Chapitre dix-neuf

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— Donc, commença Denise

Elle fit un geste de la main en direction de Léna, comme pour la toucher, mais s'arrêta pour remettre sa tête dans la cuvette des toilettes et recommencer à vomir. Léna lui caressa le dos du bout des doigts tout en tenant ses cheveux.

Les deux jeunes femmes avaient beaucoup trop bu, et malgré sa résistance à l'alcool Léna était saoule.

— Si je résume, recommença Denise lorsqu'elle eut fini, il est beau. Intelligent, intéressé par toi, et un dieu du sexe. Sans oublier son charisme, et sa voix grave.

— C'est pas mal ça, confirma Léna en souriant.

Elle se laissa tomber sur le carrelage froid de la salle de bain.

— Mais tu l'as quitté.

— Tu ne comprends pas, lui dit Léna.

— Non en effet, confirma Denise, je ne comprends pas. On parle bien de l'homme que j'ai croisé chez toi ? Le grand blond aux yeux bleus perçants, celui qui..

— Oui, la coupa la jeune femme, lui.

— Tu as couché avec lui ?

Léna hocha la tête tout en passant une main distraite dans se cheveux. Elle devrait les couper, ils étaient beaucoup trop longs et lui arrivaient presque aux fesses.

Est-ce que la pièce tournait où c'était juste une impression ? Elle posa la main sur le sol pour trouver un point d'ancrage, mais cela aggrava la situation.

La louve de Léna tournait en rond, enfermée au fond de l'esprit de la jeune femme. Elle paraissait agacée, et la jugeait.

— Oui, pourquoi est-ce que tu as l'air aussi choquée ?

La jeune femme se demanda vaguement si elle devait être vexée.

— Félicitations !

Denise leva la main pour taper celle de Léna, mais fut couper dans son élan par une nouvelle vague de vomi qui dura quelques secondes.

— Pourquoi l'avoir quitter ?

— Je viens de le dire Denise, j'ai... Des choses à régler. Et je sens que je ne suis pas la femme de sa vie, et il a des colocataires, beaucoup de gens. Et je n'aime pas vivre avec autant de...

— Tes excuses sont nulles, lui dit Denise.

Elle la regarda avant de se lever pour rapidement laver ses mains, et attacher ses cheveux ébènes en un chignon mal fait.

— Comment tu peux savoir que vous ne resterez pas ensemble ? Tu sais il y a des gens qui se mettent en couple, se marient et restent ensemble jusqu'au bout de la ligne.

— Pas moi, lui dit Léna.

Denise se rassit sur le sol, le dos appuyé contre l'évier de la jeune femme.

— J'ai déjà rencontré mon âme-soeur, et il est mort, continua-t-elle.

Son amie la regarda, visiblement désolée.

— Tu crois en l'âme-soeur ? lui demanda-t-elle, c'est adorable je n'aurai pas cru ça possible de ta part.

Léna ne pouvait pas lui dire qu'elle faisait plus que d'y croire, et que c'était une réalité pour elle.

— On n'a pas une personne, continua-t-elle. Dans notre vie, on a...

— Pas moi. Moi je n'ai qu'une seule personne.

Denise haussa les épaules, ne voyant pas l'intérêt de rétorquer et lancer un dispute.

— Tu ne te rends pas compte, continua Léna, je...

La jeune femme fronça les sourcils. Elle avait du mal à construire ses pensées et ne cessait de perdre le fil de ce qu'elle essayait de dire.

— Tu ne peux pas comprendre, dit-elle simplement.

Denise hocha la tête, vaguement. Léna savait au fond d'elle que cette conversation n'était pas terminée.

— Est-ce que le sol de la pièce penche ? demanda Denise au bout de quelques minutes.

Léna sursauta en entendant ces paroles, avant de réaliser qu'elle s'était presque endormie.

— J'ai l'impression aussi, mais non ma salle de bain est...

Elle fut couper dans sa phrase, et fronça les sourcils tout en faisant signe à Denise de se taire. Les instincts de Léna reprirent le dessus, et les vapeurs d'alcool semblèrent se dissiper. Là, en bas, il y avait du bruit dans son salon.

Quelqu'un était là.

— Léna ? demanda Denise.

Léna fit signe à son amie de se taire, avant de se mettre debout pour se diriger vers la cage d'escalier. Elle ferma la porte de la salle de bain derrière elle, après avoir demander à Denise d'y rester peu importe ce qu'il se passait ou ce qu'elle entendant

La jeune femme n'essayait même pas d'être discrète, elle se doutait bien que l'intrus n'était pas humain, et il avait dû entendre toute leur conversation.

— Qui est là ? demanda-t-elle.

Au fond d'elle, Léna espérait que la voix grave de William lui réponde. Elle lui avait raccroché au nez la veille, avec un peu de chance cela l'avait énervé, et il était venu la confronter.

Malheureusement l'intrus resta silencieux.

Elle prit une profonde inspiration tandis qu'une peur étrange naissait au creux de sa poitrine. La jeune femme n'avait pas essayé de se transformer depuis qu'on lui avait tiré dessus, et si sa louve refusait de sortir ? Par peur ? Cette dernière était restée bien silencieuse depuis l'attaque, et avait à peine réclamer vengeance. Seule la vue de Noah vivant l'avait réveillé, et elle avait semblé plus paniquée qu'autre chose.

Tout en ayant ces pensées la jeune femme descendit les marches une par une, lentement. Ayant la désagréable impression que quelqu'un, ou plutôt quelque chose, allait lui sauter dessus.

Un bruit sourd la fit sursauter.

Quelque chose venait de se casser. Un verre peut-être ? En arrivant dans son salon, elle réalisa qu'il s'agissait d'un vase. La jeune femme évita les morceaux coupants éparpillés au sol, essayant de ne pas se couper puisqu'elle marchait pieds nus.

— Léna ?

Elle reconnut la voix avant de voir le visage du nouveau venu. Elle se dirigea vers sa cuisine, avec la drôle impression d'être dans un rêve. Tout lui paraissait irréel, déplacé, comme flou. Comme si elle n'était pas au bon endroit dans sa propre maison. Comme si elle était juste... en décalage. Au ralentit, tandis que cette impression ne faisait que grandir, elle s'appuya contre le cadre de porte.

Noah. 

Noah se tenait juste devant elle.

Noah se tenait juste devant elle

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La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Where stories live. Discover now