La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)

Chapitre vingt-six

La suite de la journée se déroula comme dans un rêve, confuse, Léna conduisit jusqu'au manoir. Son cerveau fonctionnait aussi vite qu'elle le pouvait, mais toutes ces informations ne faisaient aucun sens.

Une seule certitude prenait le dessus sur les autres. Elle allait avoir un bébé. Un vrai bébé. Un bébé qui allait pleurer, et avoir besoin d'elle. Un bébé.

Elle allait avoir un enfant.

Léna pouvait à peine cacher son sourire à cette pensée. Elle avait assumé qu'elle finirait sa vie seule, avec un homme qu'elle pourrait supporter, à la limite. Mais un bébé ? Seigneur, elle n'avait jamais envisager pouvoir en avoir un un jour. Et la pensée qu'elle serait bientôt une mère la remplissait de joie.

Elle n'avait pas eu de parents, mais elle serait là, du début à la fin pour son enfant. Léna n'abandonnerait pas, et donnerait le meilleur d'elle-même.

Sans même y penser, la jeune femme gara son pick-up, et se dirigea de façon distraite vers sa chambre et s'assit sur son lit. Le monde entier lui paraissait flou, vague. Plus rien n'avait d'importance dans l'immédiat.

William et elle allaient avoir un enfant. Cette pensée la réjouissait moins, la surprenait même et surtout l'effrayait. Noah était son âme-sœur. Enfin, apparemment pas.

Comment avait-elle pu se tromper ? Aussi lourdement, et sur quelque chose d'aussi fondamental ?

Léna avait bien une théorie. Noah l'avait trouvé à une époque où elle était seule, désespérée, personne ne l'aimait. Elle s'était accrochée à lui, parce que pour une raison étrange, il l'avait vu quand personne d'autre ne le faisait. Quand elle était invisible au monde entier, en train de disparaitre.

Est-ce que c'était possible ? Se tromper sur son âme-soeur ?

— Tu dors ?

La voix grave de William lui fit l'effet d'une douche froide. Léna tourna la tête, assise en tailleur sur son lit. Le loup se tenait le dos droit, tendu, dans l'embrasure de sa porte.

— Non, répondit-elle.

Sa propre voix la surprit, comme si elle avait été déconnecté de la réalité pendant un court instant.

— Denise m'a dit que tu avais été voir la guérisseuse, je voulais juste savoir si tout allait bien.

Elle devait lui dire. Elle ne pouvait pas le garder pour elle. Peu importe l'explication, ce bébé était aussi le sien. Cette joie étrange qu'elle ressentait, elle devait la lui partager.

Cela l'embêtait vaguement. Léna voulait garder cet enfant comme un petit secret, un peu plus longtemps. Mais elle ne le pouvait pas. Pas avec les combats qui approchaient.

— Ferme la porte, lança-t-elle.

Il obtempéra en fronçant les sourcils.

— Qu'est-ce que...

— Je suis enceinte.

Les mots tombèrent comme un coup de marteau. Surprenant, irréfutables, Léna réalisa soudainement qu'elle ne pouvait pas les reprendre. Et tout cela, prit une dimension réelle.

— Tu... quoi ?

— Je vais avoir un bébé.

Elle prit une profonde inspiration, pour se donner de la contenance et du courage.

— On va avoir un bébé, corrigea-t-elle.

Léna n'osa pas soutenir son regard, elle gardait les yeux droit devant elle. Le silence se fit si long qu'elle se sentit obligée d'ajouter :