Je me réveillai seule dans ma chambre. Mon lit vide me paraissait plus froid qu'à l'accoutumé certainement parce qu'Alec n'était pas là. Je n'avais dormi qu'une heure, car dès que j'avais quitté Leith et rejoins le dortoir, la tristesse m'avait foutu une claque monumentale. Cela faisait plus d'une journée que je n'étais pas sortie, j'ignorais même quel jour nous étions. Mon cœur s'était serré, m'empêchant de respirer correctement puis des larmes s'étaient mises à couler le long de mes joues comme un ruisseau.
Je regardai mes yeux bouffis dans le reflet de mon téléphone. J'avais une tête affreuse, pire encore que lorsque j'étais dans la jungle à traquer notre cible. Je ne voulais ni sortir de mon lit ni voir qui que ce soit, mais la sonnerie de mon téléphone en décida autrement.
— Qu'est-ce que tu fous ? Tu vas rater le début de la deuxième épreuve ! hurla Ali d'une voix stridente.
— Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? maugréai-je d'une voix rocailleuse.
— Bien sûr que oui ! Tu veux laisser cette abrutie de Gwenn ou Kaï diriger Diafosa ? La Ambre que je connais ne se laisse pas démonter aussi facilement, même si elle est en pleine déprime amoureuse !
J'ouvris de grands yeux et me redressai comme un suricate.
— Quoi ?!
— Oui, tout le monde est au courant. Sean l'a raconté à Tom qui l'a raconté à Gabriel qui l'a raconté aux nymphes ... bref, je t'épargne les détails. Quoi qu'il en soit, tu ne vas pas rester dans ta chambre à ruminer ! Après ce qu'il s'est passé, tu as pris la meilleure décision possible. Une fois qu'Alec aura réglé son souci mental, rien ne t'empêche de te remettre avec lui. Chez nous, c'est toujours comme ça, d'ailleurs. Puis, tu seras tellement occupée par la seconde épreuve que tu ne penseras plus à ça, crois-moi.
Les paroles d'Ali me réconfortèrent un temps soit peu, sauf qu'il y avait un problème. Je n'avais absolument pas réfléchi à ce qu'était ma plus grande peur. Sans préparation, je m'imaginais mal gagner cette deuxième épreuve.
— Bon, si tu n'es pas là dans cinq minutes, je viens te chercher par la peau du cul ! T'as compris ?! À tout ! cria Ali avant de me raccrocher au nez.
Je sortis du lit et étirai mes membres qui pesaient une tonne. Pourquoi est-ce que mon corps me paraissait aussi lourd ?
Je m'habillai à la va vite et pris seulement le temps de me brosser les dents. Pas de coiffure, ni de maquillage, je n'en avais absolument pas envie et je me fichais qu'on me voit dans cet état. De toute façon, à quoi bon se faire belle maintenant ? Un pincement au cœur m'arracha un gémissement lorsque je pensai à Leith. Lui aussi si il me voyait comme ça, il se lasserai sûrement de moi.
Mon comportement était terriblement égoïste. Je ne voulais pas utiliser Leith comme un vulgaire mouchoir en papier, mais se sentir aimer me manquait. Comment diable faisais-je avant de tomber sous le charme d'Alec ?
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— Enfin ! me félicita Ali en me rejoignant en courant. Allez, viens ! Ils ont déjà commencé à rassembler les participants. Et c'est quoi cette tête affreuse ? Tu as oublié que tu étais filmée ou quoi ? Attends.
La vampire sortit de son sac une petite trousse. Elle appliqua de l'anti cerne et du blush sur mes joues, avant de me recoiffer les cheveux. Je me laissai faire comme une poupée.
— Comment ça se fait que tu aies ça sur toi ? C'est pas du tout ton genre.
— Parce que je vais être filmée et si jamais je gagne, je dois avoir une bonne image, me répondit-elle en arrangeant son carré plongeant rouge et brillant.
La plupart des candidats était déjà présents dans les jardins. Un soupir d'agacement m'échappa lorsque je remarquai les caméras braquées droit sur nous. J'étais déjà d'une humeur massacrante, alors mieux valait que les journalistes ne s'acharnent pas avec leurs questions ridicules. Malheureusement pour moi, mon vœux ne fut pas exaucé. Je vis l'œil d'un journaliste aux dreadlock brillait de mille feux avant de venir presque en courant accompagné de sa caméra.
— Riva ! Vous étiez en convalescence durant plusieurs jours à la suite de la première épreuve. À ce que l'on dit, vous avez été battue par le descendant d'Hadès avec qui vous entreteniez une relation intime. Confirmez-vous cette rumeur ?
Des fourmis me chatouillèrent désagréablement les jambes. Je serrai le poing pour me retenir de faire une connerie. Fracasser un journaliste pourrait me causer des problèmes pour les épreuves comme une potentiellement disqualification.
— Vous sentez-vous prête pour cette deuxième épreuve malgré votre rupture ? Ne serait-il pas mieux de céder votre place à quelqu'un de plus compé...
Le journaliste ne finit jamais sa phrase et s'écroula violemment au sol. Il convulsa pendant plusieurs secondes et de la bave jaillit depuis sa bouche. Ali et d'autres participants se précipitèrent à sa suite suivi d'autres journalistes qui n'avaient rien manqué de la scène.
— Que s'est-il passé ? demanda l'un d'eux.
— Il doit être fatigué, répondit Leith qui venait de débarquer de nul part. À force de poser trop de questions, son cerveau a du exploser.
— Leith, c'est toi qui a fait ça ? s'indigna une journaliste à la beauté frappante.
— Je peux savoir qui vous êtes pour m'accuser ainsi ?
La femme ne répondit rien et lui lança un regard noir.
— C'est bien ce que je pensais, murmura Leith avant de sourire.
Le brouhaha finit par créer un véritable chaos où participants et journalistes se criaient les uns sur les autres. Avant que la situation ne dégénère, les organisateurs arrivèrent en brandissant des sifflets qui nous calmèrent aussitôt. Un son strident, capable de percer les tympans, émanait de ces gadgets apparemment magiques. Je mis aussitôt les doigts sur mes oreilles pour m'en protéger de même que toutes les personnes présentes.
— Du calme ! ordonna d'une voix forte Vlad qui s'était posté à côté du journaliste blessé.
Aujourd'hui, il ne portait pas un costume taillé sur mesure, mais une simple chemise rouge et un pantalon à pince. Il se pencha en avant, scrutant à la loupe le corps désormais sans vie du journaliste.
— I-il est mort ? couina un garçon qui tremblait.
— Non, il est en vie, pour l'instant. Qu'on l'emmène à l'infirmerie. Les journalistes sont priés de quitter les lieux pour le moment.
Les journalistes râlèrent en jurant dans leur barbe, mais aucun d'entre eux n'avait assez de courage pour s'opposer à Vlad ou aux autres organisateurs.
— J'espère qu'une enquête sera menée pour trouver le coupable, ajouta la journaliste qui avait accusé Leith. Si vous pensez protéger votre fils aussi impunément, vous faites erreur !
— Est-ce que cette vieille peut partir ? grogna d'une voix forte Livia dont les cheveux rouges étaient attachés en un chignon.
— Nous trouverons le coupable, lui assura Vlad en la menaçant toutefois d'un regard meurtrier.
Le père de Leith demanda ensuite aux participants de se préparer à la prochaine épreuve en les calmant de belles paroles aussi vides de sens que mes compétences en mathématiques. Puis avant de partir, il lança un dernier regard à Leith que je fus certainement la seule à remarquer tant il fut rapide. Leith haussa les épaules et détourna les yeux sur moi. Son expression neutre ne me disait rien qui vaille, mais il me sourit toutefois en tapotant ma tête comme si j'étais son petit animal de compagnie.
— Tu n'étais pas obligé d'en arriver là, lui dis-je en retirant sa main.
— De quoi tu parles ? me demanda-t-il avec son habituel sourire suffisant.
— Tu sais très bien de quoi je parle. Il aurait pu en mourir, Leith.
— Comment est-ce que tu sais que c'est moi ? Il n'y a aucune preuve, si ?
— Je sais de quoi tu es capable. Tu as fait exploser des Protecteurs devant mes yeux lorsque tu es venu me chercher. Je suis sûre et certaine de ce que je dis.
— Et alors ? Si je ne l'avais pas fait, tu l'aurais fait.
— C'est faux, le contrai-je après un temps d'hésitation.
— Arrête, tu veux. Je sais quand tu es en colère et sur le point de craquer. Il vaut mieux qu'on m'accuse plutôt que toi.
— Et pourquoi ça ? Tu crois que je n'assume pas mes actes ?
— Ce n'est pas la question. Mon père me couvrira toujours, il sait très bien que c'est moi. En revanche, ce n'est pas le cas des autres, à part cette idiote sans cervelle, me répondit-il avec un petit sourire.
— J'apprécie que tu t'inquiètes pour moi, mais je sais me débrouiller toute seule.
— Oh ça, je le sais bien, renchérit-il avec un air fier. C'est ce que j'adore chez toi.
— Leith ! Sérieux, tu ne peux pas simplifier agresser quelqu'un sous prétexte qu'il pose trop de questions.
Il grimaça en haussant les épaules, l'air de signifier qu'il s'en fichait. Il reprit soudain un air très sérieux :
— Il est allé trop loin et le sait très bien. Ce genre de questions n'a pas lieu d'être avant une épreuve où tu dois garder ton calme. Maintenant, écoute-moi bien. Je veux que tu oublies ce qu'il s'est passé à l'instant. Je suis le seul fautif et il ne m'arrivera rien du tout. La seule chose que je veux, c'est que tu te concentres sur la deuxième épreuve. Oublie Alec, les Protecteurs et tout le reste. Les autres participants vont être perturbés par cet incident et ignorent tout de ce qu'il s'est passé, mais pas toi. Profite de cet avantage.
Les organisateurs se placèrent en hauteur dans une position solennelle. L'épreuve allait commencer ici et maintenant.
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Hello !
Merci pour tous vos votes et vos commentaires, et bienvenue aux nouveaux lecteurs ☺️
J'espère finir la deuxième épreuve beaucoup plus rapidement que la première épreuve (2-3 chapitres grand max) pour pouvoir passer à la suite rapidement. J'en ai vraiment marre de faire des romans de 160 chapitres, mais c'est le jeu quand on anticipe pas toute la trame de l'histoire en détail 😂
Si je publie God's Return en format papier, il y aurait potentiellement 4 romans ! 😐 Donc j'ai du boulot ! Et évidemment, il serait également disponible en format numérique (moins cher du coup pour ceux qui voudraient lire la toute nouvelle version).
P.S : est-ce que vous avez une idée de la plus grande peur d'Ambre ? 🤔