-Vraiment pas facile ce mec ! Il ne peut vraiment pas me piffrer !
Nolan était encore sous l'effet de sa rencontre mouvementée avec Wyatt.
-Je sais oui. Il m'en veut, surtout, à moi. Tu n'es pas visé tout particulièrement. Mais, c'est vrai qu'il a toujours été jaloux de toi, de notre complicité que l'on peut avoir.
-Ouai, mais c'est quand même bien lui qui a décidé de rompre. Il croyait que tu allais rester avec lui, en bonne copine et ne plus voir personne ?
-Je ne sais pas. Je ne suis pas une grande experte en mec, tu sais. Vous êtes d'un compliqué je vous jure.
-Hey, parle pour lui. Moi, je suis cool. La preuve, il est jaloux de moi. C'est que je dois être le mec parfait. Je ne vois que ça.
On se mit à rire.
-Ça va tes chevilles ? Frimeur va !
Nolan redevenait sérieux.
-Tu crois qu'il regrette sa décision ? Je veux parler, de votre rupture.
-Je n'en sais rien du tout. Il ne m'en a pas parlé. On ne s'était pas revu depuis Hawaï.
J'avais une boule au ventre. Je voulais me retrouver seule.
-On peut rentrer s'il te plait ?
-Oui bien sûre, allons-y.
On rentrait chez moi. Mais durant le reste du trajet, on restait silencieux. Il faut dire que Wyatt venait de plomber l'ambiance. Je n'avais plus le cœur à trop parler. Je ne souhaitais, qu'une seule chose, rentrer chez moi et me confiner sous ma couette. J'en avais mal au cœur de voir Wyatt comme ça, hors de lui. Je n'étais plus si certaine, que mon mensonge, nous concernant Nolan et moi, était une bonne idée. Qu'avais-je fait ? Malgré sa colère, il faisait si triste.
Nolan comprit rapidement que je voulais rester seule. Il s'éclipsa gentiment, tout en me promettant de m'appeler le soir même, pour avoir de mes nouvelles.
Mon cœur me hurlait d'appeler Wyatt ou d'aller le voir. On devait s'expliquer. J'avais accepté notre rupture mais je voulais en connaitre les vraies raisons et pas uniquement la cause de notre dernière dispute. Et si je l'appelais ? Est-ce qu'il me répondrait ? Pourquoi ne pas aller directement chez lui ? C'était une idée complètement folle.
Arrête de réfléchir Léna et fonce. Au moins tu connaitras peut être les vraies raisons qui l'ont fait à rompre.
C'était décidé, j'allais le voir. Après tout, il me devait bien des explications. C'était la moindre des choses après m'avoir plaqué.
Je cherchais mes clés et les trouvèrent sous un tas de vêtement en pagaille sur mon bureau.
Il faut vraiment que je range ma chambre. Je ne retrouve plus rien. Ce n'est plus possible.
Une fois mes clés retrouvées, je pris la route.
La vue de son immeuble ne me rendait pas sereine. J'étais, tout d'un coup, prise de panique. J'avais peur de sa réaction en me voyant. Ma poitrine était comme compressée. Je n'avais pas réfléchis à l'éventualité qu'il refuse de m'ouvrir. S'il ne voulait, réellement plus me voir ou ne plus jamais entendre parler de moi ?
Je devais prendre mon courage à deux mains et sonner chez lui. Je serais fixée pour de bon.
Je me garais sur le parking, cherchant du regard sa voiture. Il était bel et bien chez lui. Sa voiture était à sa place habituelle. Je pris une grande inspiration et sonnais à l'interphone.
-Oui ?
-Wyatt, c'est Léna !
Mince, ma voix était loin d'être naturelle et assurée.
-Léna ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Quant à Wyatt, il était étonné.
-Je peux te parler ailleurs qu'à l'interphone s'il te plait ? C'est personnel et je n'ai pas envie d'y faire participer tes voisins ou les passants des alentours.
Le clic de la porte d'entrée me fit comprendre qu'il acceptait que l'on parle. Je montais sans prendre le soin de prendre l'ascenseur. J'étais étonnée de voir qu'il avait déjà ouvert sa porte d'entrée et qu'il m'attendait sur le pas de la porte.
-Entres.
Il paraissait encore furax. Il me fit signe d'entrer.
Je vis mon reflet dans le grand miroir du long couloir menant chez lui. Purée, j'avais complètement zappé de rendre le sweat à Nolan et je n'avais même pas pris le temps de le retirer avant de venir ici. Et je ne vous parle pas de la tête de folle que j'avais. Je faisais, bel et bien peur, sans maquillage et habillée de la sorte. Une vraie catastrophe.
-Fais vite, j'ai un tas de chose à faire et je suppose que toi aussi. Tu es venue sans ton Nolan ?
Le ton était donné. Je savais à quoi m'attendre mais je n'allais pas me défiler pour si peu.
Je jetais rapidement un coup d'œil à son appartement. Contrairement à ma chambre, chez lui, tout était nickel, bien rangé. Il n'y avait-il donc que moi, bouleversée par notre rupture ? J'étais, tout à coup, pas si sûr de moi pour me lancer et lui parler. Les mots ne sortaient pas et je me contentais de le fixer et me dandiner si maladroitement.
-Heu...
Je triturais mes doigts, tout en tirant sur le sweat de Nolan. Je me lançais enfin.
-Je venais te voir pour que l'on parle de notre séparation. Tu voulais qu'on en parle hier soir alors allons-y. Je suis prête.
Wyatt me regardait et fronçait des yeux.
-Non, ça serait stupide de remettre ça sur la table. Je suis déjà bien assez énervé comme ça. Pas besoin d'en rajouter.
-Hier tu voulais en parler mais pas aujourd'hui ?
Je venais de poser mes mains sur mes hanches.
-Hier, j'étais de meilleure humeur. Ce qui, n'est pas du tout le cas aujourd'hui.
-Tant pis, je ferai avec. Je ne suis plus à une engueulade près. Je suis plus que rodée avec toi.
Wyatt n'ajouta rien pour le moment. Je venais de lui couper l'herbe sous le pied. Je ne voulais pas en rester là.
-C'était quoi ton cinéma avec Nolan et moi ? Pourquoi avoir été aussi cassant avec lui ?
-Il me cherche tout le temps ce petit con.
-Non, c'est toi qui l'as cherché. Et pourquoi es-tu aussi désagréable envers moi ? Tu as rompu, je suis partie. C'est ce que tu voulais non ?
-Tu es parti si vite...
-Tu voulais que je fasse quoi d'autre ? Que je reste dormir dans le canapé pendant le reste du séjour ? Que je fasse comme-ci, ça ne me touchait pas que tu m'es virée de ta vie ?
La Léna en colère réapparaissait, une nouvelle fois.
Wyatt ne répondait pas.
-Tu voulais que je fasse quoi Wyatt ?
-Que tu y réfléchisses au moins.
-Et toi ? Mets-toi à ma place. Tu aurais dix-huit ans et ta copine avec qui, tout n'est pas rose tous les jours, te demanderai d'emménager chez elle. Tu aurais dit quoi hein ?
-C'est pas le problème.
-Si, c'est ça le problème, justement ! Je ne suis pas prête, j'ai peur de tout gâcher en vivant avec toi. Je ferai quoi à chaque engueulade ? Je retournerai chez mes parents ? Tu me viras comme une mal propre ?
-Non !
Il marchait de long en large.
-Je ne ferai jamais ça Léna. Ça n'aurait pas été pareil.
-Je ne suis pas si sûre que toi. Tout ça m'a fait peur. Et toi, au lieu d'être patient, de me laisser du temps. Non, tu préfères me virer de ta vie, comme-ci de rien n'était en prétextant que je ne t'aime pas assez.
Mes larmes commençaient à couler.
-Ne pleure pas s'il te plait.
-Trop tard. Je veux qu'on en finisse une bonne fois pour toute.
-Arrêtes de pleurer s'il te plait.
Sa voix n'était plus emplie de colère non, elle était suppliante.
-Ça te gêne de me voir pleurer ? Je suis trop sensible pour toi ? Parce que pendant qu'on y est, vas-y balance-moi, tout ce que tu détestes chez moi. A croire que tu ne me trouvais rien de bien. Je me demande, même, ce que tu faisais avec moi. Tu voulais juste coucher et basta.
Il s'était rapproché de moi.
-Tu sais que c'est faux. Arrêtes de dire que je suis sorti avec toi, juste pour te mettre dans mon lit. Je ne le supporte pas. Tu sais très bien, que je ne suis pas ce genre de mec.
Wyatt levait la tête.
-Tu crois que je ne t'aime pas assez pour vivre avec toi ? Et moi, je crois que tu ne m'aime pas assez pour me laisser du temps.
- Je suis persuadé que tu ne m'aime pas autant que tu ne le penses.
-Bon sang Wyatt ! Arrêtes de penser pour les autres !
Je suis malheureuse depuis que nous ne sommes plus ensemble. Ne vois-tu donc rien ? J'ai perdu goût à tout. Je ne sors plus, je soul tout le monde à pleurer sans arrêt.
-Tu m'as bien vite remplacé pourtant. Toi et l'autre ça à l'air de rouler. Tu portes déjà ses fringues.
-J'avais froid. Il m'a passé son sweat où est le mal ?
-Rien, c'est ton mec maintenant. Tu fais ce que tu veux.
-Je ne peux pas faire ce que je veux car tu me pique une colère aussitôt. On en a eu la preuve tout à l'heure.
-J'y peux rien. Je ne supporte pas qu'un autre mec puisse s'approcher de toi.
-Alors, pourquoi avoir rompu avec moi ? En plus pour Nolan... Je t'ai racontée n'importe quoi. Il n'y a absolument rien entre nous.
- J'étais en colère. Je n'arrivais pas à croire que tu refusais ma proposition. Toi et Nolan ?
-Il n'y a rien entre nous.
En parlant du sweat, j'avais trop chaud. Je décidais de l'enlever. Wyatt me scrutais du regard et fronça des yeux en voyant mon t-shirt manche longue blanc moulant. Trop moulant apparemment.
-Pourquoi tu veux absolument perdre du poids comme ça ?
Il me montrait de la tête, mon apparence.
-C'est ma manière de me punir certainement. Pourquoi faire des efforts pour se maquiller, choisir des tenues... S'il n'y a personne pour les regarder et les complimenter.
Il reculait en arrière avec l'air effondré.
-C'est de ma faute que tu fais ça à ton corps. Putain, je suis le roi des cons. Je m'en veux tellement de tout ce qu'il s'est passé. Jayden, ton plâtre, la drogue dans ton verre, te voir à l'hôpital, Nolan qui t'as sauvé la vie et moi qui n'est rien pu faire.
C'est là, que je comprenais ; enfin, pourquoi il agissait comme ça. Tout devenait plus clair.
-C'est à cause de ça que tu voulais que je m'éloigne de toi ? Tu crois que tout est de ta faute et que Nolan est mieux que toi ?
Il venait de s'asseoir sur son canapé flambant neuf.
-Oui, c'est pour ça. Il a été là, lui, ce soir-là, pas moi.
-Wyatt, personne ne pouvait savoir pour Jayden et ces intentions stupides.
-Si, j'aurais dû le deviner. C'était mon meilleur ami, bordel !
Ma voix redevenait plus calme.
Je m'asseyais à ses côtés.
-Pourquoi te faire souffrir comme ça alors que tu n'y es absolument pour rien ?
Je posais ma main sur son visage pour le forcer à me regarder dans les yeux.
-Wyatt. Je suis désolée pour tout, que notre histoire n'est pas sue tenir face à tous ces obstacles. Mais saches une chose avant que je ne parte : Je n'ai jamais pensé que tout ça pouvait être de ta faute, jamais !
Je me levais du canapé et décidais de partir et de le laisser se calmer et y réfléchir plus sereinement. Je fermais la porte derrière moi et courrais jusqu'à ma voiture avant que tout mon courage ne s'évanouisse pour de bon.