Le lendemain, après une nuit remplie de cauchemars où Andrew et Jeanine ne faisaient que s'embrasser, je suis tellement furieuse et triste que je me bâts comme une lionne. pendant les entraînements.
Taper, frapper, etc... me font du bien. Cela me permet de faire ressortir ma colère. Je crois que je n'ai jamais été aussi remontée. La colère me stimule presque, et au bout de deux jours d'entraînement intensif et acharné, j'ai la surprise de voir mon nom en première place dans le classement. J'étais l'avant-dernière... et je suis remontée à une vitesse folle.
– C'était parfait Natalie ! me félicite Amar. Tu as donné tout ce que tu pouvais et ça s'est ressentit. C'est comme cela qu'il faut se battre.
Je suis contente, car j'ai pu rattraper ma bêtise de l'autre jour. Au moins, Andrew n'aura pas détruit ma place dans le classement.
Le lendemain matin, je retourne en cours. Le fait d'être première dans le classement me remonte le moral. Rien ne pourra m'empêcher de passer une bonne journée, sauf peut-être :
– Salut Natalie ! Ça va ?
Je me retourne, et me retrouve face à face avec Andrew. Cela fait trois jours que je ne l'ai pas vu, comme nous avions deux jours de pause après les examens, afin que les professeurs puissent corriger les copies.
Je n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'une voix retentit derrière nous :
– Andrew !
C'est Jeanine qui arrive. Je dois avouer qu'elle tombe bien car je n'aurai pas su quoi dire à Andrew, je n'aurai pas su par où commencer.
– Désolé, je dois y aller ! me dit Andrew. On se revoit tout à l'heure.
Il part avec Jeanine. Je reste là, plantée au milieu de la place.
– C'est ça ! Vas-t'en ! Laisse-moi tranquille, espèce de ...
Je suis tellement en colère que je n'arrive même pas à prononcer le mot.
Je pars en cours, en essayant de me calmer et d'oublier Andrew et cette Jeanine.
Lorsque je m'installe, je trouve à ma place un gros dossier sur ma table. J'avais complément oublié que les professeurs devaient nous rendre les dossiers aujourd'hui. Un peu anxieuse, je parcours rapidement le dossier. Comme je m'y attendais, j'ai eu des notes pas très hautes. C'est dommage, je comptais briller aux examens de fin du 2ème semestre... En effet, ce sont les notes de ces examens que vont regarder les membre du gouvernement responsable de l'éducation. Et heureusement, comme j'ai eu de très bonnes notes dans pratiquement toutes les matières tout au long des six derniers mois, ma moyenne générale est plutôt bonne. Je regarde la dernière feuille, celle sur laquelle les professeurs mettent les appréciations. Ils disent tous que je suis une très bonne élève, qui travaille toujours avec "une régularité exemplaire" et qui "a un comportement irréprochable". Le professeur de philosophie a même mit que j'étais "une élève très sérieuse qui prend de son temps afin d'aider des camarades en difficulté" et "dont l'un est un vrai idiot hypocrite". Bien sûr, cette phrase n'est pas écrite sur le bulletin ... c'est le commentaire que j'aimerai bien rajouter.
Au moins, ces commentaires me sauvent la mise. Et puis, heureusement que les entraînements et discipline que la faction comptent dans le bulletin... comme je suis la première dans le classement qu'a fait Amar, je suis sûre d'avoir une bonne note.
Un peu déçue de ne pas avoir briller pour les examens, je pars en direction de la cafétéria. Au déjeuner, je me retrouve à nouveau seule, près de la Fontaine. Je profite d'être seule pour laisser sortir toute ma rancœur et toute ma tristesse. Je n'avale pratiquement rien, et reste là, à pleurer.
– Natalie ! Je suis là !
Je me retourne. IL est juste devant moi.
– Désolé, je devais régler certains tru... ça va ? me demande Andrew.
– Oui, oui, je réponds tout en m'essuyant les yeux discrètement.
– Natalie ! Je te connais. Je ne t'ai jamais vue dans cet état ! J'ai l'impression que depuis quelques temps, tu m'évites.
– Que je t'évites ?
Je suis abasourdie ... c'est moi qui l'évite ?
– Andrew ! dit une voix derrière nous.
– Va rejoindre ta petite amie ! je dis, en voyant Jeanine qui l'appelle.
– Ma quoi ? Qu'est-ce-que tu racontes ?
– Je vous ai vu ensemble. Cela fait quelques jours que vous êtes tout le temps ensemble.
– Oui et ?
S'en ai trop ! Je prend mon sac et m'apprête à partir. Mais Andrew me retient en m'attrapant le bras.
– Lâche-moi ! je dis en essayant de me dégager.
Soudain, je n'en peux plus. J'explose en sanglots. J'ai l'impression que tout me tombe dessus, entre les contrôles que j'ai ratés, les entraînements où j'ai fait n'importe quoi, le fait que je ne dorme plus depuis quelques jours...
– Natalie !
Andrew me fait asseoir au bord de la Fontaine.
– Natalie, il n'y a absolument rien entre Jeanine et moi. Nous faisions juste un exposé en physique. Il est vrai... j'étais tellement absorbé par mon exposé et je m'en veux de t'avoir laissée.
– Jeanine a raison. Ça ne marchera jamais entre nous.
– Pourquoi tu dis ça ?
– Tu es Érudit et je suis Audacieuse.
– Et alors ? Je m'en moque !
– Tu es travailleur et tu aimes ça. Moi c'est plutôt les combats. Jeanine est bêle, intelligente et...
Dans un mouvement plein d'assurance, Andrew plante ses lèvres sur les miennes. J'essaie de reculer mais il m'entoure de ses bras et me serre contre lui. Puis il s'écarte et essuie délicatement mes larmes du bout des doigts.
– Mais... je ne comprends pas, je dis, un peu abasourdie par ce baiser inattendu. Je croyais que tu aimais Jeanine. Je t'ai entendu un soir parler à Harry. Tu disais que tu ne m'aimais pas et que tu travaillais juste avec moi pour avoir des bonnes notes.
– Je ne parlais pas de toi, mais de Jeanine. C'est elle qui s'est mis avec moi, alors que je ne voulais pas. J'ai accepté car je voulais avoir une bonne note, mais c'est tout. Je n'ai jamais dit du mal de toi.
– J'ai essayé de t'oublier, mais je n'y arrivais pas, c'est pour cela que je t'évitait, j'explique, en ne sachant pas trop par où commencer et ne sachant plus ce que je dis, le cœur battant à tout rompre. Et puis, je continues, j'en suis devenue malade, de te voir tout le temps entourée de filles qui essayaient de te séduire, et surtout, je te voyais tout le temps avec Jeanine. Elle m'a dit que tu me laisserai tomber pour elle. Que tu allais sortir avec elle et que tu m'avais embrassé et passé de temps avec moi juste pour avoir des bonnes notes en philosophie. J'étais persuadée que tu n'aimerais jamais une fille comme moi...
– Une fille comme toi ? me coupe-t-il. Comment puis-je ne pas aimer une fille aussi belle, gentille, généreuse... ?
Je le regarde dans les yeux, le cœur battant à tout rompre. Comment ai-je pu me tromper à ce point. Et dire que j'ai traité Andrew de ... je ne veux même pas y penser ...
– Beaucoup de gens n'ont pas du tout le même avis que toi, je réponds.
– Et bien, ils ont tort !
– Et tes parents ? Jamais ils ne voudront que ut fréquentes une fille comme moi. Je connais les exigences de ta faction, et je sais que c'est très mal vue de fréquenter et être amie avec d'autre faction.
– Ca tombe bien, parce que je ne veux pas être ami avec toi.
– Quoi ? Mais je ...
– C'est la vérité. Je préfère être... ton petit ami, si tu es d'accord bien-sûr.
Je le regarde, abasourdie.
– Attends ? Tu es en train de me proposer de sortir avec toi ?
– Oui. C'est exactement ce que je suis en train de faire.
– Ce n'est pas parce que je ne veux pas sortir avec toi, je te mentirais en te disant que je ne le souhaite pas, mais c'est encore pire pour ta famille. Tu imagines ? Qu'un Érudit sorte avec une Audacieuse ? Et puis, moi, à côté de toi, c'est un énorme contraste. Tu vas tellement bien avec Jeanine.
– Tu dis n'importe quoi... et puis tu ne connais pas mes parents. Ce qu'il veulent avant tout, c'est mon bonheur. Et puis, je n'ai jamais aimé Jeanine, et ce n'est pas du tout le genre de fille qui m'attirait. Je sais qu'elle veut sortir avec moi, et elle essaie par tous les moyens d'y arriver. Mais je ne me suis jamais intéressé à elle. Nous nous sommes retrouvés ensemble pour l'exposé. A mon avis, son charme a dû jouer dans le choix des binômes auprès du professeur. Elle voulait te rendre jalouse.
– Elle a bien réussi son coup.
– Elle a dû se dire que tu m'éviterai.
– J'étais dévastée. Je ne savais plus quoi faire. Tu m'embrasses, et les jours d'après, tu passes tout ton temps avec une autre fille, qui soit-dit-en passant est assez jolie.
– Tu es généreuse, tu penses aux autres avant toi, tu ne passes pas ton temps à te maquiller et te coiffer, tu t'habilles simplement et tu n'essaie pas de montrer une parfaite image de toi aux autres en essayant de les impressionner. Tu es toi-même, et c'est ça qui me plait beaucoup chez toi.
– Mais...
– Natalie, c'est toi que j'aime, m'interrompt-il. Tu ne m'empêchera jamais de t'aimer.
Il pousse un soupir :
– Je t'aime tellement. Il m'en a fallu du temps pour m'en rendre compte. Lorsque je révisais mon exposé avec Jeanine, je pensais souvent à toi. Tu ne peux pas savoir combien tu m'as manqué.
– Toi aussi tu m'as manqué. Mais, ... que vont en penser les autres ? Tes amis et ta faction ? Des gens de différentes factions qui sont ensemble ne sont pas très bien vu. Je n'ai pas envie que tu sois pointé du doigt.
– Je me moque de ce que les autres diront. Du moment que je suis avec toi.
Il me prend les mains :
– J'ai appris à te connaître, Natalie. Ça ne fait peut-être que 6 mois que nous nous connaissons, mais je sais que j'éprouve des sentiments pour toi et que je veux passer du temps avec toi. Je me fiche totalement du regard des autres. Être avec toi en vaut la peine, tu peux me croire. Je veux prendre le risque.
Le baiser qu'il me donne après ces paroles me convainquent. Andrew m'aime. Il me l'a dit et il ne serait pas là à m'embrasser s'il n'éprouvaient rien pour moi. Il serait plutôt avec Jeanine.
Le cœur à présent léger, je lui rends son baiser avec fougue. Puis, je me blottie dans ses bras, sentant mon cœur battre à nouveau dans ma poitrine.
Au bon d'un certain moment, Andrew se détache de moi, et me regarde, le regard rempli d'amour.
– Natalie, je te promets que je vais tout faire pour te rendre heureuse. Je vais tout faire pour recoller ton cœur, réparer mes erreurs et me faire pardonner.
– Et comment tu comptes-y-y prendre ? je demande, curieuse.
– Oh... je crois que les idées ne manquent pas, me répond Andrew, avec un sourire coquin.
Il me soulève de terre, et m'emmène, me portant dans ses bras.
Ce fut la soirée la plus belle et la plus romantique de ma vie. Andrew ne plaisantait pas quand il disait qu'il allait tout faire pour se faire pardonner.
Après m'avoir enlevé mon tee-shirt, il avait contemplé mes tatouages tout en m'embrassant.
Andrew s'était montré très entreprenant... et m'avait fait ressentir des sensations que jamais je n'aurais cru capable de connaître un jour.
Après s'être fait pardonner, Andrew me prit dans ses bras, et nous sommes restés ainsi, sans rien dire, repensant au merveilleux moment qu'Andrew m'avait permit de vivre.
– Dors bien mon amour, je l'entends dire tandis que je sombre peu à peu dans le sommeil, toujours blottie contre lui.