Cela faisait déjà trois heures que je courais dans tous les sens, donnant des indications à tous, par-ci, par-là. Je m'arrêtai quelques secondes, le temps d'indiquer à des Faeries où se trouvaient les différentes salles d'entraînement, puis repartis presque aussitôt mes explications terminées. Je revins essoufflée à la salle d'alchimie et je déverrouillai la porte. Je la poussai et pénétrai dans la pièce. Je refermai la porte et fonçai vers le chaudron qui laissait échapper des fumées d'un blanc presque transparent. J'humais l'odeur et souris en sentant la vanille.
En guise de dernier ingrédient, je rajoutai quelques feuilles de menthe puis touillai. Au bout de cinq minutes, la potion eut la couleur verte émeraude décrite dans le livre. Je mis une main dans ma sacoche que je portais et touchai la reliure du vieux bouquin. J'attrapai ensuite un gros flacon et versai la potion à l'intérieur. Une fois remplie, je la bouchai puis attrapai d'autres récipients, et versai le liquide émeraude dans chacun, avant de m'arrêter quand la dernière goutte avait été versée. Je soupirai de soulagement et regardai rapidement l'extérieur.
Mon sang se glaça quand je vis que le soleil était presque couché. J'avais passé deux heures dans la salle des potions, alors que je devais être en train de courir dans tous les sens, comme Valkyon me l'avait ordonné.
Marmonnant des injures contre ma malchance, je fourrai dans ma sacoche les fioles et flacons remplis de potion dont j'avais besoin, avant de préparer le nécessaire d'alchimiste pour mes Sœurs de Jade. Une fois tout prêt et à disposition, je m'empressai de nettoyer le chaudron avec ma magie de l'eau, puis attrapai le flacon pour Miiko et sortis en trombe de la salle.
J'arrivai devant sa chambre et m'arrêtai un instant. J'inspirai profondément avant d'expirer lentement afin de calmer mon stress. J'espérai que la potion allait marcher.
Je toquai à la porte et Ykhar m'ouvrit. Elle eut un bref sourire triste avant de retrouver son air inquiet (et son visage verdâtre, en passant) et me laissa entrer. Je m'approchai de ma chef qui semblait dormir et versai dans un verre le liquide émeraude de la potion. Je portai ensuite à ses lèvres le récipient et versai lentement la potion dans sa bouche. Je m'arrêtai quand je fus arrivée à la moitié puis posai le verre.
Au bout de quelques instants, rien ne se passa. Nous étions au bord du désespoir, la rousse et moi, quand je sursautai et alertai la brownie aux oreilles de lapin.
« Ykhar ! Sa main a bougé ! »