La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)

Chapitre vingt-cinq

— La guérisseuse ne pense pas que tu puisses le sauver ?

— Elle n'a pas été d'une grande aide, donc je ne sais pas vraiment. Il faudrait commencer par le capturer vivant.

Léna poussa un profond soupire tout en passant une main distraite dans ses cheveux. Ce mouvement tira sur ses cicatrices, qui la faisaient souffrir ces derniers temps.

Denise et elle s'étaient assises à l'arrière du manoir, au bord de la piscine. Petite, Léna haïssait venir ici, mais depuis les rénovations l'endroit était devenu beaucoup plus agréable. Autrefois à l'abandon, la piscine avait été refaite, la décoration aussi. Comme le reste, l'endroit dégageait quelque chose de plus raffiner, et clairement William avait du gout.

Elles profitaient des dernières vraies lueurs du soleil avant le début de l'hiver. Il commençait à faire froid la nuit, mais les journées ensoleillées contrebalançaient encore tout cela.

Son amie se redressa sur son transat tout en relevant ses lunettes de soleil. Léna devait s'avouer surprise par sa capacité d'adaptation, bien que cela ne lui déplaisait pas.

— Nan, lâcha Denise d'un ton pensif, William ne fera jamais ça.

Léna fronça les sourcils, mais cette dernière ne la regardait pas. Comment pouvait-elle avoir l'air aussi détendue ?

— Il m'a promis d'essayer.

Cette remarque fit sourire la brune.

— Oui, bien sûr. Il te promettrait n'importe quoi.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

Les yeux marron foncé de Denise se posèrent sur elle, lui signifiant clairement qu'elle la trouvait stupide, ou naïve. Léna passa la main pour repousser les cheveux qui se collaient à sa sueur, encore une fois. Quelle idée de venir bronzer, ou même de venir prendre le soleil. Il n'y avait que les humains pour faire cela.

— Parfois je me demande si tu es aveugle, lui dit Denise en ajoutant un grand soupir théâtrale.

— Je...

— Il va ou tu vas, cet homme est littéralement ton ombre. Et je vois bien en quoi c'est un grand loup menaçant, tu as vu ses yeux ? Terrifiants. Son attitude ? Terrifiante. Même ses cheveux ? Terrifiants. Mais, dès qu'il est avec toi on dirait un chiot. Tu pourrais lui dire de s'assoir, je suis presque sûre qu'il t'obéirait.

— C'est dégradant, fit remarquer Léna incrédule.

Denise secoua la tête tout en se retournant pour exposer son dos au soleil, avant de prendre une gorgée du verre d'eau posé à côté d'elle.

— Ce qui est dégradant c'est que vous ne soyez pas ensemble. Léna chérie, j'ai vu Noah et William, la question ne se pose pas.

— Noah est..

— Ton âme-soeur, oui. D'ailleurs je ne suis toujours pas sûre de comprendre ce que ça veut dire. C'est triste, de n'aimer qu'une seule personne, non ?

— Non, rétorqua Léna avec un sourire.

À nouveau, elle se replongea dans ses souvenirs avec Noah. Ou, en tout cas, elle essaya. Il y avait quelque chose qui la bloquait, une ombre menaçante sur son passé. Elle repensa à lui, mais la joie qui lui venait autrefois ne l'atteint pas.

Que lui arrivait-il ?

Ces derniers jours, voir ces dernières semaines, Léna avait l'impression d'être une personne complètement différente. Et si cette guérisseuse avait raison, et si elle devenait folle ? Aux premiers abords la jeune femme avait blâmé tout cela sur le silence de sa louve, mais si l'origine était autre ?