Entre Ténèbres et Lumière {en...

Door AlexianeDeLys

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Ankan. Lancast. Terre de Lumière, et Territoire des Ténèbres. Depuis des générations les Kyrls et les Largs... Meer

Chapitre 1 : Soren
Chapitre 2 : Loana
Chapitre 3 : Soren
Chapitre 4 : Loana
Chapitre 5 : Soren
Chapitre 6 : Loana
Chapitre 7 : Soren
Chapitre 8 : Loana
Chapitre 9 : Soren
Chapitre 10 : Loana
Chapitre 11 : Soren
Chapitre 12 : Loana
Chapitre 13 : Soren
Chapitre 14 : Loana
Chapitre 15 : Soren
Chapitre 16 : Loana
Chapitre 17 : Soren
Chapitre 18 : Loana
Chapitre 19 : Soren
Chapitre 20 : Loana
Chapitre 21 : Soren
Chapitre 22 : Loana
Chapitre 23 : Soren
Chapitre 24 : Loana
Note de l'auteure
Chapitre 25 : Soren
Chapitre 26 : Loana
Chapitre 27 : Soren
Chapitre 28 : Loana
Chapitre 29 : Soren
Chapitre 30 : Loana
Chapitre 31 : Soren
Chapitre 32 : Loana
Chapitre 33 : Soren
Chapitre 34 : Loana
Chapitre 35 : Soren
Chapitre 36 : Loana
Chapitre 37 : Soren
Chapitre 38 : Loana
Chapitre 40 : Loana
Chapitre 41 : Soren
Chapitre 42 : Loana
Chapitre 43 : Soren
Chapitre 44 : Loana
Chapitre 45 : Soren
Chapitre 46 : Loana
Chapitre 47 : Soren
Chapitre 48 : Loana

Chapitre 39 : Soren

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Door AlexianeDeLys

Mon cœur battait à toute allure. Je n'avais jamais ressenti cela auparavant. J'étais angoissé, terrifié, je me sentais coupable et ça me rongeait de l'intérieur. Mais tous ces sentiments n'étaient pas dirigés vers ma personne. Je craignais tellement pour Yola, j'avais tellement peur pour elle que j'en tremblais. Qu'allaient-ils lui faire subir ? Où allait-elle demeurer pendant cinquante jours ? Est-ce qu'ils allaient tenir leur parole de ne pas lui faire de mal durant ce laps de temps ? Ou était-ce des paroles en l'air, qui ne serviraient qu'à nous appâter jusqu'à leur colonie ?

J'avais beau ne pas ressentir de sentiments amoureux à son égard, je ne l'en aimais pas moins, en tant qu'amie proche. Et l'idée qu'elle puisse souffrir, qu'elle soit maltraitée ou terrifiée me rendait malade. C'était ma faute. Tout était de ma faute.

Je donnai un coup de pied dans un buisson alors que nous marchions tous dans la direction que nous avait indiquée Héli-Anor. Nous nous étions mis en route depuis moins d'une heure et j'avais l'impression que nous crapahutions depuis des jours. Mon épaule me faisait mal mais je n'y prêtais qu'une attention superficielle. J'étais tout à mes sombres pensées et je ne pouvais pas nier que j'en voulais à Loana et à la Dolgarok qui tournoyait au-dessus de nous dans les nuages pour ne pas être intervenues. Même si j'étais certain qu'elles n'auraient pas pu faire grand-chose, je me disais qu'elles auraient pu essayer.

Loana n'avait pas voulu monter sur le dos de Héli-Anor. Elle avait insisté pour rester à terre avec nous. Moi j'aurais préféré qu'elle s'envole avec elle. J'étais énervé et si elle s'approchait de moi ou qu'elle m'adressait la parole, je risquais de ne pas être agréable.

La Dolgarok n'avait pas apprécié la décision de la Ténébreuse, et j'avais cru un instant qu'elle allait encore une fois la kidnapper dans ses serres. Mais elle s'était contentée de donner un puissant coup de queue dans un arbre proche avant de s'envoler.

J'avais dû porter un bras devant mes yeux pour ne pas recevoir de plein fouet l'écorce qu'elle avait faite exploser.

Elle avait dit à Loana qu'elle planerait au-dessus de nous en descendant de temps en temps pour nous remettre sur la bonne voie si nous nous éloignions. Je me demandai brièvement si nous avions raison de lui faire confiance. Cette bête semblait être colérique et bourrée de rancœur. Qu'est-ce qui nous prouvait qu'elle nous dirigeait bien vers les mâles Dolgaroks ? Qu'est-ce qui nous prouvait qu'elle ne nous amenait pas vers un lieu qu'elle pensait être plus sûr pour sa petite protégée ?

J'en étais là dans mes élucubrations quand une main vint se poser sur mon épaule, celle qui n'avait pas subi de dégât, heureusement. Je jetai un coup d'œil agacé sur le propriétaire de la main et découvrit Tenuka qui me regardait avec compassion.

- Je suis désolé pour Yola, murmura-t-il, sincère, et je sentis mon ressentiment s'évanouir.

Je ne pouvais pas en vouloir à Tenuka. Il était déjà suffisamment touché par la « malédiction Héli-Anor-Loana » pour que j'en rajoute une couche.

Encore un cadeau que nous avait fait la bestiole qui tournoyait dans les nuages, pensai-je avec amertume. Mais au moins, trouver les mâles Dolgaroks nous permettrait peut-être de le sauver. Même si Héli-Anor n'avait pas de frère, que Tenuka devienne le Symbiote d'un mâle, qu'il soit ou non parenté à la Dolgarok caractérielle, était notre seule chance de le sauver de la démence et par la suite de la mort.

J'entendis Loana shooter dans un buisson à son tour, quand elle vit son frère s'excuser. Je supposai que ça l'agaçait de voir qu'il tenait vraiment à mon amie, et qu'il exprimait sa tristesse si ouvertement. Ce qui me mit immédiatement en colère. Plus en colère que je ne l'avais été depuis longtemps.

Je m'arrêtai soudainement et me tournai vers la Ténébreuse, furieux.

- Tu as quelque chose à dire, Loana ?

Elle se stoppa à son tour et haussa un sourcil dédaigneux. Je commençais à bien la connaître. Je savais que c'était son moyen de se défendre et que derrière ce masque méprisant, elle ne se sentait pas forcément à l'aise avec la situation.

- Si je dis ce que je pense à voix haute, je crois que tu ne vas pas apprécier. Si j'étais toi je me contenterai du langage gestuel, en ce qui me concerne.

Je serrai les lèvres.

- Tu ne l'as jamais aimée, je murmurai sourdement.

Je ne savais pas pourquoi je faisais un tel testament. Il était clair que Loana ne portait pas Yola dans son cœur. Mais je crois que j'avais besoin de le dire à voix haute, de statuer quelque chose qui n'avait jamais été clairement dit. Ou peut-être avais-je juste envie de la provoquer.

Elle ricana. Je savais qu'elle se sentait agressée et qu'elle répondrait automatiquement par de l'agressivité. Ce qui me convenait parfaitement.

- C'est un euphémisme, persiffla-t-elle.

- Loana... commença Tenuka d'un ton d'avertissement, mais aucun d'entre nous ne l'écouta.

Nous nous faisions face dans un combat visuel qui faisait presque crépiter l'air autour de nous. J'avais la main posée sur le pommeau de mon épée, par réflexe, et elle tenait la corde de son arc dans un geste qui se voulait décontracté. Mais je savais qu'au moindre danger, elle dégainerait ses poignards.

- Tu n'as pas de cœur, je grondai tout à coup, la colère aveuglant mon discernement.

Je vis un éclair de souffrance passer devant ses yeux et je regrettai presque mes paroles. Presque.

Etonnamment, Loana baissa les yeux en première, comme si elle était gênée et triste. Je ne voyais pas ce qui avait motivé ce changement d'attitude et j'en fus décontenancé. D'habitude elle ne montrait pas ses sentiments, mais cette fois-ci elle n'avait pas réussi à les cacher. Je m'étais attendu à ce qu'elle me saute à la gorge pour exprimer sa colère, mais elle n'en fit rien.

Elle déglutit, rajusta son arc sur son épaule et détourna le regard. Elle avait l'air blessée. Vraiment blessée.

Elle repartit d'un pas assuré, sans nous lancer un seul regard. Je l'observai disparaitre entre les frondaisons. J'étais plus mal à l'aise à présent que furieux. La souffrance dans les yeux de la jeune femme avait fait fondre mes violentes émotions bien plus efficacement que si elle m'avait giflé. En fait, je ne m'attendais tellement pas à ça que je restai planté comme un idiot au milieu des bois.

Tenuka se râcla la gorge. Je me tournai vers lui, décontenancé.

Il avait l'air triste et énervé en même temps. Triste parce que Loana l'était, énervé parce que j'étais à l'origine de cette peine.

- Elle lui a sauvé la vie, déclara-t-il d'un ton dur.

Je fronçai les sourcils.

- Quoi ?

- Là-haut. Quand Héli-Anor et elle ont fait face aux Rokars, la Dolgarok voulait faire sauter leur « vaisseau ». Elle avait une occasion de les tuer jusqu'au dernier en crachant des flammes dans une ouverture. Mais Yola se trouvait en travers du chemin. Elle n'aurait pas survécu. Loana a ravalé sa fierté et a supplié Héli-Anor de ne pas faire feu pour sauver ton amie. La Dolgarok lui en veut à présent et c'est parce qu'elle a cédé. Et toi tu lui crache pratiquement au visage qu'elle est insensible.

Il secoua la tête alors que je blêmissais.

- Je me demande lequel de vous deux est vraiment dénué de sentiment.

Il me dépassa sans plus me regarder et je me mordis la lèvre en me maudissant intérieurement. Ce n'était pas dans mes habitudes de dire des choses que je ne pensais pas. Ce n'était pas dans mes habitudes de perdre le contrôle de ma bouche. Mais une des seules fois où ça m'arrivait, ça me retombait dessus, et pas d'une façon des plus agréables.

Je me secouai et décidai d'aller m'excuser auprès d'elle. Yola lui devait d'être restée en vie, donc j'avais également une dette envers elle.

Je me précipitai vers l'avant et arrivai au moment où elle s'envolait, sur le dos de Héli-Anor. Elle l'avait certainement appelée mentalement et la Dolgarok avait dû être plus qu'heureuse de venir la chercher.

Et maintenant je me retrouvais seul avec Tenuka qui m'ignorait complètement et je me dis soudain que ce voyage n'allait pas être aussi agréable que prévu.

Moi qui m'étais attendu à vivre des aventures palpitantes, à découvrir des choses extraordinaires, à trouver le bonheur et à être joyeux tous les jours...

Tout ce que j'avais récolté de l'Aurore pour l'instant c'était de l'angoisse, de la peur et de la tristesse.

Et même si j'avais maintenant l'espoir de ne plus vivre dans un monde gouverné par le soleil, je devais me rendre à l'évidence :

Avant que nous vivions en paix, il allait couler de l'eau sous les ponts.

Je repensai brièvement à Sélénia, la vieille mendiante qui m'avait poussée à repartir dans l'Aurore. Elle allait être déçue quand elle se rendrait compte que je ne reviendrai pas. Mais était-elle vraiment innocente ? elle m'avait juré qu'elle me révèlerait les secrets de l'Aurore si je lui rapportais ce dont elle avait besoin en plantes médicinales. Mais plus j'y pensais, plus j'avais la sensation que la médecine était le dernier de ses soucis. Qu'elle m'avait fait venir ici pour une toute autre raison. Comme si elle savait que nous allions rencontrer la Dolgarok et les Rokars. Comme si elle savait que ça changerait notre façon de voir les choses.

Comme si elle savait que je ferai tout pour ne jamais revenir dans les Terres de Lumière et que je leur ouvrirai la porte de l'Aurore.

Je me sentis tout à coup manipulé. Cette vieille sorcière avait décidé à ma place de mon avenir et je l'avais laissée faire comme l'idiot naïf que j'étais. Et maintenant il n'était plus question de revenir en arrière. La vie de Yola était en jeu. Je ne pouvais pas échouer.

Nous marchâmes une bonne partie de la journée sans avoir d'autres nouvelles de Loana et Héli-Anor que de brèves apparitions au-dessus de nos têtes.

Je commençais à être fatigué et la culpabilité ne m'aidait pas. Je n'arrêtais pas de me dire que Loana survivrait, qu'elle faisait exprès d'avoir l'air blessée pour que je m'en veuille toujours plus, mais je savais au fond de moi que c'était faux.

Je lui avais fait mal, et j'avais l'impression que tout le monde s'en donnait a coeur joie en ce moment pour la mettre plus bas que terre. Entre la Dolgarok qui se montrait méprisante envers elle dès qu'elle en avait l'occasion et moi qui lui balançait des paroles acerbes au visage, j'avais la sensation qu'elle se sentait plus désemparée que jamais. J'avais envie de la voir, de lui demander pardon, de lui dire que je ne pensais pas ce que je lui avais dit. Mais elle restait obstinément hors de portée.

Et puis je commençais à en avoir marre de tous ces arbres. N'importe quel animal dangereux aurait pu se cacher derrière les troncs et nous sauter dessus sans qu'on ait le temps de réagir. J'avais besoin d'air, de me retrouver à découvert.

Mais ces bois étaient aussi d'une grande aide. Nous savions désormais que les Rokars se déplaçaient principalement par les airs. Dans une plaine, nous serions bien plus visibles qu'à l'abri, dans la forêt.

- Je ne les ai pas vues depuis un moment, maintenant, murmura Tenuka pour lui-même en regardant le ciel.

Je sortis de ma rêverie désagréable et fixai à mon tour l'étendue bleutée. Il n'y avait pas un nuage de visible, pourtant j'avais l'impression d'entendre un grondement lointain, comme un roulement de tambour monstrueux. Un orage tout aussi gargantuesque se préparait. Mais quant à savoir s'il allait nous tomber dessus...

- Elles cherchent peut-être un endroit où nous abriter...

Tenuka ne répondit pas. Il avait l'air plus calme et moins en colère que tout à l'heure mais il ne m'avait pas pour autant adressé la parole.

Nous marchions depuis dix minutes, le silence seulement rompu par les coups de tonerre, de plus en plus proches et puissants quand Héli-Anor apparut soudainement et se fraya tant bien que mal un chemin entre les arbres. Elle en abattit deux pour pouvoir se poser et grogna de mécontentement quand elle se retrouva coincée entre les troncs. Elle ne devait pas apprécier de ne pas avoir de place pour se mouvoir.

Loana sauta de son dos d'un geste souple. Elle avait les cheveux en bataille et les joues rougies par le froid de l'altitude. Elle se dirigea sans hésiter vers Tenuka et ne s'adressa qu'à lui quand elle prit la parole.

- Une énorme tempête se prépare, déclara-t-elle d'un ton calme. Elle est derrière nous et nous rattrape rapidement. Héli-Anor dit qu'il faut que nous dévions notre route pour sortir de la forêt et pour nous mettre à l'abri dans une ancienne cité humaine, un peu plus au Nord de notre destination.

Je fronçai les sourcils.

- On ne peut pas tout simplement nous construire un abri ?

Loana se tourna vers moi et, à mon grand étonnement, me répondit d'une voix blanche, d'où ne perçait aucune colère :

- Non, on ne peut pas. Apparemment la pluie n'apporte pas que des bonnes choses par ici et la foudre a tendance à tomber sur tout ce qui bouge. Le vent est puissant et va certainement déraciner des arbres. Il faut qu'on sorte d'ici avant que la situation ne devienne incontrôlable.

Je m'humectai les lèvres, près à lui dire que j'étais désolé, que je m'excusais, mais elle se détourna avant que j'ai pu ouvrir la bouche. Elle remonta sur le dos de la bête et nous fit signe de la suivre, son visage indéchiffrable.

- Héli-Anor accepte que vous montiez sur son dos. Pour cette fois et uniquement cette fois. Elle dit que pour atteindre la ville en question, il vous faudrait plus de trois jours à pied. Et on n'a pas trois jours. La tempête sera sur nous dans quelques heures. Elle ne sait même pas si nous aurons le temps de nous mettre à l'abri.

Comme je sentais que nous n'avions pas de temps à perdre, je montai sur le dos de la Dolgarok en ignorant ses coups d'œil meurtriers et Tenuka m'imita avec agilité. Nous étions trois sur son dos, et elle était à l'étroit entre les troncs, j'espérai qu'elle réussirait à décoller.

Mais apparemment je me faisais du soucis pour rien. A l'aide de ses pattes avant, elle se hissa jusqu'à la cime des arbres et déploya ses ailes une fois qu'elle le put. Je devais m'accrocher fermement pour ne pas tomber et je n'avais pas d'autre choix que d'enrouler mes bras autour de la taille de Loana. Tenuka faisait de même avec moi.

Héli-Anor se ramassa sur elle-même et nous décollâmes en un battement d'aile.

Derrière nous, une masse nuageuse noire comme du charbon grondait, striée d'éclairs de toutes les couleurs.

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