Les Achroniques - 2314, tome 1

By MattewFDuskink

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Christale, 16 ans et demi, est l'héritière très contestée de la mafia de la plus grande ville de l'histoire... More

Introduction
Christale
Succession
Dîner
Commando
Éthan
Squatteuse
Cohabitation
Orphelins
Poursuite
Arsenal
Blue
Héxaédron
Bains
Recrutement #1
Recrutement #2
Recrutement #3
Interlude #1
Recruté
Recherchée
Green
Lierre
Grenat
Océan
Interlude #2
Coéquipiers
Meanwhile
Chasse #1
Chasse #2
Le Gibbon
Pouvoir
Convaincre
Amarante
Nuit
Réveils
Plan
Di Cani
Assaut
Soins
Couverture
Secrets
Carnage
Conseil

Tribut

28 5 14
By MattewFDuskink


New-Seattle, Quartier A.5, Manoir di Tigri, 4 mai 2314



Amarante se mit à genoux aux côtés de A pour voir si la femme au crâne rasé respirait encore. Elle murmura un juron mais fut heureuse de trouver tout de même un pouls. Elle écarta les genoux pour mieux se positionner, pinça le nez de A et lui ouvrit la bouche. L'odeur n'était pas accueillante mais la caporale prit sur elle, appuya ses lèvres contre celles de la guerrière au sol et insuffla lentement.

La mince poitrine de la grande femme se souleva et Amarante s'écarta juste à temps pour lui tourner la tête lorsque elle se mit à tousser. A ouvrit les yeux, paniquée, et repoussa violemment sa sauveuse avant de se mettre à quatre pattes pour vomir. La caporale se massa la joue en se disant qu'elle avait soufflé trop longtemps.

Elle se tourna vers Bismarck, qui était en train d'aider Fièvre à s'allonger sur le tissu déposé par Rose. Coquelicot revint en hâte avec d'autres pièces de tissu alors que Feu l'invitait à rendre ce qui appartenait au trésor de guerre sous peine de subir des rapports anaux. Fraise n'avait visiblement pas encore trouver de planches adaptées pour l'attelle. Sa supérieure offrit un regard d'excuse à Bronze qui masquait toujours sa douleur avec fierté.

— Bismarck. Je sais que tu en as. C'est pour désinfecter, adressa-t-elle au seul homme de son équipe dès qu'il se redressa.

Il grimaça puis ouvrit une petite poche dorsale de son plastron et en sortit une flasque en fer orné de bronze. Elle l'ouvrit et renifla au dessus de l'étroit goulot.

— Du whisky, dommage. Fièvre, garde bien ta langue derrière tes dents, ça va piquer.

L'homme au sol serra les dents alors qu'elle posait sans ménagement un genou sur son poignet. Elle déchira brutalement le tissu de son pantalon pour mieux voir la plaie. Elle s'offrit une gorgée sous l'œil désapprobateur de son assistant muet puis versa la moitié de la flasque dans le trou d'entrée de la balle. Le sang qui sortait par l'autre orifice se clarifia un court instant. À peine Coquelicot fut-elle arrivée, Amarante lui arracha des mains le tissu et déchira une première bande pour faire un garrot au sommet de la cuisse.

— Il me faut une loupe, un scalpel, que tu bloques sa jambe et des aiguilles.

— Des aiguilles, glapit Fièvre alors que Bismarck ouvrait plusieurs poches de son plastron.

Le muet se mit à genoux par-dessus les chevilles du patient en tendant le matériel à sa supérieure. Elle attacha la loupe devant son œil et l'alluma avant de tourner la jambe à opérer de manière à bien être au-dessus des deux trous. Puis elle attaqua au scalpel pour voir l'intérieur de la plaie. Fièvre gémit mais le poids de Bismarck l'empêcha de bouger la jambe.

Elle écarta les pans de peau et les fixa avec les aiguilles après les avoir trempées dans le whisky. Le patient hurla mais le son semblait lointain alors qu'elle scrutait le muscle à la recherche de traces laissées par le passage d'éclats.

— Pinces, marmonna-t-elle en tendant la main gauche.

Elle ferma l'œil derrière la loupe et ouvrit l'autre pour vérifier la taille de la pince. Contente, elle la plongea dans l'alcool avant de triturer d'inciser le muscle jusqu'à trouver l'éclat, qu'elle dégagea avec autant d'adresse que lui offrait sa seconde main. Elle dut procéder à cinq autres retraits. Puis, à défaut d'autres traces, elle versa le reste de la flasque dans la plaie béante et retira la loupe.

— Suture, se contenta-t-elle de dire.

Bismarck lui donna le nécessaire, encore sous vide. Sans la loupe, la plaie semblait plutôt mince malgré sa longueur.

— Tu vas douiller deux ou trois jours et ce sera encore désagréable quelques semaines, dit-elle à Fièvre qui avait pâli. Serre les dents, j'en ai pour une vingtaine de points pour éviter que ça s'infecte.

Elle savait qu'elle en avait plus à faire car la plaie était profonde mais il valait mieux ne pas lui dire. Elle retira une partie des aiguilles pour pouvoir resserrer les bords de la plaie en profondeur, ou elle fit son premier passage pour permettre au muscle de guérir plus rapidement. Puis retira les aiguilles au niveau du trou d'entrée ou elle dut faire attention de ne pas faire de nœud afin de pouvoir retirer tout le fil d'ici une dizaine de jours.

Fièvre était blême lorsqu'elle eut finit le passage en surface et noué le fil au niveau du trou de sortie de la balle. Bien qu'elle eut tranché en ligne droite pour suivre le trait de la balle, la suture semblait à présent incurvée telle un arc.

— N'hésite pas à bien laver la plaie chaque jour, plusieurs fois ce serait mieux. Et là, tu restes au sol en attendant que ton équipe nous trouve des lits.

Elle observa les alentours à la recherche de A. Elle était adossée contre un mur, à l'ombre. Amarante se tourna vers son dernier patient.

— C'est ton tour de crier, dit-elle avec un air mauvais.

— C'est pas sympa de te venger comme ça, grogna-t-il en lui offrant un clin d'œil moqueur.

Elle appréciait bien Bronze, entre autre parce qu'il ne s'intéressait pas aux femmes, et pour un rouge ça voulait dire beaucoup. Mais il l'avait battu au dernier tournoi organisé à l'insu de Red et elle avait promis de se venger.

— Voyons, chéri, dit-elle malgré l'air réprobateur de Rose, ça n'a rien de personnel.

Mais elle sourit bien trop largement lorsqu'il ne put se retenir de hurler alors que l'os entrait à nouveau dans son axe. Elle massa la plaie sans douceur pour s'assurer que la fracture n'était pas vriller puis lui fit une attelle avec beaucoup trop de soin pour sembler détachée.

***

Océan haleta dès qu'il passa l'angle du conduit des égouts. Ce n'était pas du tout prévu. Carpe arriva derrière lui juste avant que l'explosion ne retentisse. Ils avaient de nouveau de l'avance mais les robots trouveraient un autre itinéraire. Le caporal obèse ne savait pas pourquoi des robots traînaient par ici. Ils avaient dû passer dans le quartier A.4. Ce qu'il l'inquiétait encore plus c'est qu'il ne connaissait pas cette gamme de Spider, sûrement une nouvelle génération. Mais le quartier était désaffecté depuis plus de dix ans ; pourquoi y envoyer des robots récents ?

Alors qu'il reprenait difficilement son souffle, Blue apparut devant eux.

— Océan, il y a une échelle à deux cents mètres par là-bas. Ils n'ont pas de robots en surface mais ne m'attendez pas. Je vais les ralentir. Carpe, couvre-le.

Cette dernière hocha la tête puis signa "Bonne chance" avant de pousser son supérieur direct pour qu'il se remette en marche. Après avoir atteint la surface, ils se mirent tout deux à couvert et désobéir d'un commun accord après avoir vérifier par radio que les autres poissons n'avaient pas rencontrer de soucis similaires.

Le sol vibra puissamment et Océan échangea un regard inquiet avec sa protégée. Alors que la nuit tombait, il abandonna tout espoir et à défaut de pouvoir contacter Saphir, il donna ses instructions à Carpe. Dès qu'il eut terminé, elle se mit à trotter en direction du manoir di Tigri. Il inspira, vérifia que ses armes étaient chargées et se releva, prêt à en découdre s'il croisait un fuyard.

***

Saphir dut se retenir de frapper du pied dans les gravats à l'entrée du domaine des tigres. La nuit était tombée et iel en voulait encore à Blue d'avoir refusé d'être accompagnée. Plusieurs explosions s'étaient faites entendre vers l'Ouest et Saphir pensait connaître sa supérieure assez pour prétendre qu'une fois arrivée sur place elle avait pris la position la plus dangereuse parmi les poissons d'Océan. Saphir n'avait pas eu le choix et avait fait binôme avec Ciel pendant que ses nuages et ses oiseaux s'étaient séparés avec une rigueur née de l'habitude.

L'androgyne revint au présent. Ciel avait assuré qu'il se chargeait du nettoyage, pas la peine de s'attarder là dessus. Quelques poissons faisaient les cent pas dans la cour et Carpe était assise au milieu. Dès qu'elle l'aperçut, elle vint à sa rencontre et se mit à signer d'un air paniqué.

— Attends, je ne comprends pas tout, c'était fatiguant et il fait sombre, l'arrêta-t-iel.

— Je vais traduire, soupira Barracuda.

Lui qui était toujours enjoué semblait tout penaud. Carpe reprit son texte du début.

— Océan l'envoie. Ils étaient poursuivis par des nouveaux modèles de Spider. Blue les a croisés et couverts. Elle ... elle est portée disparue. Ils ont entendu plusieurs explosions violentes. Il y a peu de chance qu'elle s'en soit sortie et on ne pourra pas fouiller la zone s'il y a des nouveaux robots. Carpe, c'est pas la peine de jurer.

— Où sont Dark et Light ? demanda l'androgyne en réprimant la douleur qui lui comprima la poitrine.

— Dark est partie chez les Cani dès la fin du combat. Light est parti se recueillir.

— D'autres pertes à déplorer ?

— Deux blessés rouges, apparemment aucun mort mais on reste sans nouvelle du patron pour l'instant, intervint Murène alors que Barracuda se passait une main sur le visage. Flétan et Goujon sont parti le chercher mais restent en contact radio.

Le silence qui suivit fut gênant pour tout le monde et Limande choisit finalement de le briser.

— Tu vas faire quoi ?

— Je ne sais pas. Je veux dire je comprends qu'il faut un nouveau Blue et que j'étais à ses côtés depuis ses débuts. Mais Ciel et Océan ont plus d'ancienneté que moi. Je vais assurer l'intérim jusqu'à ce que l'on statue sur son état, conclût Saphir avec douleur.

Les poissons la saluèrent avec la solennité de circonstance. L'androgyne se retourna pour pleurer sa partenaire.

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