[Eldarya] Le Secret des Moraï

Bởi ZakariasKedaltekh

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Lancez vous dans l'exploration des Terres d'Eldarya, vivez une aventure épique, rencontrez de merveilleux per... Xem Thêm

Souvenirs, souvenirs...
Prologue - La Fête du Cristal
Chapitre 1 - Un cœur qui bat
Chapitre 2 - J'y réfléchirai
Chapitre 3 - Origines
Chapitre 4 - La Source de notre magie
Chapitre 5 - Une Perturbation dans le Maana
Chapitre 6 - Une Visite Impromptue
Chapitre 7 - Perte de contrôle
Chapitre 8 - La Filature
Chapitre 9 - Embuscade
Chapitre 10 - De l'Autre Coté du Masque
Chapitre 11 - Un Repère dans les Ténèbres
Chapitre 12 - La Mission
Chapitre 13 - Le Voile de la Réalité
Chapitre 14 - Ce qu'ils cachent sous Terre
Chapitre 15 - Le Complot
Chapitre 16 - Une Chute Dramatique
Chapitre 17 - Un petit Biscuit ?
Chapitre 18 - Pendant ce temps là...
Chapitre 19 - La Goutte de Trop
Chapitre 20 - Des Milliers de Papillons
Chapitre 21 - Quand les Rochers se Mettent à Courir
Chapitre 22 - Un Nouvel Ami
Chapitre 23 - La Meute aux Trousses
Chapitre 24 - Le Combat dans les Ruines
Chapitre 25 - Le Journal de Bord
Chapitre 26 - Parce qu'il faut bien mourir un jour
Chapitre 27 - La Fonte des Glaces
Chapitre 28 - La Seule Condition
Chapitre 29 - Le Chant des Dryades et le Dé à Coudre
Chapitre 30 : Rencontre Sylvestre
Chapitre 31 - Le Glas des Sylphes
Bonus du chp 31 - par Analah
Annonce et questions
Chapitre 32 - Demain dès l'Aube...
Bonus du chp 32 - par Analah
Chapitre 33 - Les Clapotis du Lac d'Argent
L'interview à Triple Voix
Chapitre 34 - Que les Étoiles m'en soient Témoins
Chapitre 35 - La Perfection Incarnée
Chapitre 36 : Le Commencement
Chapitre 37 : Des Cris dans la Nuit
Chapitre 38 - Cernunnos ou le Bon Augure
Chapitre 39 - L'Impact
Chapitre 40 - La Tanière des Ombres
Chapitre 41 - Le Plan
Chapitre 42 - Puis-je t'embrasser ?
Chapitre 44 - Le Coût de la Victoire
Épilogue - Ici ou dans une autre vie
Foire aux Questions
Vos Fanarts du Secret des Moraï

Chapitre 43 - Le Secret des Moraï

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Bởi ZakariasKedaltekh

Pas d'illustration, parce que je me réserve pour celle du chapitre 44. Cependant, je vous laisse une musique qui accompagnera un passage. Son titre sied à la perfection avec les émotions que la musique et le passage insufflent.


Bonne lecture ♥


Je ne sais combien de temps je suis restée là, le visage enfoui dans le torse de mon Elfe, à respirer son odeur comme une droguée. Tout ce que je peux affirmer, c'est que ce sont les éclats de la bataille qui m'ont sorti de mon cocon. J'étais tellement persuadée qu'avec la mort du Monarque tout s'arrêterait, comme quand on tue la reine d'une fourmilière, que j'ai oublié que la conscience des soldats n'était peut-être pas collective.

Lorsque je redresse la tête, Ezarel tend déjà l'oreille, aux aguets. La bataille n'a pas cessé, loin de là ! La lune poursuit évidemment sa course dans le ciel sombre et l'Ombre Originelle menace toujours de se réveiller. Ce sera pire sans le Monarque pour tenter de la contrôler, même s'il n'aurait pas prétendu à beaucoup d'emprise sur elle.

Sans vraiment le réaliser, Ezarel et moi nous mettons à courir. Nous nous précipitons pour montrer à tous ma victoire sur leur Maître. Ainsi comprendront-ils qu'ils ont perdu et qu'ils peuvent abandonner tout espoir de victoire !

Nous franchissons les derniers arbres avant d'être au plus près de la bataille, quand Ezarel me barre le torse de son bras, pour m'arrêter. Et pour cause ! Devant nous, toute une partie de la forêt est ravagée. Les arbres ont été déracinés, brûlés ou arrachés. La terre s'est retournée et je reconnais là bas, les sillons provoqués par des Bulettes, ces requins de terre à la mâchoire abominable ! La fumée et les nuages mystiques jonchent la grande plaine ainsi créée d'une atmosphère de mort, desquels jaillissent des lances, des hallebardes, des faux et des marteaux, dont l'acier trempé de sang rutile d'un appétit toujours insatiable. C'est comme si un orage toujours plus effroyable y faisait rage.

Des rugissements assourdissants montent des guerriers, de part en part, lors de leurs assauts. Des corps sont projetés au dehors du fracas, avant d'être à nouveau happés à l'intérieur, prisonniers des affres de la guerre.

Les corps sans vie sont répandus, éparpillés sur le sol déjà imbibé de sang. Certains sont marqués et rongés par des sortilèges putrides, d'autres se consument encore, aux prises avec les flammes d'un feu sans fin. Cette guerre qui s'ébroue devant nous ébranle les battements de mon coeur, déjà bien perturbé.

Mais le pire reste à venir ! Au delà des rangées de combattants, au delà des hurlements, des cris d'agonie, s'élève une ombre, massive, imposante, tyrannique.

Au cœur de la guerre, l'Ombre Originelle s'est réveillée, sous la Lune Ardente qui scintille juste au dessus de nos têtes. Elle détruit ennemis et amis à grands coups ! Ses griffes dérapent sur des armures en une pluie d'étincelles avant de s'empaler sur les corps plus mous d'autres Faeries.

Sa silhouette d'ébène est celle d'un immense reptile aux membres puissants. Svelte et allongé et pourtant imposant sa domination évidente. Si les Toucheciels n'avaient pas été arrachés à leur terre, l'Ombre les dépasserait largement en terme de hauteur. Cette créature est monstrueuse !


Je me sens défaillir lorsque son rugissement se déverse sur la plaine comme une force implacable. J'ai l'impression que le ciel s'écrase sur nous et que nous ne pouvons que flancher.

Debout sur ses pattes arrières, l'Ombre s'étire de tout son long dans les hauteurs et balaye de ses bras redoutables les guerriers au sol comme des fleurs de pissenlit à chaque fois qu'elle se courbe. Des griffes énormes sortent de ses doigts, maculées de sang. Sur son dos écailleux, depuis le haut de son crâne jusqu'au bout de sa queue puissante, qui fouette l'espace et détruit les bâtiments de guerres des Berserkers, courent de longues épines meurtrières pour qui tenterait un assaut par le ciel.

De sa large gueule, l'Ombre crache gerbes de flammes et de désolation. Lorsque l'envie lui prend, elle saisit même un Troll et le dévore, le coupant en deux avant de l'engloutir. Le pauvre bougre se fait déchiqueter sans même pouvoir se débattre.

Le monstre est dans son élément. La terreur, l'effroi de la guerre, ses souffrances et son abomination.

C'est seulement à ce moment-là que je les vois. Ses deux immenses proéminences sur ses omoplates. Dérangée par les bataillons qui s'agglutinent autour de ses pieds, l'Ombre déploie de gigantesques ailes membraneuses et les abat sur le sol pour s'élever dans un nuage de poussières. Les troupes au sol s'en retrouvent plaquées dans la boue, sans pouvoir lutter. J'en ressens le souffle jusque là, alors que nos deux armées se livrent bataille dans ce no man's land.

Jouissant de sa nouvelle altitude, l'Ombre entreprend d'exterminer un maximum de vermines qui rampent au sol. Elle survole la longue plaine et y répand ses langues de feu, léchant à tour de rôle un flanc de la bataille, puis un autre. Le mugissement des flammes en fait frémir la terre. Je sens le sol vibrer sous mes pieds. L'air autour de moi est moite. Le vrombissement que j'entends dans cette dimension magique m'indique que tout Eldarya est en péril. L'Ombre Originelle ne nous menace pas seulement nous. Elle risque de détruire l'équilibre du monde lui-même. Si l'harmonisation du Maana et des êtres qui peuplent notre planète vient à être brisé, alors il n'y aura plus personne pour assister à la fin de ces terres.

Eldarya ne sera plus qu'un rocher incandescent dénué de toute trace de vie ou d'existance. Le temps n'existera plus, la matière non plus. Seule la mort règnera en maître sur ce morceau de braise et de sang.

Nous sommes perdus ! Si tant est que nous aurions pu venir à bout de l'armée du Monarque, la simple idée d'une victoire s'est envolée en même temps que l'Ombre Originelle. Et c'est moi qui ai poussé tout le monde à l'affrontement. Même inconsciemment, c'est ma personne, ce que je représente, qui a motivé les deux camps à prendre les armes, animés de volontés diverses. Je n'ai fais que précipiter un monde vers sa fin.

La main d'Ezarel se ressert sur mon flanc. Il pourrait me reprocher d'avoir oser exister que je ne pourrais même pas lui en vouloir. Un coup d'oeil dans sa direction m'indique cependant qu'il a repéré quelque chose.

Et puis je les ressens.

Toutes ces présences, si vivantes, pleines de rage et détermination. Lorsque je me détourne, quelque chose me perturbe. L'espace devant nous se rétracte et puis s'étire. C'est comme si nous voyons la plaine à travers des vapeurs d'essence.

Sur le champ de bataille, des lueurs bleutées apparaissent de toute part, là où l'atmosphère s'est condensé un instant plus tôt. On croirait voir des lucioles grandissantes. Elles poudroient et crépitent comme des papillons brasillants jusqu'à former des corps. Encore et encore, partout devant moi.

Je retiens ma respiration devant ce flot de nouveaux combattants. Cette lueur bleutée n'est pas sans me rappeler celle de notre Cristal et pourtant, un doute subsiste. Et si c'était encore l'armée du Monarque et de l'Ombre ?

-Qu'est-ce qu'il se passe ? nous hèle une voix éraillée.

Je pivote sur moi-même juste à temps pour réceptionner un archer dans sa course. Le visage sale, les cheveux ébouriffés, je le reconnaîtrais entre mille, même recouvert de boue. Sa tignasse rousse et ses petites plumes qui fleurissent sur ses flancs ne trompent personne. Sans vraiment me rendre compte de mes gestes, je me précipite vers le Sylphe et palpe son torse, ses bras et son cou, pour m'assurer qu'il n'est pas blessé.

-Elkihal ! Est-ce que ça va ? m'enquis-je.

-Rien que des égratignures. Si tu voyais la tête des autres ! me sourit-il.

Je sais qu'il se veut rassurant, mais c'est inutile. Sa simple présence est d'un tel réconfort que sa mine confiante n'est que du bonus pour moi.

-C'est quoi, tout ça ? reprend-il. Vous n'avez pas trouvé la Tanière ?

Je tique à ses questions. Comment lui dire ? C'est Ezarel qui me sauve la mise en lui expliquant que Leiftan nous a intercepté avant qu'on ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Ces boules de lumières bleues ne sont donc pas de notre fait.

C'est alors que tout s'éclaire à coté de nous. Une luciole apparaît juste à quelques pas d'Elkihal et grandit à vue d'oeil. Je sens les rayonnements chauds de la magie. Je saisis le bras qu'Ezarel me tend et me crispe dessus en faisant un pas de recul.

Rapidement, un corps se dessine dans la lumière. La personne est à peu près de ma hauteur avec une taille fine, des épaules étroites mais tenues hautes, avec fierté. Et un visage entouré de cheveux grossièrement coupés en carré. Un visage qui m'a tant manqué depuis mon départ du QG.

Sans chercher plus loin, je lâche Ezarel et me précipite au cou de mon amie. Celle avec qui j'ai appris à vivre à Eel et qui a accompagné mes premiers pas dans la Garde de l'Ombre. Je ne cherche même pas à savoir s'il s'agit d'un subterfuge pour nous piéger.

-Elea, je suis si contente ! soufflé-je en la serrant contre moi.

Elle me rend mon étreinte mais n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà Ezarel reprend ses vieilles manies de chef de Garde.

-Comment ? interroge-t-il, une certaine perdition dans la voix.

-Le Conseil nous a téléporté après notre victoire à la Cité d'Eel, explique la Loutre. On pourra remercier Kero pour son sacrifice.

-Son sacrifice ? tiqué-je.

-Ce crétin s'est rué dans les griffes de la vieille mégère du Conseil en échange d'un coup de main, c'est ça ? suppose mon Elfe.

Elea approuve d'un hochement de tête.

-Waïtikka, reprend-elle. Fais ce que tu as à faire. Nous, on s'occupe de l'armée du Cristal Noir.

J'assimile encore ces nouvelles quand je surprends ma collègue de l'Ombre dévorer Elkihal des yeux. Elle le scrute de la tête aux pieds, affublée d'un regard intéressé.

-Je peux t'emprunter ce bel éphèbe ? J'ai plein d'idées pour l'occuper ! quémande-t-elle en se mordant la lèvre.

Le pauvre Elkihal ouvre de grands yeux, interloqué par l'audace de la jeune femme. Je le plains intérieurement. Connaissant Elea, elle ne va en faire qu'une bouchée ! Malgré tout, je sais que son intérêt est purement militaire, actuellement. Le Sylphe aura le temps de passer à la casserole après la bataille !

-Euh... faites ce que vous voulez, finis-je pas bafouiller.

Déjà, Elkihal court dans la foule, entrainé par Elea. Ils disparaissent rapidement entre les rangées de combattants, effacés à mes yeux par le flux et reflux de la bataille, pour accomplir je ne sais quel sabotage sur l'armée adverse. En scrutant tout autour de moi, je vois les membres de la Garde qui étaient restés au Quartier Général et beaucoup d'autres Faeries inconnues prendre part au combat. L'équilibre numérique est désormais rétabli !

Analah est là, elle aussi. Elle extrait des lianes du sol pour ligoter les Koblins qui l'assaillent, comme le feraient des milliers de serpents constrictors tandis que des ombres s'élèvent dans les airs pour écraser ses proies. Cette fille est terrible, Ezarel ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir de tels combattants dans les rangs de l'Absynthe.

Au loin, je distingue Nevra qui prend le relais auprès de ses factions. Ses sourcils froncés ne trompent personne. Il prend son rôle très à coeur et ne fera en aucun cas défaut à ses compagnons. Je suis bien trop loin pour aller le retrouver. Et puis ça ne servirait à rien. Je prie seulement l'Oracle pour qu'il s'en sorte indemne. Instinctivement, je cherche la meute des yeux. Je sais qu'il ne sont pas loin, j'entends leurs grognements d'intimidation. Chrome doit être dans le coin, c'est obligé. Lui aussi, il doit s'en sortir !

Plus motivée que jamais par l'arrivée des renforts, je m'élance au cœur de l'action. Mais je suis brutalement arrêtée et tirée en arrière.

-Tu peux me dire ce que tu comptes faire ? me fâche Ezarel. Tu es à bout de force.

Je tente de me débattre et de faire valoir mes motivations, mais je parle à un mur. Ezarel réfute toutes mes interventions.

-Maintenant que l'Ombre Originelle est réveillée, conclut-il, nous n'avons qu'une seule solution : ouvrir la Source pour galvaniser nos troupes et venir à bout de nos ennemis.

Je pensais pouvoir m'extraire de ce devoir en ayant réduit Leiftan au silence. Il semblerait qu'il y ait toujours quelque chose pour me ramener vers mon dessein. Comme je ne réagis pas, Ezarel insiste :

-Où est le Puits, Waïtikka ? On a plus une minute à perdre. Même si la tête n'est plus là, le corps bouge encore. Chaque hésitation coutera la vie de dizaine de nos compagnons. Tu sais qu'il n'y a qu'un moyen de tout arrêter.

Je ne peux pas fuir davantage. Le dessin que j'ai vu dans la Tanière est on ne peut plus clair. La prophétie va devoir se réaliser et je ne peux pas mentir à Ezarel. Alors je tente de lui sourire. Sans joie, j'étire mes lèvres et alors que les tintements des armes s'élèvent comme les notes d'un chant funèbre, j'avoue ce qui me pèse sur le cœur depuis ce début de soirée.

-Il n'y a pas de puits, Ezarel. Il n'y en a jamais eu. C'est ce que la peinture dans la grotte dévoilait.

Le visage de mon Elfe s'affaisse devant la dureté de la révélation. Je ne voulais pas qu'il ait à affronté ça. Je me serais bien gardée de le dire. Mais il doit savoir ce qu'il en est, ce qu'est réellement la Source. La terreur m'assaille toute entière à l'idée de me l'avouer à voix haute.

-Je... bafouille-t-il. Tout ça... c'étaient que des histoires ? Nous sommes perdus ?

-Non, non, tu ne comprends pas, tenté-je de m'expliquer, alerté par son désarroi. Il n'y a pas de puits, mais je sais où est la Source. Je sais où trouver une source intarissable de Maana.

Le regard de mon Elfe change du tout au tout. L'inquiétude tire ses traits. Il se méfie à présent de l'aberration que je m'apprête à lui sortir, sans comprendre où je veux en venir. A moins qu'il refuse d'admettre que ses soupçons puissent se révéler exacts.

Mon cœur bat si fort qu'il pourrait m'en briser les côtes. Je sens mon pouls faire trembler mes mains. L'intérieur de mon corps palpite si fort que j'en suis assourdie, je n'entends même plus les échos de la guerre à coté de nous. Je dois lutter pour contrôler ma voix, mais je ne peux me soustraire à cet aveu. Il doit savoir. Je dois avoir la force d'affronter tout ça.

-Ezarel, je... je suis la Source de Maana. C'est le rôle de l'Élue. L'Élue est la clef, l'Oracle me l'a dit dans sa prophétie.

Ne supportant pas le regard choqué et incrédule d'Ezarel, je baisse la tête. C'est en observant mes mains qui s'entremêlent que je poursuis.

-Elle avait raison. Mon rôle depuis le départ était d'achever sa mission. La bataille de l'Irisée, qu'elle a laissé en suspend depuis tout ce temps.

Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas flancher. Mes conclusions me font tressaillir. Je n'ose même pas imaginer les émotions qu'éprouve Ezarel. Son regard me brûle l'échine et c'est avec la vision floue que je relève la tête vers lui.

-Maintenant que je sais tout ça et que tu vas bien, inspiré-je, j'ai la force d'affronter mon destin. Maintenant, j'en comprends le sens.

-Non, attend, ça n'a aucun sens, ce que tu dis. T'as dû mal comprendre quelque chose. Ca ne peut pa...

-Ezarel ! l'interrompis-je en prenant son visage en coupe dans mes mains. L'Oracle était une Moraï. Les Moraï sont dotés d'une force vitale telle que le Maana qui s'en dégage est sans limite.

Mon Elfe oscille de la tête pour refuser les informations que je lui offre. Il refuse que tout ceci puisse être la vérité. Je sens bien qu'il redoute tout autant que moi, ce que tout cela signifie.

-Ils ont le pouvoir de cristalliser leur Maana, terminé-je.

-Non, se révolte-t-il, catégorique. Non, non, tu te trompes !

L'espoir l'anime encore, je le sais. Je ne peux le laisser croire en quelque chose qui n'arrivera pas. Je me dois d'être franche et définitive. C'est d'autant plus difficile que je me refuse moi-même à cette option. Mais je n'ai véritablement pas d'autre choix.

Alors j'inspire profondément et assène cette épée de Damoclès qui nous pend au dessus de la tête depuis déjà bien longtemps.

-Je suis l'Élue, Ezarel. Je suis une Moraï, lui souris-je. Mon destin est de vous offrir mon Maana.

-Non, je ne te crois pas. Tu te trompes, panique-t-il. Tu as mal interprété les paroles de l'Oracle. Elle ne t'aurait jamais demandé de faire ça. On ne peut vivre sans Maana.

Je le sais bien. Je sais bien que, dénué de Maana, un corps s'éteint. Je sais tout ça. L'Oracle n'a pas fait erreur et moi non plus. Je sais ce qu'il m'en coûtera d'accomplir la prophétie. Néanmoins, je suis maintenant convaincue que c'est la seule chose à faire.

-Je suis sûre de moi, Eza...

-C'est hors de question ! beugle-t-il, en se reculant d'un pas, comme si ma folie était soudainement devenue contagieuse. Tu m'entends ? Hors de question que tu te sacrifies !

Alors il a vraiment attendu ce moment pour laisser parler son cœur ? Sa raison est tellement mise à mal que ses émotions prennent le dessus. Finalement, j'aurais réussi à briser les chaînes qui le retenaient prisonnier.

-Quel autre choix se présente à moi ? le questionné-je. Je ne pourrai jamais me pardonner de ne pas avoir au moins tenté de vous sauver alors que je m'en sais capable. De te sauver, toi.

-Je refuse que tu m'abandonnes ! Tu avais promis ! Tu n'es pas obligée de te sacrif...

-C'est le seul moyen de détruire l'Ombre une bonne fois pour toute. Tu l'as dis toi-même, tenté-je de le raisonner. L'Oracle croit en moi. Ezarel, je t'en supplie, aies confiance en moi, toi aussi.

Mon Elfe fait un pas en avant, pour se rapprocher de moi. Ses yeux se plongent dans les miens, tentant de discerner la plaisanterie de la vérité. Lui qui est maître dans l'art de la fourberie se retrouve piégé par la mauvaise boutade que nous fait le destin.

Je sens sa respiration ralentir et les battements frénétiques de son cœur se faire laborieux. Ses épaules s'affaissent en même temps que sa fierté. Lorsque les mots sortent de sa bouche, c'est avec une voix que je ne lui connais pas. Une douleur sourde résonne sur ses consonnes et les vibrations de son ton manquent de me faire flancher.

-Je ne pourrai vivre dans un monde où tu n'es plus, avoue-t-il, le cœur à nu.

C'est plus fort que moi, je ne peux retenir les flots remonter de ma gorge jusqu'à mes yeux. Des larmes s'écoulent sur mes joues sans que je ne cherche à les dissimuler. Je suis tellement heureuse de cet aveu. Heureuse qu'il accepte de se libérer de ce poids qui enfermait son cœur dans la solitude. Tellement heureuse et pourtant si désolée. Je m'en veux terriblement de lui faire défaut à cet instant précis.

J'aimerais tellement lui dire que je voudrais rester avec lui, pour toujours. Mais si je lui avoue mes désirs, je sais que je n'aurai plus la force d'accomplir ma destinée. L'Amour me donne la force. Cette même force qu'il peut me reprendre. L'espoir de savoir un futur meilleur après mon passage me donne la force. Je ne peux pas faiblir maintenant.

Une boule incandescente trouve naissance au creux de mon estomac et me consume toute entière. Un feu ardent me dévore les entrailles, faisant écho à la douleur qui me percute de plein fouet. La mienne, mais aussi celle d'Ezarel. Je souffre de lui infliger ce châtiment, injuste récompense à l'ouverture de son cœur. Je m'en veux tant. Je ne veux pas l'abandonner. Pour rien au monde je ne l'aurais laissé. Mais je ne peux pas non plus accepter qu'il se fasse tuer, ainsi que toutes ces âmes qui m'ont accompagnées durant mon périple.

Et puis, je me souviens. De l'Oracle, sa prophétie, ses apparitions, ses messages. Et je réalise que la fin n'est qu'un début. La boucle sera bouclée, mais en rien, elle n'annoncera une fin définitive.

-Je ne me sacrifie pas, murmuré-je pour Ezarel, et pour lui seul. Je revivrai. En tant qu'Oracle, je serai là, dans le cristal qui enveloppera mon corps. Mon âme et mon énergie se répandront dans le monde autour de toi. Je serai toujours avec toi.

Me reviennent en mémoire les paroles que l'Oracle a prononcé ce soir, lorsque les deux armées sont entrées en collision. Elle est venue me délivrer ce dernier message, porteur de toute vérité, alors qu'elle savait sa fin imminente et inéluctable. Rassurée au plus profond de moi, j'appose ma main sur le cœur d'Ezarel et m'imprègne de ses battements.

C'est avec un sourire aux lèvres, que je lui récite les dernières paroles de l'Irisée :

-Je serai tout et rien à la fois. Je serai partout et nulle part en même temps.

Ezarel n'en croit pas ses oreilles. Ses yeux exorbités et sa bouche entrouverte trahissent cette rébellion qui l'anime et qui le consume. Mon Elfe est hors de lui. Je crois bien ne l'avoir jamais vu dans un tel état d'exaspération depuis que je suis arrivée dans ce monde.

-Tu te rends compte des conneries que tu déblatères ? s'insurge-t-il. Tu ne seras plus toi ! L'Oracle ne se souvient même pas de qui elle était avant d'être l'Oracle ! La personne qu'elle était avant est morte au moment de sa cristallisation. Morte, tu entends ? C'est un sacrifice, Waïtikka ! Ni plus, ni moins ! Je ne cautionne pas ça ! Je t'empêcherai de commettre une telle idiotie !

-Sauver un peuple tout entier n'est pas une idiotie, Ezarel ! me révulsé-je.

-Je refuse que tu sacrifies ta vie et ton âme pour un peuple qui n'est pas digne de toi ! hurle mon Elfe, fou de rage.

Mon souffle se fait court. J'ai dû mal entendre. Ezarel estime que le peuple d'Eldarya n'est pas digne de mon sacrifice, c'est cela ? Je n'arrive pas à interpréter ses paroles. Ezarel m'accorde plus d'importance qu'à un peuple tout entier ? Vient-il de m'avouer que je suis plus précieuse à ses yeux que toutes ces vies réunies ?

Soudain, c'est l'explosion sous mes côtes. Mon cœur se débat pour sortir de ma poitrine et se réfugier dans le buste de mon amant. Mes poumons me lacèrent et réveillent ma blessure profonde. Mais je m'en fiche éperdument ! Je n'arrive plus à respirer. Mon système nerveux est en total court-circuit. Mes organes ne savent plus comment fonctionner et je dois me concentrer pour parvenir à respirer.

Je peine à retenir mes larmes. Je veux lui avouer. Avouer à cet Elfe que je l'aime. De toute mon âme, de tout mon cœur, de tout mon être. Je serais brisée à tout jamais si je devais le savoir sans vie. Jamais, Ô grand Jamais je ne me pardonnerai de le laisser mourir. Lui plus qu'un autre.

Alors que la Lune Ardente est à son apogée, haut dans le ciel, ma décision est prise. Résignée et déterminée, je réunis ma conviction et fais une promesse solennelle à Ezarel.

-Ici ou dans une autre vie, Ezarel... commencé-je. Mon cœur t'appartient. Pour toujours...

Je me tais avant que ma voix ne trahisse mes émotions. Je ne veux pas qu'Ezarel sente une faille et s'y engouffre. Il est le seul à avoir le pouvoir de me faire reculer et je refuse de lui en donner l'occasion. Je vois à son visage qu'il comprend que ces paroles sont les dernières qu'il entend de ma bouche. Alors que la dernière larme de mon corps glisse sur ma joue en feu, la perle saline se cristallise dans les airs, éparpillant des dizaines de paillettes irisées. Le sort en est jeté.

Sans laisser le temps à mon Elfe de me retenir, je déploie mes ailes et m'élève dans le ciel, sans le quitter des yeux, ne serait-ce un instant. Un grondement puissant dans mon dos me rappelle l'urgence de la situation.

Pivotant sur moi-même, je distingue l'Ombre, ce Dragon immense, planer au dessus des armées en étirant des langues de feu, léchant et calcinant sans distinction ennemis et amis.

Sans me retourner vers mon Elfe, je m'élance alors, pour mon dernier vol.

Je balaye les troupes au sol des yeux à la recherche d'une amie. Elle m'avait assuré son soutien. J'ai besoin d'être certaine d'avoir toujours son appui. Rapidement, je repère les éclats de ses attaques, comme des vagues qui ondulent entre les soldats du Monarque.

La Dryade est là, juste en bas, aux prises avec une masse d'ennemis. En volant près d'elle, je capte son regard. Nous n'avons pas besoin de mots pour nous comprendre. Je pense que la situation parle d'elle même. Elle sait que j'ai besoin de l'aide qu'elle est venue m'apporter.

J'amorce un virage pour lui tourner autour quand je la vois enfoncer de profondes racines sous terre. Au loin, ses sœurs Dryades répondent à l'appel et toutes me fixent. Prêtes pour l'action, elles hochent le menton dans ma direction pour me confirmer que c'est la bonne chose à faire.


-Je suis tout et rien à la fois. Je suis partout et nulle part en même temps, me répété-je comme un mantra. Je ne suis que Maana. Nous ne sommes qu'énergie pure.

Rassemblant toute ma détermination, ma rage contre cette Ombre malfaisante et mon amour pour Eldarya, je tache de percevoir tout le Maana qui m'entoure. J'effleure de mon âme l'énergie vitale de tous les êtres qui me choient. Les racines des Dryades, à présent étendues partout sous la plaine roussie, se connectent à chaque être vivant pour en percevoir le Maana.

-Soyez ma force, les imploré-je à voix basse.

Alors en reprenant de l'altitude, je peux distinguer toutes ces gouttes d'Ether qui s'évaporent, comme de la buée. Je vole sans vergogne cette énergie aux Faeries qui peuplent la forêt dévastée. Je m'approprie leur Maana comme je l'ai fais avec Leiftan. Je m'imprègne de tout ce que je reçois. Je vais avoir besoin de toute la puissance du monde vivant. Je n'ai pas le droit à l'erreur : si j'échoue, tous seront sans défense et aux portes de la mort. Nous n'aurons pas d'autre chance.

-Parce que le peuple d'Eldarya ne forme qu'un, je serais son fer de lance ! scandé-je à l'adresse de la monstrueuse entité maléfique.

Alors que la créature tourne sa lourde tête vers moi, je sens un froid mordant me paralyser le corps. Mon cœur est pris de sanglots, ma respiration se fait difficile. Tout ce Maana en moi. C'est trop. Je subis une surcharge bien trop importante pour que mon corps la supporte. Paradoxalement, je manque de puissance pour contrôler toute cette énergie. Je ne pourrai pas la garder emmagasinée bien longtemps ! Une certaine panique s'empare de moi, mais je l'affronte de toutes mes forces pour ne pas la laisser transparaître.

Tandis que je lève un bras devant moi, je remarque que ma peau se ternie et s'assèche. Mon corps se transforme, pétrifié par un mal inconnu. C'est le moment où jamais ! Je n'aurai pas de seconde chance !

Dans un grognement d'effort, je fuse, telle une boule d'énergie vers cette créature antique. Créature bien plus ancienne que nos peuples, ennemie héréditaire des Moraï.

Prête à en découdre, l'Ombre gronde puissamment. Des vagues d'énergies m'arrivent dessus comme des ondes de Maana. Ce sont des barrières de Maana comme j'ai pris l'habitude d'en créer, mais d'un ampleur tout autre. L'impact est brutal. Je me prends un mur en pleine figure. Je ne m'attendais pas à une force aussi démesurée.

Le temps de reprendre mes esprits, je suis déjà projetée en arrière. Mais je me ressaisis rapidement et force à nouveau sur mes ailes. Je parviens à reprendre mon altitude perdue tandis que deux ondes d'énergie moindres me precutent. Je sers les dents et m'efforce de passer au travers.

Je résiste contre cette ignominie. Aussi longtemps que je vivrai, je ne m'avouerai pas vaincue. Je me bats avec tous les espoirs du peuple, avec toutes leurs forces. Je ne peux pas perdre, cela ne m'est pas permis.

Soudain, une réserve de vitalité ignorée m'envahit. Les Dryades sont à l'œuvre : elle absorbent le Maana de la nature elle-même, de la terre, des plantes, pour me la communiquer. Elles forcent tout être vivant à se délester de son énergie vitale pour que je puisse m'en abreuver. Un simple regard vers le sol me confirme ce que je pensais. Des centaines de bulles de vapeur bleuté s'élèvent depuis les corps à présent bien plus lents. J'absorbe le Maana de toutes les personnes qui combattent en bas. Amis ou ennemis. J'ouvre mon esprit encore plus pour m'assurer de leur laisser au moins de quoi survivre.

Galvanisée par toutes les voix des Faeries, une douce chaleur se répand peu à peu en moi, retardant la pétrification de mon corps. J'ai mal, mes mouvements sont difficiles. Je peine à battre des ailes, qui sont devenues si lourdes, comme ankylosées. Mais je ne renonce pas.

Le Dragon gronde de nouveau et m'envoie encore une onde de Maana. La puissance est telle que je me sens vaciller. Puis au dessus de toutes ces acclamations, au dessus des cris et des encouragements, un son perce jusqu'à moi.

Une musique tribale en trois temps. Je sais de quelle personne ce son est diffusé. Sans me retourner, je me cale sur ce rythme pour mener mon dernier assaut.

C'est là que je réalise que tout était écrit. Non seulement l'Amour est la clef, puisqu'il me donne la force, mais mon Amour pour Lui est plus important que tout. L'Oracle savait tout, depuis toujours. Le rythme du cœur d'Ezarel est la résolution de toute cette énigme ! C'est pour ça que je suis la seule à pouvoir l'entendre. Pour ça aussi que je suis l'Élue, celle qui peut terrasser l'Ombre Originelle.

Deux croches, une noire et un soupir. Les battements de son cœur.

Mais aussi le rythme des attaques du Dragon. Perturbée par cette similitude, je mets toutes les interrogations que ça suscite en moi de coté. J'ai une tâche à accomplir, je ne peux dévier de mon chemin.

Deux croches, une noire et un soupir.

C'est le rythme sur lequel je dois poser ma résistance.

Deux croches.

Je serres les dents et encaisse les deux vagues d'énergie qui me percutent. Je concentre le Maana de toutes ces vies et me prépare à l'utiliser.

Une noire.

Violente, imposante. Ce grondement de l'Ombre est plus puissant. Mais c'est aussi ce qui va le faire chuter. C'est son erreur. Accumulant tout le Maana droit devant moi, je rassemble la volonté de tout le peuple Eldaryen. Leur volonté, leurs espoirs, leur vie présente et à venir. Je redouble d'efforts tout en m'économisant. Je dois pouvoir mettre tout mon pouvoir dans mon prochain mouvement. Puisant toujours plus profondément en moi la force nécessaire, je me prépare pour le forage.

Un soupir.

Le monstre reprend sa respiration. C'est sa faille. Celle dans laquelle je m'engouffre. Propulsée par l'intensité de ma résistance, maintenant face au vide, je fuse telle la mort elle-même. Si soudaine, si inattendue. Une détonation bruyante retenti lorsque tout autour de moi se déchire. Le monde, la réalité. J'en ai percé le voile et évolue tout simplement dans la nature même des choses. Dans leur essence, dénuée de matière solide, je fonce sans pourtant me déplacer. Le temps lui-même est ralentit.

Une pensée.

Une simple pensée et me voila à l'autre bout de l'univers. Ce n'est cependant qu'à quelques pas que je souhaite me rendre.

Eel retrouve ses couleurs, ses formes et ses matières, quand, en boule d'énergie pure, je transperce le monstre en plein cœur. Surprise par mon passage dans l'espace vide du monde, l'Ombre n'a pas eu le temps de répliquer, ni même de se protéger.

Alors que ma course se ralentit, loin derrière le Dragon, je vois la créature qui s'évapore dans le ciel, comme des milliers de gouttelettes qui tomberaient vers les nuages, insensibles à la gravité.

D'un regard, je constate que tous en bas ont suspendu leurs mouvements. Ils ne savent comment réagir. Le Monarque n'est plus, l'Ombre originelle n'est plus, réduisant leur armée à une bande de Dullahans sans tête.

Et moi, contrairement au fines gouttes d'énergie qui s'évaporent, je suis bel et bien sujette à la gravité qui reprend ses droits. Totalement tétanisée et reprenant à peine la forme de mon corps, je chute, comme la masse inerte que je suis à présent.




...


...


...


Sinon, votre rentrée ? Bien passée ? n_n

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