Je n'avais pas vécu un réveil aussi doux et agréable depuis mon enfance. Sentir l'odeur d'Alec, mieux, être blottie dans ses bras chauds et musclés me réconfortait bien plus que je ne l'imaginais.
Je remarquai ses longs cils et sa barbe parfaitement taillée. Son léger sourire dessinait des fossettes sur sa mâchoire. J'ignorais quel rêve occupait ses pensés, mais il devait être réjouissant. Ses ondulations brunes tombaient en bataille sur son front, lisse et doré. Qu'il semblait innocent comme ça, bien tout le contraire de l'idée que je me faisais de lui à notre rencontre, bien éloigné de l'image qu'on lui associe, celle du descendant de l'impitoyable Hades.
J'allais toucher ses cheveux, lorsque ses yeux s'ouvrirent brusquement. Leur couleur provoqua comme un électrochoc. J'avais chaud, froid, puis chaud de nouveau. Son regard était si intense que je doutais qu'il dormait quelques minutes plus tôt.
— Tu m'admires ? me demanda-t-il d'une voix ensommeillée avec un sourire taquin.
— Tu étais plus beau, il y a trois mois.
Mon mensonge le fit ricaner, mais pas assez longtemps pour qu'il me serre fort dans ses bras et me plaque sur le dos.
— Tu crains les chatouilles, non ?
— N-non, Alec, ne fais pas ...
Trop tard. Ses mains rencontrèrent mon ventre et un fou rire éclata dans ma gorge. Je me tortillai dans tous les sens pour que cette torture cesse, mais ce n'était un secret pour personne qu'Alec avait bien plus de force dans les bras que moi.
Ce fut à cet instant que la porte s'ouvrît brusquement. Alec s'arrêta net et foudroya des yeux l'intrus qui avait osé pénétrer les lieux. Avec son bras qui me cachait la vue, je ne distinguais pas l'entrée, mais je n'eus aucun mal à reconnaître la voix de Léo, le descendant d'Apollon que je détestais tant.
— Gwenn aimerait que tu lui ouvres la salle des coffres, l'avertit-il avec sa voix mielleuse.
Alec souffla d'exaspération. Même s'il n'était plus gardien, tout le monde le sollicitait à Diafosa.
— Cette fille peut obtenir toutes les clés qu'elle souhaite, qu'est-ce qu'elle me veut exactement ?
Léo lui répondit par un silence, certainement parce qu'il avait haussé les épaules ou que-sais-je encore. Dans tous les cas, je ne pouvais pas le voir d'ici, et tant mieux. De tous les descendants, il était celui qui m'avait laissé la plus mauvaise impression. Même Livia et Céleste paraissaient gentilles à côté.
Malheureusement, la partie de cache-cache ne dura pas longtemps. Alec se leva lentement et s'étira comme un chat. Son dos nu et musclé laissait place à une imagination des plus sexy. Sa peau légèrement bronzée brillaient sous le soleil et ses cheveux formaient un nid de noeuds sur sa tête. Il était beaucoup trop craquant pour exister, et ce fut à ce moment précis que je me rendis compte de la chance que j'avais. J'étais officiellement sa copine et il ne s'en cachait plus.
— Tu devrais éviter d'être en retard si tu veux faire bonne impression, remarqua-t-il en m'adressant un regard amusé.
J'avais toujours la tête à moitié enfouie sous la couverture et Léo n'avait pas bougé d'un poil, mais il m'observait comme si je n'étais pas autorisée à être ici. Bon, les filles avaient en effet l'interdiction d'être dans les dortoirs des garçons, mais personne ne respectait cette règle à Diafosa.
— Quoi ? Tu veux me sauter dessus ? arguai-je à l'encontre de Léo qui détourna illico presto les yeux.
— Trop plate, murmura-t-il si bas que je faillis ne pas l'entendre.
Avant que je sorte du lit pour lui demander de répéter à voix haute, il avait filé comme un voleur.
— Quelle merde ce type, râlai-je en cherchant des yeux ma valise pleine à craquer de vêtements et autres babioles. Pourquoi est-ce qu'il ne s'enfuit pas si Leith est absent ?
Léo appartenait à la catégorie de descendants extrêmement sensibles aux humeurs et aux ordres de Leith. Il remplissait des missions affables qui dégoûteraient mêmes les pires criminelles. J'ignorais combien cette emprise fonctionnait sur lui : contrôlait-il un minimum ses actions ? Pouvait-il lutter s'il avait réellement envie ? Parfois, j'avais pitié de Léo et de la place qu'il occupait dans toute cette hiérarchie. C'était dans ce genre de situation que je trouvais la malédiction cruelle et inhumaine, mais je n'avais pas encore assez de maturité pour lui pardonner.
— Léo ne peut pas partir tant que Leith ne lui en a pas donné l'ordre. C'est un peureux et il ne fera jamais quoi que ce soit pour le mettre en colère, me répondit Alec qui était déjà habillé de son uniforme.
— Est-ce que Leith reviendra bientôt ?
— J'en sais rien, puis franchement je trouve les choses mieux comme ça.
J'arrêtai d'arranger ma cravate. Oui, Alec et Leith s'entendaient comme chiens et chats, mais de la à préférer que Gwenn soit aux commandes ?
— Tu es en train de dire que la descendante d'Athena te semble plus appropriée ?
Le ton de ma voix était bien plus cassant que je ne le voulais, mais je ne supportais pas qu'il fasse ami-ami avec cette fille, surtout si elle cachait autant de secrets. Alec remarqua mon agacement, mais ne me fit aucune réflexion à ce sujet. Il poursuivit :
— Depuis qu'il n'est plus là, je me sens beaucoup mieux. Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir autant de responsabilités et quelqu'un sur son dos en permanence. Quitter mon poste de gardien a été le meilleur choix de ma vie, et je n'aurais jamais pu l'envisager si Gwenn n'était pas arrivée dans cette école.
— Alec, tu ...
— Si tu deviens la présidente du conseil, je serai aussi content pour toi, Ambre, mais ne me demande pas de me réjouir de l'absence de Leith, me coupa-t-il d'une voix dure. Ce mec est bien mieux ailleurs qu'ici, et je ne changerai jamais d'avis.
Ok, ok, ce n'était pas le moment de me fâcher pour des broutilles pareilles. Même si ma relation avec Leith s'était améliorée depuis notre rencontre, je ne lui vouais pas une fidélité éternelle contrairement à Alec. Mais ... le fait que tout le monde l'ait oublié en seulement quelques jours me chiffonnait malgré moi. D'accord, il n'avait jamais été sympa avec qui que ce soit, mais on ne pouvait pas affirmer non plus qu'il se moquait éperdument des étudiants. Leith avait tout de même protégé corps et âme l'école et il était certainement le plus investi dans nos projets. Qu'avait-fait Gwenn en attendant ? Mise à part nous apporter une foule de « journalistes » qui avaient plus l'air de charlatans avides de scandales, la mise en place d'un couvre feu et des horaires de travail qui dépassaient l'entendement, elle n'avait strictement rien fait de positif pour cette école. Plus j'y réfléchissais, et plus je trouvais ses idées stupides.
— J'y vais, on se voit plus tard, me dit soudainement Alec.
J'étais tant perdue dans mes pensées que j'avais complètement oublié sa présence. Même si l'ambiance s'était légèrement tendue il y a quelques minutes, Alec n'en fit guère attention et se pencha pour m'embrasser furtivement.
— Je crois que je pourrais jamais être en colère contre toi si tu continues à faire ça, ricanai-je alors que sa chaleur s'éloignait de mon cou.
Il m'adresse un clin d'œil malicieux avant de disparaître en fumée. Je me retrouvais bientôt seule dans sa chambre avant les montagnes d'affaires et une horloge qui indiquait combien j'étais en retard.
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VOUS SAVEZ QUOI ?
Le tome 2 de God's return est 3ème du classement fantasy MAIS VOUS ÊTES TROP CHAUDS BORDEL 😭😭😭😭
Je m'attendais pas à ce que vous soyez aussi enthousiastes pour le tome 2 surtout que les hésitations quant au scénario doivent se ressentir dans mes écrits ( bon, en ce moment tout roule, mais j'avais du mal vers le 2-3ème chapitre jusqu'à récemment ).
Bref, merci pour vos commentaires et vos votes, n'hésitez pas à en faire si vous n'êtes pas timides, ça me motive vraiment à me dépasser ( puis je me tape bien des barres aussi ) ! 🥰
À bientôt ! 🖤