Remember Me? (Buddie)

By Kit-chenSink

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Elle doit être là, quelque part... Sûrement dans un vieux carton où au fond d'un tiroir. Cette maudite photo... More

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By Kit-chenSink

C'était bien la quatrième fois en une demi -heure que le camion passait par cette route sans s'arrêter.

A chaque fois il longeait les trottoirs et il ralentissait, mais à chaque fois, c'était pour repartir d'un autre côté. Encore.

A l'arrière du véhicule, Hen serrait son portable posé sous son menton, et elle jetait des coups d'œil anxieux vers l'extérieur, à la recherche de quelque chose. Elle n'avait pas dit grand chose depuis qu'elle y était monté, mais dans son esprit, des tas de questions fusaient. Et la plupart, elle n'en n'avait pas les réponses.

D'ailleurs, dans tout l'habitacle, un silence de plomb s'était installé. La tension était montée par échelons, et il faisait chaud.

Ils avaient ouvert les fenêtres, mais au fond, c'était pour espérer entendre quelque chose, ou mieux voir.

-Est-ce que tu as réessayé d'appeler? Demanda Bobby pour la troisième fois du quart d'heure.

Hen ne répondit même pas, elle se contenta d'un petit « hmm » songeur et sceptique, son regard s'arrêtant sur chaque visage qui passait devant ses yeux, et quand elle croyait l'apercevoir, elle se rendait compte que ce n'était que quelqu'un qui lui ressemblait.

Il était 13h 38, et toujours aucune nouvelle d'Eddie.

Si au début ils avaient seulement songé à des embouteillages, à une panne de réseau ou à un oubli inconscient, maintenant, ils ne pouvaient plus cacher leur inquiétude. Ils avaient traversé la moitié de la ville, de long en large, et aucune route n'était bloquée par le trafic, aucune ligne n'était coupée, et puis il était impensable qu'Eddie ai pu oublier son fils.

Bobby avait rappelé Alicia Schieffer, elle avait confirmé, que son client l'avait quitté à 10 heures.

Qu'est-ce qu'il s'était passé durant les trois heures qui avaient suivies?

L'inquiétude que quelque chose de grave ce soit passé.

Le visage de Chimney apparu entre les deux sièges de devant et il se mordit l'intérieur de la joue.

-Dites Chef, je sais que ce n'est pas très légal et encore moins justifié, mais est-ce que vous m'autorisez à localiser son portable?

Le visage tourmenté et hésitant de Bobby le dévisagea. Et sur ce visage, l'asiatique pu voir le combat qui se déroula entre ses deux conducteurs. Son cerveau qui lui intimait de ne pas s'attirer les foudres de la police, et son cœur qui lui hurlait qu'il devait le faire. Et pour lui, cet hurlement était beaucoup plus convaincant.

Il hocha la tête, et la passa même par dessus son épaule pour voir en temps réel, le gps essayant de localiser la puce du portable de leur collègue.

Ce n'était pas quelque chose, que Chimney maîtrisait, le piratage, ni un heureux hasard orchestré. Les pompiers de Los Angeles, participaient, presque tous, à un regroupement de volontaires, qui acceptaient d'être localisés à n'importe quel moment, pour intervenir sur des petites urgences dans le voisinage.

Exemple tout bête, si Hen se trouvait par hasard dans les hautes montagnes dans les Alpes Françaises, à un endroit où le réseau était pourri, et l'accès restreint, et qu'une personne en détresse activait son alarme, alors elle recevrait une alerte, qui lui permettrait de s'y rendre, en moins de temps qu'il n'en faut à une ambulance pour gravir les montagnes.

Chimney savait qu'Eddie y participait, parce qu'ils en avaient parlé autour d'un verre. Et à l'occasion, ils avaient chacun raconté les quelques fois où leur aide avait vraiment été utile.

Depuis. Ils savaient qu'ils étaient tous les deux surveillés en quelques sortes. Leur position était approximativement captée en direct.

Et là, tout de suite, le portable d'Eddie n'était plus sur terre, mais bel et bien dans l'eau.

Les deux hommes se dévisagèrent, perplexes et confus et sans même dire un mot, Bobby pointa une direction au conducteur et celui-ci accéléra.

-Vous croyez que...

Hen s'était penchée en avant et avait écouté la discussion, redoutant le résultat chaque seconde qui passait.

Bobby secoua vivement la tête.

-Ce n'est peut être qu'un bug de l'application, ou alors il est parti nager.

-À cette heure là? Alors que son fils l'attend et qu'il sort tout droit d'une garde? Répliqua t-elle, très peu convaincue.

Et même s'il ne l'admettait pas, Bobby ne croyait pas lui même en ses mots, même si au fond, il essayait de tout son cœur d'y croire.

Mais les probabilités jouaient contre eux, et le temps commençait à se faire redouté et inquiétant.

Les terrasses étaient ouvertes, les gens discutaient autour des tables et les food truck commençaient à reprendre leur souffle, alors que la vague de clients les avaient envahis.
La grande roue entamait son centième tour de la journée, les passants faisaient des allées et venues, les glaces fondaient, les barbes à papa collaient, bref, la vie avait reprit son cours. Il était compliqué de s'imaginer que trois ans plus tôt, une épidémie avait frappé le monde entier et avait cloué sur place, l'économie, le tourisme, la joie, le bonheur et la liberté. Et cinq millions de personnes.

Pendant quatre ans les gens avaient vêtu du noir, avaient porté sur leurs épaules des boîtes en bois massif, avaient usés des mouchoirs en papier, avaient somnolé, pleuré, haï, oublié, pardonné, perdu, tourné en rond, avaient attendu et avaient abandonné.

Et pendant quatre ans à la 118, la plupart des appels se ressemblaient tous.

Des personnes qui en avaient eu assez mais qui n'avaient pas mis suffisamment de volonté dans leur dernier moment. Ou trop.

Des personnes qui avaient eu peur et qui avaient essayé de trouver une explication à leur crainte.

Des personnes qui avaient vraiment été malade et qui n'avaient aucun autre moyen que d'appeler a l'aide.

Puis d'autre qui s'étaient sentis tout puissants et qui avaient commencé à croire qu'ils étaient inéluctables. Sauf qu'ils avaient tord.

Alors pendant toute cette période, c'était comme ci le temps s'était arrêté. Et bien que ça n'est vraiment duré que deux ans, ça n'en refait pas moins la période la plus longue et sombre depuis un temps. C'était une guerre froide contre un ennemi microscopique.

Alors peut être que c'était ça.

Une guerre contre un ennemi microscopique, et la c'était le temps. Et le temps est une arme redoutable, qui plus est, invincible.

Quand le camion arriva près de Longview Street, ils s'arrêtèrent à une quinzaine de mètres du pont de Eonidas.

Ils descendirent et ne prirent pas le temps de refermer les portes qu'ils se précipitèrent vers le muret et se penchèrent par dessus.

Des canards.

Tout ce qu'ils voyaient à la surface de l'eau, c'était des canards. Et quelques mouettes qui barbotaient, menant leur train de vie normal.

Rien ne les a dérangé, du moins rien n'en laissait paraître ainsi.

Alors ils tournèrent le dos à la rivière, bredouilles.

Mais dans un sens, leur crainte s'amenuisit, alors qu'ils se dirent que c'était forcément bon signe.

Eddie ne s'était pas noyé dans le fleuve et ils ne retrouveraient pas son corps flottant à la surface.

Hen resta bloquée, les yeux rivés sur l'autre bord du canal, sceptique.

-Regardez, dit-elle en pointant au loin, un groupe de gens agglutinés sur un monceau d'herbe.

Les deux hommes suivirent son geste et ne dirent rien pendant un instant.

Quand le camion traversa le pont, ils étaient tous penchés en avant, pour essayer d'apercevoir ce qui pouvait attirer l'attention de ce petit groupe, et quand ils arrivèrent de l'autre côté, l'un des types aperçu le véhicule et s'avança rapidement vers eux en faisant des grands gestes. Sur son visage, un air étonné mais aussi soulagé. Comme un heureux hasard.

-Vite! Venez! S'exclama t-il à peine le pied posé sur le sol.

Ils le suivirent rapidement et en marchant l'étranger, un hispanique d'une trentaine d'années, ne pouvait s'arrêter de parler avec un accent du sud.

-Ce gars est un battant, personne pensait qu'il sortirait, mais il a réussi à remonter et sa voiture elle a disparu. C'était comme dans les films, on aurait dit un revenant. Par contre, il est dans un état pitoyable.

Maintenant, l'équipe trottinait, et Bobby, les yeux perchés devant eux, tendait tout de même l'oreille, intéressé.

-Est qu'il a dit quelque chose?

Le type secoua la tête et s'arrêta avant de pointer la forme devant eux.

Les trois pompiers s'imposèrent à coups d'épaule dans le cercle et leurs demandèrent de reculer, d'une voix presque énervée.

-Eddie! S'exclama Hen en se jetant à terre.

Ça n'avait plus rien d'une inquiétude, maintenant, c'était une certitude. Quelque chose s'était passé, et Bobby n'aimait pas les questions sans réponses.

-Est-ce que quelqu'un a vu ce qu'il s'est passé ?

Il posa les yeux sur chacun des témoins, et comme bien souvent, il se prit une douche froide. Personne n'osa ouvrir la bouche et ils détournèrent même le regard. Il se souvint de ce que le type avait dit.

« Personne ne pensait qu'il s'en sortirait, mais il est remonté. »

Putain, personne ne l'avait aidé, ils s'étaient contenté de regarder alors que sa vie était clairement en danger.

Puis une main se leva parmi les gens. Et tous s'écartèrent. Une petite fille apparu au milieu de la masse humaine et à ses pieds, un homme, trempé de la tête aux pieds.

-Moi j'ai vu, avoua t-elle soudainement très timide.

Bobby posa genou à terre et saisi ses mains, avant d'essayer d'intercepter son regard.

-Qu'est -ce que tu as vu? Redemanda t-il, doucement et avec une vois apaisante.

La petite fille tendit le bras, et ses doigts attrapèrent la plaque posée sur la poitrine du capitaine.

Il la détacha.

-Tiens, elle est à toi si tu veux, lui tendit-il, mais tu dois me dire ce que tu as vu.

La gamine fixa cette médaille avec des yeux pétillants et quand elle la prit, elle la serra contre elle.

-Le monsieur il conduisait, il était au rouge et quand il a démarré, il y a eu un bruit bizarre et juste après ça a fait « boum! ». Elle est tombée dans l'eau, mais il n'y avait pas beaucoup de monde. Je crois qu'on était tous seuls avec papa.

Le capitaine détourna le regard vers l'homme qui se séchait de son mieux.

Personne, n'avait plongé.

Si, une seule personne.

-Monsieur, s'enquit le capitaine en s'agenouillant près de lui et en essayant de capter son regard.

Il paraissait surtout essoufflé et encore poussé par l'adrénaline, mais il s'assura qu'il allait bien.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Le type s'essuya le front et s'appuya sur ses deux mains, prit d'une pointe de côté. Visiblement, il n'était pas habitué aux efforts, et son rythme cardiaque s'était emballé.

-Comme la petite à dit, souffla t-il. Il roulait, puis il a fini dans l'eau.

Bobby reporta son attention sur son équipe, qui entourait leur ami et il se releva l'air dur.

-Aucun de vous n'a songé à venir en aide à cet homme. Pas un de vous n'a bougé le petit doigt. Est-ce que vous savez qui est ce garçon? C'est l'un de ceux qui se déplacent quand votre vie est en jeu et qui s'assure que vous puissiez la continuer! C'est un pompier et il sauve vos vies chaque putain de jours!

-Bobby...

-Vous ne méritez même pas que je vous parle, tout ce que vous avez su faire c'est vous agglutiner autour de lui comme des vautours en attendant qu'il crève.

-Bobby!

Il se retourna vivement et Hen, les sourcils froncés, essaya de dire quelque chose.

-Il faut l'emmener de toute urgence, la coupa Chimney.

Ils le soulevèrent du mieux qu'ils pouvaient et le capitaine leur vint en aide.

-Pourquoi? Demanda t-il, en faisant attention à où il posait les pieds.

-Parce qu'il ne respire plus, déclara la femme urgentiste, l'air tétanisé.

***

C'était bien la dixième fois de l'après midi qu'on frappait à son bureau, et après s'être arraché les cheveux par poignées, elle claqua des mains sur le bois.

-Quoi encore!?

La poignée s'abaissa lentement, et la porte s'ouvrît dans un grincement extrêmement insistant. Une tête passa dans l'embrasure, et il semblait qu'elle soit presque plus dérangé que l'occupante du bureau.

La secrétaire entra, un air coupable sur le visage et un sourire désolé, cachant une crainte de se faire hurler dessus.

-Désolée de vous déranger lieutenant, mais j'apportais du café, je me suis dit que vous pourriez en avoir besoin.

Athena la dévisagea, perplexe et désabusée et souffla avant de se relâcher. Elle se frotta le front, honteuse et accueilla la jeune femme avec un souffle de soulagement et un sourire gratifiant.

-Toutes mes excuses, déclara t-elle en écartant les dossiers de son bureau pour accueillir la tasse fumante, je suis légèrement sur les nerfs.

Détendue, la jeune femme sourit et lui assura qu'elle n'en était pas fâchée.

Les yeux de la lieutenant ne pouvaient se détacher de tous ces dossiers, ces photos et ces questions qui envahissaient ses pages blanches.

-Oh, c'est l'accident de ce midi? La voiture tombée dans la rivière? Intervint la jeune femme en apercevant les photos prises d'un 4x4 noir, extirpé de l'eau et complètement cramé à l'arrière.

Quand elle se rendit compte qu'elle avait été trop curieuse, elle afficha un nouvel air coupable et désolé et entama sa marche arrière pour ressortir. Athena arqua un sourcil.

-Dites moi Daphné, c'est bien Daphné n'est-ce pas?

La jeune femme hocha la tête, serrant son plateau contre sa poitrine.

-Qu'est-ce que ces photos vous évoquent? Tourna t-elle les cloches vers la jeune femme en s'affalant dans son fauteuil.

Cette dernière fronça les sourcils, perdue et persuadée d'être tombée dans un piège, mais elle s'avança, et laissa ses yeux fureter sur les preuves qu'on lui présentait.

-Honnêtement ? Demanda t-elle. La théorie d'une explosion de gaz provenant d'une bouche d'égout est totalement infondée.

Elle posa son plateau et s'appuya contre le bureau. Athena se retint de sourire, mais la nouvelle confiance de la secrétaire lui faisait penser à elle plus jeune.

-On voit clairement les traces noires sous le châssis, ça forme une espèce de soleil, comme ci la source de chaleur avait été centralisée et c'était éparpillée dans tous les sens. Si ça avait été du gaz, la trace de fumée aurait été dirigée dans un seul sens et aurait dessiné une espèce de flamme. Ce n'est donc pas dû à une plaque souterraine, qui plus est, on en aurait entendu parlé dans le voisinage, les conduites sont souvent reliées entre elles.

-Si on élimine cette théorie, il reste quoi?

-Dysfonctionnement électronique? La jauge à essence a pu se percer et pendant qu'il roulait, une étincelle et venue allumer tout ça et embraser la voiture?

-Les témoins disent que l'explosion a soulevé l'arrière de la voiture et lui a fait faire des tonneaux avant de l'envoyer dans la rivière. Mais ils sont catégoriques, le véhicule n'était pas en feu pendant ce temps, ce qui aurait été le cas si de l'essence s'était écoulée. Et le devant aurait probablement sauté aussi.

-Un éclatement de pneus? Ça peut suffire à expédier un véhicule dans les airs.

-C'est un 4x4 de six tonnes. Et les pneus sont en très bon état.

La jeune femme s'avachi dans un fauteuil et laissa ses bras reposer sur l'accoudoir. Elle souffla.

-Je ne vois qu'une possibilité alors, reprit-elle, dépitée.

Leurs regards se croisèrent et Athena su déjà ce qu'elle allait dire.

-Quelqu'un à piégé la voiture et a attendu pour la faire sauter.

Athena reposa les yeux sur le dossier, et elle s'avoua vaincue. En vérité, elle n'avait pas besoin de l'aide de la secrétaire, parce qu'elle avait déjà la réponse à ses questions. Mais elle avait espéré ne serait-ce qu'une seconde qu'elle avait tord et qu'elle s'était fourvoyée. Mais même le peu d'expérience de Daphné avait confirmé ses doutes, et ça ne l'aidait pas.

Ça ne l'aidait pas parce que ça l'énervait de se rendre compte que son ami avait été la cible d'un malade. Et quand elle disait qu'elle avait déjà toutes les réponses, ce n'était pas tout à fait vrai. Une seule restait en suspend.

Qui?

Qui avait des raisons d'en vouloir à Eddie à ce point? Et qu'avait-il pu faire pour s'attirer de tels ennuis?

Et mécaniquement, alors que la jeune fille quittait la pièce, sentant son devoir accompli, ses yeux se dirigèrent vers le tas de feuilles au bout de son bureau. Et spécifiquement, sur la petite pochette cartonnée rouge.

Elle avait été débordée et n'avait pas encore pris le temps de bien tout ranger, mais à vrai dire, c'était peut-être la meilleure alternative à cet instant.

Elle tira les papiers de la pile, manquant de la faire tomber et l'ouvrît devant elle, avant de poser les deux coudes sur la table et de se saisir le menton, pensive.

-Qu'est-ce que tu nous cache?

Elle tournait la première page quand son portable personnel sonna. Elle décrocha et se leva, avant de prendre ses clefs de voiture, et d'un revers de la main, elle referma le secret de ces documents.

Une photo dépassa légèrement de l'intercalaire, ayant glissé à cause du coup de vent.

Une photo prise par une caméra embarquée et annotée d'une date et d'un nom.

Evan Buckley.

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