Chapitre vingt-huit

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Denise serra Léna un peu plus fort conte elle.

Les deux jeunes femmes étaient allongées sur l'un des transats près de la piscine, il faisait froid donc elles portaient toutes les deux un pull. Mais au moins, il ne neigeait pas. L'une comme l'autre avait ressenti le besoin de poser. Tout le manoir était si agité. Les loups de Noah ne s'étaient pas montrés aux caméras de surveillance depuis un moment.

Ils préparaient quelque chose.

Léna se posait souvent par ici ces derniers temps, pour profiter du calme. Aujourd'hui son amie l'avait rejoint, et elle s'était allongée à ses côtés dans le silence.

— Je vais avoir un bébé, lui avait alors soudainement dit Léna.

— Je sais.

La réponse de Denise ne la surprit pas, mais l'absence de jugement dans cette dernière la rassura profondément.

— Un bébé, hein ? Ce sera un garçon, lui avait-elle dit.

— Impossible, avait rétorqué Léna. C'est une fille, je le sens dans mon corps. Quoi qu'il en soit, il ou elle sera parfait.

— Bien sûr qu'il sera parfait, tu as vu ses parents ?

Et elles avaient ri. Denise n'avait rien dit, rien ajouté. Elle l'avait soutenu entièrement dans cette situation. Et Léna devait bien admettre qu'elle était incroyablement chanceuse. En effet, Denise avait accepté tout ce qui lui était arrivé avec une grâce et un calme que Léna ne méritait pas. Elle avait été à l'écoute, du début à la fin.

— Je vais acheter une maison, lui dit soudainement la jeune femme.

Ainsi, elle venait de briser le silence qui régnait depuis plusieurs minutes.

— Tu possèdes une maison, fit remarquer Léna.

— Une autre maison. J'en veux une grande, avec un étage, et deux chambres, et un bureau.

— Pourquoi ? demanda-t-elle avec un sourire.

— Pourquoi pas ? Peut-être que moi aussi, il est temps que je rencontre quelqu'un et qu'on ait des enfants. Ou pas, et peut-être que je mérite juste de vivre dans une immense maison. Tu sais quoi ? Je devrais m'acheter un château.

— Tu le mérites.

— Bien sûr, que je le mérite.

Léna sourit, prête à ouvrir la bouche pour rétorquer, mais à cet instant précis quelque chose changea. Il lui sembla que l'air se mit à crépiter, dangereusement.

En réponse à cela, et écoutant son instinct, la jeune femme se mit debout. Et ce fut juste à temps.

Un immense loup sauta la barrière qui délimitait l'espace autour de la piscine. 

Elle le reconnut immédiatement. Mais, il était d'une couleur plus cendrée, comme si le passage du temps faisait ternir son pelage. Il grogna, dévoilant ses babines pleines de bave.

Une adrénaline monta immédiatement en Léna. Mais aussi une peur bien réelle, la crainte de ne pas pouvoir se protéger. 

— Noah, dit tranquillement Léna.

Elle fronça les sourcils en le regardant, réalisant à peine ce que ça présence ici signifiait. Leur plan, leurs réunions, tout cela n'avait servi à rien. Parce qu'il était devant elle, et allait la tuer.

— Pars, dit-elle toujours sur le même ton à l'attention de Denise, il n'en n'a pas après toi.

Le sublime loup qu'elle avait connu n'était plus. Noah avait l'air malade, il était sale, plus petit, plus maigre. Son cou était moins épais, son museau plus fin, et il avait perdu cette allure gracieuse qu'elle aimait tant.

La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant