— Bon si j'ai bien compris, maintenant qu'on leur a laissé les dix points, il faut qu'on se dépêche d'atteindre la ligne d'arrivée.
Leith et Aragorn m'avait laissé me reposer suffisamment de temps pour que nous nous mettions à nouveau en route.
— On aurait pu capturer l'oiseau, me plaignis-je. Même si on arrive à la ligne d'arriver, il faut qu'on ait 150 points. Et au cas où vous l'auriez oublier, on en a zéro !
Aragorn s'arrêta en cours de route. Il nous fallait retrouver notre chemin d'origine, celui qui nous avait mené vers la grotte. Avec ma blessure encore récente, j'évitais les mouvements trop brusques par peur de m'étaler par terre comme une crêpe.
— C'est vrai que traverser la ligne après notre équipe cible ne va nous apporter que cinquante points, confirma-t-il en posant en croisant les bras sur son torse. Mais ça signifierait aussi devoir capturer dix monstres pour avoir les cents points manquants.
Leith m'aida à traverser le chemin glissant et humide qui séparait la montagne du reste de la jungle. Sa main s'attarda sur mon bras, même lorsque mon pied toucha finalement la terre fraîche — et stable — de notre nouveau terrain de jeu.
— Ne vous inquiétez pas pour ça, nous rassura aussitôt le descendant de Zeus. Même si nous faisons route vers la ligne d'arrivée, j'ai remarqué quelque chose d'intéressant sur le dos de l'oiseau. Je pense que nous allons pouvoir neutraliser dix monstres sur le chemin.
Je lançai un regard curieux à Leith.
— Dix monstres offerts sur un plateau d'argent ?
Même si cette nouvelle paraissait merveilleuse, je restais dubitative. Cela faisait à peine une nuit que nous étions dans la jungle et gagner le jeu en aussitôt peu de temps me semblait infaisable, surtout que les règles n'avaient pas encore été toutes annoncées. Je m'attendais au pire avec ces organisateurs, comme un chacun pour soi en court d'épreuve. Imaginez deux secondes la panique !
— Il y a un temple pas loin d'ici.
— Laisse-moi deviner, le coupa alors le prince fae avec un sourire que je ne lui connaissais pas. Le temple est gardé par un horrible Dragon qui vaut cent points ?
La tentative de blague d'Aragorn nous fit pâlir avec Leith. Le mot Dragon me donnait constamment des frissons dans le dos quand il n'était pas prononcé par mes semblables ou moi-même.
— Arrête de dire n'importe quoi, le contredit alors Leith tout en levant les yeux au ciel. Je sais que les organisateurs ont sélectionné des sortes de singes mutants pour l'épreuve, ils sont ridiculement petits mais nombreux. Ils ont bien précisé qu'une seule créature, peu importe sa taille, nous apporterait dix points. Je préfère me fatiguer à les neutraliser d'un coup plutôt que de m'attaquer à une autre créature géante.
Le plan de Leith constituait une bonne occasion d'avoir les points manquants, mais également de s'approcher de la ligne d'arrivée. Mon cœur fut submerger d'un bonheur sans nom en nous imaginant terminer l'épreuve les premiers.
— Des singes mutants ? Comment est-ce que tu sais ça ? demanda très justement Aragorn en croisant les bras sur son torse.
— Mon père est l'un des organisateurs. Il faudrait être malade pour ne pas l'espionner et profiter de précieuses informations.
— Et donc, ça sera si simple d'attraper ces singes ? demandai-je en retrouvant un rythme cardiaque normal.
— Mhhh, réfléchit-il longuement. Je pense. En fait, ce n'est pas vraiment les singes qui m'embêtent, mais plutôt les personnes que nous allons y croiser. Je suis certain que les autres descendants auront eu la même idée.
— Je ne vois où est le problème. Tu aimes ça affronter des gens forts, non ? le taquinai-je en lui envoyant un coup de coude.
Leith me rendit mon sourire en s'approchant à quelques centimètres de mon visage.
— J'adore ça, en effet. Mais, dans ton état actuel, j'ai peur de devoir davantage te protéger qu'autre chose.
— Ça va, quoi ! Je ne suis pas une estropiée non plus, Leith ! Regarde ça.
Je sautai sur place pour lui montrer que je pouvais combattre, mais j'avouai que ma jambe me faisait un mal de chien.
— Waouh, impressionnant. On dirait un cheval ... un cheval sans jambes.
— La ferme, grognai-je. On verra bien quand on y sera, alors dépêchons-nous.
Les caméras nous suivaient toujours, me rappelant avec angoisse que nous étions les vedettes de milliers de surnaturels à travers le monde. Il y a encore quelques jours, j'ignorais totalement que le monde surnaturel pouvait autant ressemble au nôtre. Qui aurait pu parier qu'ils regardaient la télévision et adoraient ce genre d'émissions ? À moins qu'ils aient volontairement insisté sur ce programme pour espionner les descendants sans qu'ils puissent en dire quoi que ce soit ? Je penchais davantage pour cette option.
— Dites, les surnaturels regardent quoi à la télévision ?
Aragorn, qui était au début de fil haussa les épaules.
— Je n'ai jamais regardé la télévision, me répondit-il.
— Quand tu ne viens pas d'une famille qui adore les feuilles et les moustiques, tu regardes les programmes humains. Tu croyais sérieusement qu'il y avait des chaînes surnaturelles ? se moqua Leith en secouant la tête.
— Oh je ne sais pas, venant de quelqu'un qui déteste les humains, je trouve ça plutôt culottée.
Combien de fois Leith avait-il craché sur les humains et leur soi-disant stupidité.
— Tu fais erreur, ma grande. D'abord, nous exploitons seulement les efforts des humains, ça n'a rien à voir. Et puis, il faut bien qu'on s'informe sur leur monde si on ne veut pas être démasqué du jour au lendemain. Ensuite, je ne déteste pas les humains. Enfin, plus maintenant.
— Ah oui ? Et qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?
— Ma belle-mère est humaine, quelle question.
Je levai les yeux au ciel en entendant sa réponse stupide. Aragorn retint également un sourire, le genre de sourire qui croyait véritablement aux conneries de Leith.
— C'est très courageux d'avouer son amour alors qu'il n'est pas réciproque, dit le prince fae d'un air très sérieux. Ça prouve que Leith est sincère, selon moi.
Sa remarque lui fallut un regard de travers, et je vous laisse deviner sans difficulté de qui il provenait.
— Et qu'est-ce que t'y connais, toi ? Tu n'es jamais sorti de ton château.
— Détrompe-toi. Un prince doit beaucoup voyager pour connaître son peuple.
— « Son peuple » répéta Leith en imitant sa voix. Les fées sont largement minoritaires à Diafosa. Tu pourrais au moins avouer que ton père t'envoie pour le conseil.
Aragorn nous lança un regard curieux tout en continuant de marcher, comme s'il connaissait la jungle par cœur.
— Tu veux dire qu'il m'envoie spécialement pour devenir président ? demanda Aragorn d'un air innocent. Je ne crois pas que mon père s'en préoccupe, il est plutôt du genre ... calme et solennel. Les querelles entre les autres surnaturels ne l'intéressent pas vraiment.
— Dans ce cas, qu'est-ce qui t'a poussé à venir étudier ici, lui demandai-je, curieuse.
— La descendante d'Athéna, Gwenn.
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Hello !
J'espère que votre bac de philo s'est bien passé. Pour tous ceux qui ont des épreuves bientôt, bon courage, vous allez réussir ! 🎉
Certains me demandaient le thème de My Fairy Tale, mais je pense que ça sera plus parlant avec le résumé (qui peut changer dans le futur) :
Vous aussi, lorsque vous n'étiez qu'un enfant, vous rêviez que les personnages de vos livres favoris prennent vie ? Je l'ai longtemps souhaité, mais lorsque Aladdin, Cendrillon, Belle et toute leur clique ont débarqué en plein Paris, torches en main, jurant de se venger des auteurs qui les avaient enfermés et persécutés pendant des décennies, j'ai vite regretté mon souhait.
Les personnages que j'admirais sont vite devenus mes pires ennemis.
Les contes ont été brulés, les auteurs arrêtés sous le regard médusé du gouvernement totalement dépassé par la situation. Que pouvaient-ils faire lorsque le terrible Génie transformait nos armes en vulgaires jouets pour enfant ? J'ai essayé de me battre au côté de ma famille, écrivains depuis des générations, mais mes parents ont rapidement abdiqués, terrifiés qu'il puisse nous arriver quelque chose.
Aujourd'hui, j'essaye de survivre dans un monde que je déteste. Un monde où ma seule et unique passion est considérée comme un crime. Pourtant, contrairement à mes parents, je n'ai pas peur. Je suis prête à faire l'impossible pour retrouver ma vie d'autrefois ... même si j'étais loin de me douter que je tomberais amoureuse de l'un d'entre eux.
Je m'appelle Wendy, j'ai dix-neuf ans et mon conte de fée vient de commencer.
J'attends d'avoir beaucoup de chapitres de côté pour pouvoir le publier. Comme ça, vous aurez non plus 2 chapitres par semaine (God's Return) mais 4 ! 🤯🤯🤯
Règle n°1 Neutraliser/ tuer un monstre : 10 points
Règle n°2 : Arriver après son équipe cible : 50 points
Règle n°3 : Avec 150 points + la règle n°2 respectée, l'épreuve est gagnée.
À dimanche ! 🖤