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Felicia :
Le jour tant attendu était arriver. J'allais passer en terminale. J'avais assez peur de ce qu'il allait m'attendre dans le Colorado. Avant, j'habitais dans le Nevada. Les gens sont très sympas là-haut mais mon père avait était muté pour son travail.
Mon père est laborantin d'analyses médicales. Oui comme ça ce n'est pas parlant, mais je vais m'expliquer brièvement. En gros, il analyse des trucs biologique que les médecins prescrivent à leurs patients. Et du coup, on bouge pas mal. Ce n'est pas que ça me dérange de changer de maison, de lycée tout le temps, mais changer de lycée veut dire à chaque fois : se faire de nouveaux amis et s'intégrer. Mais bon à chaque fois j'essaie de ne pas broncher. Alors comme d'habitude une semaine avant le départ c'est le chantier dans la maison de location. Vu que l'on bouge beaucoup on ne peut pas se permettre d'acheter une maison. Il y a des cartons partout.
Je prends mon petit-déjeuner assise par terre à l'endroit où la table de bois teintée en gris métallisé était posée. Ma mère ne s'est pas cassé la tête, elle a acheté une boite de céréale et on a tous pioché dedans à la main. Ça ne me dérange pas je ne suis pas nareuse. Et en plus nous n'avons pas trop le choix puisque notre vie est rangée dans des cartons. Ça fait bizarre de dire ça mais c'est la réalité.
A table j'affiche une mine affreusement-heureuse. Oui ça ne se dit pas trop, mais ça fait partie de mon dictionnaire des expressions de Felicia. Bon d'accord ce dictionnaire n'existe pas. Mais revenons-en à ma mine affreusement-heureuse. En fait ça devient une habitude de me cacher derrière celle-ci. Je fais semblant d'être heureuse, et que déménager me dérange nullement, alors que c'est tout le contraire. Mes parents n'y voient que du feu. Mais il faut croire qu'à force de la faire, quelques fois les personnes finissent par s'en rendre compte.
– Felicia que dirais-tu d'aller mettre la poubelle dehors ?
Je ne sais pas si c'est une question que l'on pose souvent à une adolescente de mon âge, mais en tout cas ma mère prend le risque. Du coup bien évidement, j'obéis car quelque part c'est un ordre. Je descends les escaliers, et une fois en bas, ma mère commence son monologue. Car souvent quand elle se met à parler, elle ne s'arrête jamais.
– Tu sais, tu n'es pas obligée de montrer que tu es heureuse Felicia. On n'est pas aveugle ton père et moi. On a compris qu'à chaque déménagement tu fais ça.
– Et alors qu'est-ce que ça peut bien faire, ça change votre vie de le savoir ?
– Je n'ai pas dit ça, mais arrête s'il te plaît ça devient exaspérant.
– Pourquoi ? Tu préfères que je tire la tronche, que je reste ici, que vous déménagiez sans moi pour que je puisse avoir une vraie vie stable ? Une vie qui a ses piliers. Comme ça tout le monde sera content et j'aurais une vraie vie !
Je remonte les marches tout en laissant une larme couler.
Quand je rentre dans le salon on ne prête pas attention à moi, et d'ailleurs j'en ai aucune envie.
Après que toute ma famille ait fini de manger nous grimpons dans la voiture. Dans ma famille je comprends mon père, ma mère et ma grande sœur Camille. Elle à vingt ans et elle vit encore avec nous pour faire ses études à l'université. Elle avait choisi deux mois auparavant la plus proche de notre nouvelle maison. C'est-à-dire la Colorado-State-University. Elle est assez bien classée alors mes parents lui ont dit oui. Moi personnellement, ce n'est pas trop mon fort les études. Je pense m'arrêter dès que j'aurais eu mon bac. J'ai toujours fait de mon mieux pour faire plaisir à mes parents mais mes notes n'ont pas toujours été bonnes. Mais je me débrouille bien tout de même. Je suis le genre de fille aimerait vivre sa vie à deux mille à l'heure. De l'autre côté je suis comme toutes les filles de mon âge. Le délire du maquillage, les garçons...
Je pense que la question doit fuser dans votre tête. J'ai toujours eu beaucoup de succès auprès des garçons. Ma mère dit que j'ai de la chance, mais depuis mes douze ans, je n'ai aucune relation qui a durer plus de deux mois. Alors je n'appelle pas ça de la chance. Vous vous demandez si je suis amoureuse du plus beau garçon du lycée, mais malheureusement non. Au lycée la concurrence est plutôt rude. En ce moment je suis célibataire aucun garçon ne m'intéresse.
Revenons-en à ce qui se passe. Il est 10h27 quand ma famille et moi nous montons dans l'avion. Je m'installe à côté du hublot. C'est ma place à chaque fois que l'on prend l'avion. Après deux heures de vol, nous arrivons enfin dans le Colorado. Je mets un pied dehors le sourire aux lèvres, même si je sais très bien que ça veut dire que je vais devoir reprendre pour la cinquième fois ma vie à zéro. Ce qui à le don de m'énerver. Mon père nous a dit qu'il a choisi une maison quelconque qui à deux étages. Nous prenons le taxi pour aller déposer nos affaires.
Une fois arrivés à la maison, je suis la première à pousser la porte de la villa ! Et oui, mon père nous avait menti au lieu d'une jolie maison je me retrouve devant une villa. C'est vrai que nous en avons largement les moyens mais quand même ! Je ne veux pas me vanter mais mon père gagne beaucoup d'argent avec son métier. Quant-à ma mère elle est manager d'un blog connu aux USA « Mode à Moi ». Elle aussi gagne pas mal d'argent.
Un grand salon apparaît devant moi, une géante baie vitrée, le sol d'un blanc parfait, cuisine américaine de luxe. À l'étage une suite parentale mortelle ambiance cocooning, deux autres chambres avec salle de bains et dressing ! Un dressing, j'y crois pas ! C'est vraiment l'essentiel, j'aime trop les vêtements d'ailleurs la moitié de mes cartons sont des habits. Moi je choisis la chambre avec le dressing et la salle de bain, car elle est assez à l'écart de tout le monde. Et j'aime son style d'architecture moderne. Je range directement toutes mes affaires, puis je me mets en maillot de bain pour aller tester notre piscine.
Je suis bien rester une demi-heure dans l'eau puis une demi-heure sur le transat à bronzer. Après la piscine, je me suis rhabillée d'un débardeur loose avec une brassière blanche, et un short taille haute dans lequel j'ai rentré mon débardeur. Si je m'habille comme ça c'est parce que je sors faire du skate dehors pour découvrir Denver. J'aime bien faire du skate car ça me détend quand je suis seule.
Ça fait maintenant dix minutes que je roule avec le vent dans mes cheveux, j'avoue que ça fait du bien. Je ne fais que penser depuis que je suis ici c'est pour ça que je n'ai pas vu quand j'ai foncé dans un magnifique garçon. Coupe de cheveux à la Thomas-Brodie-Sangster, lunettes de soleil hyper sexy, à la pointe de la mode. Un beau garçon.
Heureusement il me rattrape avant que je ne tombe par terre. Je n'en reviens pas, en l'espace de quelques secondes je me retrouve dans les bras d'un dieu.
– Oh ! Excuse-moi je ne t'avais pas vu, j'étais en train de penser et je n'ai pas vu où j'allais. Je suis terriblement désolée, dis-je précipitamment.
– Tu l'as fait exprès de tomber pour que je te rattrape ou quoi ? Me questionne-t-il le en rigolant.
– Euh... non. Bien sûr que non, je te connais même pas.
C'est là que je prends conscience qu'il n'est pas seul. J'ai le droit à des échos de « Oh ! Ce qu'elle ta mis ! », car deux autres garçons accompagnent mon sauveur.
– Excusez-moi mais il faut que j'y aille, tenté-je pour me libérer de tout ce monde.
– Attends, me dit le garçon qui m'a rattrapée. Je m'appelle Noah Smith et toi ?
– Felicia Lee Wells. Maintenant pardonne-moi, mais je dois y aller.
– Attends Lee Wells ?
– Oui, Lee Wells.
– Tu es la fille de Phoebe Lee Wells ? La célèbre blogueuse de « Mode à moi » ?
– Oui c'est moi je peux partir maintenant ?
– Tu es nouvelle ici, tu vas à quel lycée ? s'enquit-il
– International School of Denver.
– Cool, on se retrouve lundi on sera sûrement dans la même classe !
Franchement, je ne sais pas si se sera un bonheur d'être dans sa classe, il m'a l'air un peu prétentieux, à mon avis il doit avoir la grosse tête. J'attends de voir la suite, il est très beau mais je n'aime pas son attitude.
Je décide de rentrer chez moi au risque de bousculer encore quelqu'un d'autre.
Une fois à la maison, mon père nous réunit tous dans notre immense salon. On s'assoit dans le géant canapé d'angle. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a toujours été mon rêve d'avoir un grand canapé d'angle blanc. Je sais je suis bizarre.
Mon père entame la discussion :
– Bien je suis content que la villa vous plaise. J'ai mis des mois pour la trouver, et je vous jure que ça n'a pas été facile ! Bon, revenons en à ce qui est important. Camille tu iras comme prévu étudier à Colorado-State-University, et toi Felicia à International School of Denver. Ça va pour tout le monde ?
Nous répondons tous en cœur un grand « oui ! ». Ma mère prend la parole :
– Votre père et moi allons faire les courses, vous n'avez cas déballer vos affaires.
– Oui maman ne t'inquiète pas ! Tout est sous contrôle !
Je n'ai pas précisé, ma mère stresse souvent pour rien.
– Et j'allais oublier les filles vous avez vos manuels scolaires et vos cahiers et uniformes d'école sur la table.
– Merci papa on ira les ranger tout à l'heure, répond ma sœur.
Suite à cette conversation mes parents partent en courses. Quant-à moi, je monte prendre une douche histoire de sentir bon. Car j'aime bien être propre.
Je vais chercher mon uniforme qui m'attend sur la table de la cuisine. Il est plutôt simple. C'est une chemise blanche avec une cravate de couleur rouge et jaune. Une jupe rouge et un blaser noir. Je trouve que ça a un petit coté Griffondor dans Harry Potter. Je vais ensuite finir de déballer mes affaires puis je m'écroule sur mon lit. Camille toque à ma porte. Je m'entends très bien avec ma sœur, elle sait me comprendre et me remonter le moral. J'ai de la chance de l'avoir.
– Ça va toi, me demande Camille.
Je me redresse et lui donne une réponse :
– Bah franchement, je ne sais pas, tout est confus dans ma tête.
Camille vient s'asseoir près de moi sur un fauteuil blanc en cuir.
– Dis-moi tout, la maison ne te plaît pas ? Tu appréhendes la rentrée au lycée ?
– Non ce n'est pas ça, la villa me plaît énormément et à force je ne stresse plus quand je change de lycée. C'est juste que j'ai rencontré quelqu'un dans la rue. Un garçon, et je vais sûrement être dans sa classe. Lui aussi va au lycée de Denver.
– Ah et il a quoi de particulier ce garçon ? D'ailleurs, tu m'as pas dit son prénom.
– Il s'appelle Noah Smith.
– Très beau nom j'imagine le style. À mon avis il est plutôt populaire dans ton lycée.
– En tout cas il me paraît mystérieux et un brin prétentieux. Je ne sais pas trop quoi en penser.
– Alors arrête de penser sœurette, tu vas finir par avoir mal à la tête, dit-elle en rigolant. Que dis-tu d'aller faire un petit coucou aux voisins ?
– Pourquoi pas ça me changera les idées.