Coucou! Désolée! Hier il y a eu des imprévus. Je poste donc la suite aujourd'hui!
Bisous!
EDIT : Chapitre corrigé ! :D
Quel crétin !
Loana m'avait bien eu, sur ce coup-là ! Je m'étais juré de ne plus jamais céder à l'attirance que j'éprouvais pour elle et, d'un papillonnement de paupières, elle m'avait complètement envoûté.
C'était à se demander qui était le sexe fort...
Je serrai les poings en essayant de calmer ma colère. Je n'étais pas énervé contre elle... enfin, pas entièrement. Non, j'avais juste envie de me faire dévorer par un jarg, là, tout de suite.
D'une part, j'avais compris qu'elle avait raison : j'avais bel et bien peur de l'avenir et je marchais sans arrêt sur des œufs sans me permettre le moindre écart. D'autre part, j'étais réellement attiré par elle, ce que je prenais comme un véritable affront des divinités.
De toutes les filles de l'univers, il fallait que je tombe sous le charme d'une Ténébreuse au caractère insupportable et qui, en bonus, était un ennemi ancestral.
Si ça, ce n'était pas le comble de l'ironie, je ne savais plus comment je m'appelais !
J'inspirai profondément pour retrouver mon calme et me dirigeai vers le campement, dans le but de réveiller tout le monde et de reprendre notre route. Enfin, tout le monde. Disons Yola, puisque Tenuka et Loana, eux, étaient déjà debout depuis un moment.
Yola.
J'avais l'impression de l'avoir trahie. Je n'éprouvais absolument aucun sentiment amoureux à son égard, comme si les liens qui nous unissaient étaient fraternels. Et pourtant, je m'étais promis de l'épouser à la fin de mon périple. Qu'est-ce que j'allais faire quand il allait nous falloir avoir des relations plus intimes ? Celles qu'on réserve aux couples ? Rien qu'à y penser, j'en avais des frissons désagréables.
J'arrivai en vue du campement. Loana et Tenuka étaient en train d'admirer l'arme que la Ténébreuse avait taillée en une nuit. Je devais bien admettre qu'elle était particulièrement douée, j'avais rarement eu l'occasion de voir un arc aussi beau. Yola tournait en rond en poussant distraitement des cailloux du bout de son pied. Elle aussi était réveillée, finalement.
Je me forçai à sourire et m'approchai d'elle.
— On va repartir, Yola. C'est bon, tu penses t'être assez reposée ?
Elle me sourit avec ravissement. Je me rendis compte que je ne lui avais pas prêté une grande attention depuis quelque temps, trop occupé à étudier mon herbier, à soigner et/ou me disputer avec Loana.
— Je vais très bien, je pense que je suis prête à marcher toute la journée.
Je hochai la tête en faisant mine d'être super enthousiaste. Je me tournai ensuite vers les jumeaux qui échangeaient sur le meilleur moyen de tailler une flèche.
— Vous êtes prêts ?
Tenuka s'approcha de moi en souriant.
— Tout à fait prêts. Je pense que, lorsque nous aurons fabriqué les flèches, même les lunes ne nous seront plus inaccessibles. Ma sœur est vraiment très douée. Elle pourra littéralement t'en décrocher une !
Il m'adressa un clin d'œil peu subtil.
— Économise ta salive, cracha l'intéressée. Le Lumineux pense qu'il est trop bien pour nous.
Et elle nous dépassa en se déhanchant comme une prédatrice, disparaissant entre les arbres.
Je reçus un coup de coude dans les côtes et me tournai vers Tenuka. Cet idiot faisait danser ses sourcils en me fixant, un sourire espiègle sur les lèvres.
— Elle t'adore, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.
Il passa un bras autour de mes épaules et serra à m'étrangler, les yeux brillants de malice.
— Je vais avoir un beauf !
Je priai pour que Yola n'ait pas surpris l'échange et le repoussai, à mi-chemin entre l'irritation et un certain amusement.
— Dans tes rêves. Je ne voudrais pas faire partie de ta famille, même si ça signifiait devenir le roi de l'univers.
Tenuka émit un drôle de son, un étrange « pffff », juste après avoir lancé une œillade aguicheuse à Yola, qui nous attendait quelques mètres plus loin.
— Qui a envie de devenir le roi de l'univers, de toute manière ? Moi j'aime bien ton amie en tout cas. J'espère que ça ne te dérange pas !
Et avant que j'eusse le temps de répondre, il sautilla jusqu'à elle et la prit par l'épaule en lui contant fleurette.
Je soupirai pour extérioriser mon agacement et décidai de me concentrer sur ma mission. Il fallait que je récolte le plus de plantes médicinales possible et que j'oublie Loana, son fichu caractère qui me rendait dingue et son frère qui draguait allègrement la femme que j'allais épouser (bien malgré moi), en faisant abstraction du fait que ça ne m'atteignait pas le moins du monde.
Je levai les yeux au ciel, interrogeant les divinités inconnues de ce monde. Est-ce que j'avais fait quelque chose de mal ?
Si je n'avais pas esquissé ce simple geste, je n'aurais sans doute jamais remarqué l'étrange phénomène qui se déroulait dans les cieux. Une procession d'oiseaux des plus singuliers les fendait sans un bruit, à une altitude telle que, même si je devinai qu'ils étaient aussi gros qu'une maison, de là où je me trouvais ils semblaient aussi petits qu'un ongle. Je n'aurais pas été tant surpris s'ils avaient eu l'air d'être vivants, or ce n'était pas le cas. Ils avançaient en ligne droite, sans faire d'écart. Et le plus étrange de tout : lorsqu'un rayon de soleil les fit miroiter, je compris qu'ils n'étaient pas faits de chair et de sang, comme tous les êtres vivants, mais de métal.
Je ne sus pas pourquoi cette vue me terrifia, mais ce dont j'étais absolument certain, c'était que la situation m'échappait.
Les dieux semblèrent me donner raison puisque, tout à coup, la procession s'arrêta, faisant du surplace à des milliers de pas au-dessus de nos têtes.
J'écarquillai les yeux et me précipitai en direction de l'endroit où mes compatriotes avaient disparu.
Je n'eus pas à les chercher longtemps. Ils attendaient à quelque distance de là, Loana avec un air impatient, Yola et Tenuka toujours en train de bavasser. Ils durent remarquer mon air paniqué, car ils se turent immédiatement, figés dans leurs mouvements, et me scrutèrent avec ahurissement.
— Ça va ? me questionna Tenuka d'un air soucieux.
Je sondai à nouveau le ciel avec angoisse. Quelque chose me disait que nous étions en danger. En plus grand danger que jamais. Je le sentais au plus profond de moi.
— On a un problème, énonçai-je aussi calmement que possible. Il faut qu'on quitte les lieux. Au plus vite.
J'allai m'élancer quand Loana s'interposa.
— Que se passe-t-il ?
Cette fois-ci, je n'avais pas le temps ni l'envie de prendre de gants.
— Tu ne peux pas te contenter d'écouter ? Je ne peux pas expliquer rapidement ce qu'il se passe ! J'ai vu des choses étranges dans le ciel. Et ils semblent qu'ils nous aient vus également.
Elle n'eut pas le temps de riposter.
Un sifflement tout d'abord diffus puis de plus en plus fort nous fit sursauter. Comme si un objet lourd tombait du ciel à une vitesse effroyable. Ou plutôt plusieurs objets lourds.
Sans même réfléchir à ce que je faisais, j'attrapai la main de Yola, qui était tétanisée sur place, et celle de Loana qui fixait son attention sur les nuages, d'un air méfiant et les tirai en avant avec une telle force qu'elles ne purent résister. Je crois que la peur avait fait son chemin, au moins chez mon amie. Quant à la Ténébreuse, je ne savais pas si elle connaissait ce sentiment, mais en tout cas elle avait l'air de comprendre que quelque chose de grave se passait. Tenuka nous suivit sans broncher. Il avait un air sérieux sur le visage que je ne lui avais vu qu'une fois : lorsqu'il avait tenté de me tuer.
Nous courûmes pendant quelques secondes avant que le premier impact fasse trembler la terre, dans un bruit assourdissant. Je trébuchai, mais réussis à rester debout et mes compagnons aussi. Je repartis de plus belle, certain que la situation allait s'aggraver dans les minutes qui allaient suivre.
Un autre impact résonna dans la forêt, puis un troisième et un quatrième.
Nous fuyions aussi rapidement que nos jambes nous le permettaient. Les branches basses, les racines et les buissons épineux nous griffaient les mollets et les bras. Mais j'étais trop effrayé par les objets qui s'étaient écrasés derrière nous pour ralentir le rythme.
Soudain, une série de rugissements retentirent à une certaine distance derrière nous.
Loana et moi échangeâmes un coup d'œil inquiet. Le fait qu'elle avait à présent l'air alarmée ne me procura aucun sentiment de satisfaction.
— Des jargs... souffla-t-elle avec un mélange d'ahurissement et de peur. Je n'en ai jamais entendu autant !
Un frisson d'effroi me parcourut l'échine. J'avais eu à combattre un jarg une fois et j'avais eu peur d'y laisser la vie... alors affronter plusieurs de ces horribles créatures ?
Nous étions presque sûrs de tous y passer.