HOMELESS (Tome 1)

بواسطة astarofsky

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Les secrets sont-ils faits pour être cachés, ou pour être révélés ? Ivy a découvert le secret sur sa famill... المزيد

Playlist
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Une FAQ spéciale personnages, ça vous dit ?
Ils sont là, plus beaux que jamais...
Le mot de la fin
Fearless et Eight

Chapitre 32

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بواسطة astarofsky

De quoi parle-t-elle ? Je fronce les sourcils et hausse les épaules en signe d'incompréhension, ce qui a le don de l'énerver un peu plus encore. Elle se met à fouiller dans le meuble de l'entrée, puis regarde dans mes poches. Je me recule vivement, surprise qu'elle fouine dans mes affaires de cette façon. Qu'est-ce qui lui prend ?

-De quoi parles-tu ? demandé-je enfin.

Cette question la fait réagir aussitôt. Elle redresse la tête et pointe un doigt accusateur dans ma direction.

-Ne fais pas l'innocente, Ivy. Je sais que c'est toi qui les as prises. Rends-les moi.

Elle est devenue folle, je ne vois pas d'autre explication.

-De quoi...

-Les photos ! explose-t-elle. Où as-tu mis mes photos ? C'est personnel, Ivy ! Elles sont à moi, tu n'as pas le droit d'y toucher. Et ne prétends pas ne pas savoir où elles sont. Il n'y a que toi qui as pu les prendre.

Je bloque un instant. Puis cela me revient brusquement en pleine face. Où ai-je mis les clichés ? Je pensais les avoir remis à leur place, au Nouvel An, mais maintenant que j'y réfléchis, après avoir été interrompue par Gemma, j'ai complètement oublié leur existence.

Sans me préoccuper de ma mère, je me rue vers ma chambre et fouille sous mon lit. Elles ont dû glisser en-dessous, ce soir-là, quand j'ai défait mes draps. Et effectivement, parmi des vêtements qui traînent, je les trouve.

-Sale voleuse.

Je me redresse brusquement, me cognant la tête contre le lit au passage. Ma mère se tient dans l'encadrement de la porte, les mains sur les hanches, la mâchoire contractée. Instinctivement, je serre les clichés un peu plus fort contre ma poitrine.

-Rends-les moi, poursuit-elle.

Elle avance d'un pas, tandis que je recule.

-Dis-moi d'abord qui est ce type sur les photos, ordonné-je.

-Tu n'as aucun droit de me faire du chantage.

J'éclate d'un rire jaune.

-Et rappelle-moi la dernière fois où j'ai respecté une de tes règles ? m'enquis-je en arquant un sourcil.

Ma maternelle pince les lèvres, agacée, alors que je jubile.

-Donne-les moi. C'est personnel.

-Qui est-ce ? répété-je d'un ton plus ferme.

-Ne me parle pas comme ça, jeune fille.

« Jeune fille. » Si elle croit me tenir en laisse, avec ses menaces et ses surnoms supposés menaçants, elle se trompe entièrement.

Voyant qu'elle ne réagit pas, je sors mon briquet de ma poche. J'ai craqué, tout à l'heure, et ai fumé une cigarette avant d'aller chez Nate. Mon briquet est donc près de moi, au lieu de se trouver dans mon sac, comme d'habitude. Et je dois avouer qu'à cet instant, cela m'est utile.

Mon doigt coulisse, et la flamme qui émane du petit gadget vient éclairer mon visage.

-Dis-moi qui est-ce, dis-je une nouvelle fois.

A cet instant, si je me voyais de l'extérieur, à menacer les photos de ma mère de cette manière, je me ferais peur. Mais j'ai réellement besoin de ces informations, et s'il n'y a que par les grands moyens que je peux les obtenir, eh bien, je les utiliserai. Cela ne m'effraie pas.

-Tu ne le connais même pas, riposte ma mère d'une voix sèche.

Cependant, malgré le ton qu'elle emploie, elle ne quitte pas les clichés des yeux, comme si elle craignait qu'ils ne disparaissent en fumée devant elle. Sa respiration se fait un poil plus forte.

-Justement, le problème est là. Je ne sais pas qui il est, alors qu'il avait l'air important pour toute la famille, relancé-je. Je ne veux même pas son nom. Je veux juste savoir qui il était pour toi, et ce qui lui est arrivé.

Ma génitrice mord sa lèvre inférieure en secouant la tête. Puis elle se laisse tomber sur le lit aux draps défaits. Comprenant qu'il s'agit de l'heure des confidences, j'éteins la flamme du briquet, tout en gardant les photos à l'abri.

Je m'assois à côté d'elle, prête à tout entendre, le cœur au bord des lèvres. Dans un premier temps, elle reste silencieuse, le regard fixé devant elle, jouant avec ses bracelets. De toute ma vie, je ne l'ai jamais vue ainsi.

-C'était mon frère, murmure-t-elle. Il est mort dans un accident de voiture.

Je me décompose. Son ton est convainquant, mais je sais que c'est faux.

-Tu mens, claqué-je. Et le mot d'adieu, qu'en fais-tu ?

Ses paupières se ferment un instant.

-Dis-moi la vérité. S'il-te-plaît. J'ai le droit de savoir, non ? Après ce que vous m'avez balancé, l'été dernier, j'ai bien le droit de savoir qui est cet homme.

Elle ne réagit pas. Elle reste immobile, les yeux clos. C'est à peine si sa poitrine se soulève lorsqu'elle respire. Et cette réaction me fait monter la rage. Je me lève, commence à faire les cents pas dans la pièce.

-Papa est au courant ? demandé-je bien que je connaisse déjà la réponse.

Elle bouge la tête de gauche à droite, confirmant mon hypothèse.

-C'est si grave que ça ? poursuis-je d'une voix déterminée.

Je me fiche de savoir si cela peut lui faire mal ou non. J'ai besoin de savoir, et c'est tout ce qui compte pour moi à cet instant. Si même mon père, l'homme avec qui elle partage sa vie, n'est pas au courant, cela signifie qu'il s'agit de quelque chose de profond, de blessant.

-C'est de l'histoire ancienne, lâche-t-elle.

Sa voix tremble tellement que je reste la fixer, surprise. Le front plissé, elle lutte afin de retenir ses larmes, à présent. Où est passé son masque impassible, qui ne s'efface que lorsqu'elle est en colère ? Je ne la reconnais plus.

-Je veux savoir quand même, appuyé-je.

Il faut que je sache ce qui la trouble à ce point pour la mettre dans un état pareil.

-Je ne t'ai pas menti, dit-elle en reniflant. Il s'agit bien de mon frère. Il avait un an de plus que moi. Quand il est parti, je venais d'avoir vingt ans, tout allait bien dans ma vie.

Elle s'interrompt afin de contrôler le flux de sanglots qui menacent de la submerger. Si au bout de quatre phrases, elle est contrainte de faire une pause, je ne sais pas ce qui va se passer ensuite...

-Un jour, je suis rentrée chez moi et ai trouvé une lettre sur mon lit. Mon frère l'avait laissée là. C'est celle que tu as lue. Le message était clair : il s'enfuyait de la maison, il nous quittait tous. Cependant, lorsque je suis arrivée, il était toujours là, dans sa chambre, à préparer son sac. J'imagine qu'il pensait que je rentrerai plus tard.

« J'ai voulu avoir des informations, des explications plus translucides. J'espérais même pouvoir le convaincre de rester ici. Mais il n'a rien voulu entendre. Il m'a jetée hors de sa chambre en me répétant que je ne pouvais pas comprendre, que je vivais dans un petit monde rose et que je n'étais pas à sa place. Tout ce que j'ai pu faire, c'est répondre à son mot, de la même manière.

Elle tousse, s'essuie les joues, laissant des traînées de mascara dans son sillage.

-Il n'a même pas voulu le lire. Il l'a laissé sur son lit en sortant, un sac sur le dos. Il est parti à pieds, en laissant tout derrière lui : carte de crédit, téléphone, clefs... Mes parents ont voulu lancer des recherches, mais la police leur a dit qu'étant majeur, ils ne pouvaient rien faire. D'après eux, puisqu'il était majeur, qu'il était parti de son propre chef, il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre qu'il donne un signe de vie.

-Mais il ne l'a jamais fait, n'est-ce pas ?

J'ai chuchoté, cette fois-ci, soufflée par son aveu. Combien d'autres secrets me sont-ils cachés sur ma famille, encore ? Mon oncle – puisque c'est ainsi qu'il faut que je l'appelle – n'a pas juste disparu. Il a également été rayé de l'arbre généalogique de la famille. Comme s'il n'avait jamais existé. Il ne doit y avoir que ces photos qui prouvent qu'il a vécu, à présent.

Comme Björn. Mon ami est parti de la même manière, cet après-midi. Cette pensée me fait frémir.

-Je n'ai jamais compris pourquoi il partait, dans le fond.

Elle continue sur sa lancée, me faisant de nouveaux aveux, que j'écoute précieusement. Cependant, sa phrase me fait tiquer. Je m'empare de l'image où les deux messages sont inscrits, au dos, et le parcours des yeux.

-C'était pourtant clair, rétorqué-je. Il ne voulait pas rester parce qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il souhaitait. « J'ai toujours été plus artiste que scientifique, même si ce n'était pas ce que les parents voulaient. »

Ma mère pince les lèvres, agacée.

-Et est-ce une raison pour s'enfuir de la sorte ? Non. S'il en avait discuté avec mes parents, ils auraient pu trouver un compromis. Pour moi, ce n'est qu'une excuse.

Ses mots tranchants comme des lames de rasoir me frappent de plein fouet. La rancune et la haine ont à présent remplacé sa peine à l'idée d'avoir perdu son frère. Et perdu est le mot exact : où est-il, maintenant ? Personne ne le sait. Il pourrait très bien vivre dans la maison d'à côté, comme à l'autre bout du monde.

Je relis les mots manuscrits, sans pouvoir m'empêcher de m'identifier à cet homme. « Plus artiste que scientifique », c'est tout à fait moi. Pour autant, mes parents ne le conçoivent pas.

-Peut-être en a-t-il parlé avec eux, proposé-je, et que, justement, ils ont refusé ?

-Tes grands-parents sont compréhensifs, Ivy. Ils auraient accepté.

Je me lève, me place face à elle, excédée. Ne voit-elle pas que ses géniteurs ne sont pas si aimables qu'elle le pense ? Elle a une vision idéaliste de sa famille, de son frère. Elle ne comprend pas la réalité. Je me mets à rire devant son air déterminé. Elle croit à ces mensonges, en plus...

-Comme ils ont accepté que tu –

-Tais-toi, me coupe-t-elle d'une voix glaciale. Ne dis pas ce mot.

Bouche-bée, je reste la regarder, les lèvres entre-ouvertes.

-Pourtant...

-Ferme-là, je t'ai dit ! Tu n'as rien à dire là-dessus, Ivy.

Ses mots résonnent quelques secondes dans la pièce, me glaçant jusqu'au sang. Elle me fusille des yeux, me défiant de prononcer quoi que ce soit de plus. Et soudainement, son visage change, redevient plus lisse. La fureur qui habitait ses iris s'estompe ; elle a remis son masque impassible en place.

-Je n'aurais jamais dû te dire tout ça, lâche-t-elle, comme si elle s'en voulait. Oublie tout ce qui vient de se passer, c'est compris ? Ce secret est bien enfoui, à présent, et il est hors de question que tu le déterres.

Son ton indique qu'elle n'attend aucune réponse ; il s'agit d'un ordre, ni plus ni moins. Elle se lève, lisse sa robe du plat de la main, avant d'attraper les photos et de s'éloigner vers la porte, comme si de rien n'était. Au moment de refermer dans son dos, elle se retourne, me toise.

-Et il n'est pas question que tu t'en serves contre moi, Ivy. N'y pense même pas. Si tu le fais, tu le regretteras, crois-moi.

Quel genre de mère menace sa fille de cette manière ? Incapable de répondre, je me me contente de hocher la tête lentement et en silence, avant qu'elle ne s'en aille. Là, je me laisse retomber sur le lit, étendue en étoile de mer, les yeux rivés sur le plafond.

Björn, mon oncle... Tous ces gens qui semblent s'échapper de familles comme la mienne... C'en est perturbant. Et curieusement, je me sens moins seule, moins coupable de vouloir m'extirper de la pression de mes parents. Cette constatation me rassure plus qu'elle ne le devrait. Si eux l'ont fait, pourquoi pas moi ?

Je mets longtemps à m'endormir, ce soir, tourmentée par ces pensées et ces révélations. Et lorsque je trouve enfin le sommeil, celui-ci est peuplé de rêves étranges.


¤ ¤ ¤


Le lendemain, lorsque j'arrive à notre table habituelle, Nate m'adresse un regard inquiet, qui résonne comme une question silencieuse. J'arque un sourcil, surprise, et mâche une bouchée de mon plat. Gemma n'est pas encore arrivée, et mon ami en profite pour se pencher par-dessus la table, après avoir vérifié que personne ne prête attention à nous.

-Ça va mieux ?

Je soupire. A vrai dire, j'espérais qu'il ne remettrait pas le sujet sur le tapis. Je ne suis pas franchement emballée à l'idée de reparler de ce qui s'est passé hier. Haussant une épaule, je joue avec la semoule présente dans mon assiette. Mon appétit a soudainement disparu.

Les images de ma « crise » me reviennent en mémoire, et je sens mes joues rougir sous la honte. Ce moment a été bref, mais assez, apparemment, pour que mon ami s'inquiète pour moi.

-Je suis désolée d'avoir réagi comme ça, lâché-je. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête.

-Je sais. Tu me l'as déjà dit, hier. Mais est-ce que tu vas mieux ?

-Oui.

Ma réponse est ferme, sans appel. Il doit sentir que je dis la vérité, puisqu'il acquiesce sans un mot de plus et n'insiste pas.

-Le seul problème, maintenant, c'est que tu dois tout recommencer, commente-t-il dans un sourire. Ça ira, cette fois-ci ?

Je lève les yeux au ciel.

-Bien sûr. Je ne suis pas en sucre, Nate, tout va bien se passer.

-Quelle insolence ! s'exclame-t-il en riant.

Je n'ai pas le temps de répliquer, un plateau qui se pose brusquement sur la table m'en empêche. Gemma vient d'arriver, un grand sourire ancré sur le visage, les yeux pétillants. Elle se sert dans mon assiette, comme si c'était chose naturelle, et attrape la carafe d'eau afin de se servir un verre.

-Devinez quoi ? demande-t-elle d'un air impatient et enjoué.

Nate et moi échangeons un regard interrogatif, avant de secouer la tête. Gemma se tourne vers moi, sautant presque sur sa chaise comme si elle était incapable de tenir en place plus d'une seconde.

-J'aurai besoin de tes conseils, samedi après-midi. Tu pourras être là ?

-Et moi ? s'enquit Nate, un brin vexé. Je ne peux pas aider, c'est ça ?

La brune soupire, le détaille de haut en bas. Puis ses lèvres se retroussent en un rictus amusé.

-Viens aussi, dans ce cas. Mais vu tes goûts vestimentaires, tu ne serviras à rien.

-Eh !

Je pouffe, ce qui me vaut un regard noir de la part de Nate. Gemma agite la main afin de reporter l'attention sur elle.

-Pourquoi as-tu besoin de conseils ? demandé-je.

Elle se trémousse de nouveau sur sa chaise, un sourire toujours plus grand sur les lèvres, sans pour autant me répondre. Elle garde le suspense durant plusieurs autres secondes, avant de s'éclaircir la gorge.

-Samedi dernier, je suis allée à une soirée avec Bruce – celle où aucun de vous deux n'a été, je tiens à le préciser. Et devinez qui y était ? Clarissa. Cette fois-ci, soyez fiers de moi, je suis allée la voir. Et bam, je dois aller manger un truc en ville avec elle ce samedi soir.

Alléluia. Enfin, on a failli attendre, ai-je envie de dire.

-Et tu nous as fait tout ce cirque pendant des semaines pour ça ? interroge Nate d'un ton moqueur. Ce n'était pas si compliqué, pourtant.

Gemma lui adresse un regard noir, sans pour autant relever.

-J'espère que vous m'aiderez, conclue-t-elle. Il faut qu'elle craque complètement pour moi.

Je ne peux me retenir de sourire à mon tour en la voyant rayonner. J'espère réellement que sa soirée se passera bien ; elle ne mérite que cela.


*****

Et voilà, le second chapitre ! Je n'en suis pas trop satisfaite sur la fin, mais bon... N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! A votre avis, le rendez-vous de Gemma se passera-t-il bien ? J'essayerai de poster la suite rapidement, et je vais aussi reprendre A vif de peau durant ces vacances.

Bonne soirée à vous ♣

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