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Felicia :
Estelle et moi arrivons enfin à l'agence vers 8h30. Nous prenons le temps de déposer nos affaires dans la chambre et nous prenons connaissance du programme.
Samedi :
9h30 – 12h00
Apprendre à manier les armes : pistolet simple.
14h00 – 17h00
Apprendre à se défendre : lutte.
Les couloirs sont plutôt silencieux aujourd'hui. Nous croisons quelques personnes ; quand nous tombons enfin sur quelqu'un que l'on connaît. Malheureusement pour moi, c'est Laura. La fille qui a embrassé Eldon à la soirée action ou vérité juste après que celui-ci m'ait presque demandé si l'on pouvait sortir ensemble.
- Tiens salut Laura, on fait le chemin ensemble ?
Et là, je me dis qu'Estelle est une personne très intelligente, mais visiblement qui n'a pas de considération envers moi et mon mal aise. Elle le sait très bien que Laura et moi ça ne collera jamais, mais je ne peux pas lui en vouloir. Je ne peux pas non plus l'empêcher d'avoir d'autres amies.
- Felicia, tu vas bien ? Tu as l'air, comment dire, un peu absente.
- Non Laura, dis-je, tout va très bien. Allons-y.
- Chers Élèves, ce matin, je vous demande de vous remettre avec votre partenaire. On passe au pistolet basique. Je sais que nombre d'entre vous l'on déjà appris, mais on a des nouvelles. Et puis certains ont besoin d'un nouvel entraînement.
Je vais donc me placer à une cible une fois que le professeur à terminé de donner l'exercice. J'attends les bras croisés mon partenaire ainsi que les instructions pour commencer à pratiquer.
- Face à la cible, le bras tendu avec l'arme au bout, et l'autre main en dessous parce que, sinon, quand le coup va partir, vous n'allez rien comprendre à votre vie. C'est partit, je vous regarde !
Je reproduis avec précision tout ce que le professeur nous a dicté de faire. J'oublie tout ce qu'il y a autour de moi et je prends le pistolet dans ma main. Le métal est froid comme tout ce que représente cet objet. Rien que d'y penser, j'en ai des frissons. Si on m'avait dit, il y a seulement quelques mois, que je tiendrais cette arme entre mes doigts, je n'y aurais pas cru. Mais je le fais pour moi, pour la justice.
J'inspire un bon coup et tire après avoir fait attention à ma position. Le coup part dans un bruit assourdissant. J'ai raté la cible de peu. Mon bras tendu tombe lourdement contre ma jambe. Moi, Felicia Lee Wells, je me suis servie d'un pistolet.
Cet après-midi, c'est la lutte. J'attends patiemment l'appel des groupes. La salle a été aménagée pour le cours. Plusieurs carrés de tapis avec des chaises sont disposés sur un côté de la salle et de l'autre côté, à l'opposé, un tableau blanc avec des colonnes et des lignes dessus. Une tournante pensé-je. Je pense être plutôt douée pour le corps-à-corps. Oui, je sais, quand je me suis fait casser le nez par Caspar, ce n'était pas terrible. Mais, étant petite, j'ai fait de l'aïkido, alors je sais un peu près me défendre.
- Pour commencer on va faire garçons avec garçons, filles avec filles, ce sera plus simple pour déterminer votre niveau. Estelle avec Kaylie, Laura avec Felicia.
- Je tiens à préciser chers élèves, qu'il est interdit d'infliger des coups douloureux à votre partenaire. Sinon des sanctions devront être données. Je ne veux pas en venir à ce stade, donc maîtrisez vos coups.
Je marche vers le carré de tapis et me place dessus. Face à moi il y a Laura. La pauvre, elle ne sait même pas que je la déteste.
Je me concentre une bonne fois pour toute. Il ne faut pas que je lui fasse mal. C'est juste une sorte de simulation.
Laura démarre par un coup de pied derrière ma cuisse. J'enchaîne avec un coup-de-poing au visage. Malheureusement, elle le contre à l'aide de son bras. Il me faut trouver une autre technique. J'essaie d'envoyer mon poing dans son ventre. Cette fois, ça ne manque pas. Mais Laura m'attaque de son pied dans le dos. Je décide de la plaquer au sol en faisant bien attention de ne pas lui faire mal. Après, je bloque ses bras et ses jambes de sorte qu'elle ne puisse plus bouger.
- C'est bon tu as gagné, me dit-elle.
Je me retire et me relève.
- Tu es plutôt douée pour une nouvelle. Tu as appris ça quelque part ?
- Non Laura. J'ai fait à l'intuition.
Dimanche. Ce matin, il y a cours sur le métier. Je vous le passe car ce n'est pas le plus intéressant. En revanche, cette après-midi nous avons une mise en situation.
Je suis encore avec Eldon. Nous sommes enfermés dans une pièce, attachés à une chaise, les mains et pieds liés. C'est un peu comme un Escape game.
Le but est de réussir à se libérer et d'aider son partenaire. Puis après, on doit traverser des lasers et craquer le code d'une porte.
Ça va être dur, mais on va essayer.
Eldon :
Je suis assis sur la chaise. La sonnerie du début de l'exercice retentit. Je commence à mordre le tissu qui couvre ma bouche, il faut un certain temps avant que le bout cède. Puis je continue par les cordes qui lient mes mains derrière le dossier de la chaise en bois. Je fais glisser le canif qui se trouve dans la manche de mon T-shirt. À l'aide de celui-ci, je coupe comme je peux les deux cordes.
Vite fait, je jette un coup d'œil à Felicia, elle semble prendre du retard.
- Feli dépêche-toi. Je te rappelle qu'il y a un chronomètre, je n'ai pas envie de perdre ma place de premier.
Elle me lance un regard noir et commence à détacher les liens de ses bras.
Moi, je m'attaque aux pieds. Je tranche la corde à plusieurs reprises. Ça demande de la force et de la patience. Je regarde une nouvelle fois comment s'en sort Felicia. Elle a l'air de mieux se débrouiller, elle aussi essaie de libérer ses pieds.
Une fois libres, nous avançons vers les lasers. Ils sont terrifiants, mais j'ai l'habitude de ce genre d'exercice.
- Fais attention. Ces trucs, ce ne sont pas des vrais car on est à un entraînement. Mais un conseil, fais comme-ci c'était des vrai.
Je me baisse légèrement et enjambe le premier. Ma progression est plutôt rapide. Ce n'est pas la première fois que Marc nous fait travailler les lasers. Il faut effectuer des roues, des galipettes...
Une fois tous les lasers franchis, je me retourne. Felicia rampe sous le dernier et me rejoint.
- J'essaye de craquer le système qui ferme la porte, dis-je.
- Hum...Ok.
Je m'approche et sors de ma poche un petit appareil que je branche digicode. Cette petite machine prend du temps, mais elle est efficace.
- Pousse-toi gros nul. Il sert à rien ton petit appareil.
Felicia me pousse et tape un code à la porte. Celle-ci s'ouvre sans aucune difficulté. C'est juste impossible, comment a-t-elle fait ?
Nous sortons de la pièce et nous allons vers notre professeur qui attend dans la salle des résultats.
- C'était très bien les enfants. Vous êtes de ceux qui s'en sortent le mieux à quelques secondes près. Félicitations.
- Attendez monsieur, comment Felicia a-t-elle fait pour ouvrir la porte sans le petit appareil ?
Marc se retourne vers nous et me toise du regard.
- Vraiment Eldon ? me questionne-t-il un sourire planté sur ses lèvres.
- Oui, vraiment.
- Peut-être devriez-vous demander à Felicia elle-même. Moi, je ne suis pas en mesure de répondre.
Monsieur Marc s'en va. D'accord, je vais l'avoir ma réponse ?
- Felicia, comment as-tu fait ?
- Je ne sais pas, j'ai regardé le digicode. Pour moi, c'était évident comme code. 6733, c'est le numéro de la porte de notre salle de classe.
- Non, ce n'est pas évident ! Il n'y a que toi qui trouve ça normal. Comment as-tu fait pour deviner ?
- Je te dis que je n'en sais rien Eldon. J'ai testé au hasard, je n'y peux rien si les chiffres correspondaient ! répond-elle en haussant les épaules puis détournant le regard.
- Felicia, tu es vraiment une fille étrange, en déduis-je face à son explication.