoin de me plonger dans ma nouvelle collection pour oublier ma mère.