Chapitre douze

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William évitait Léna.

Ce qui n'était pas pour lui déplaire, la jeune femme ne saurait même pas ce qu'elle lui dirait si elle était amenée à le croiser. Il lui semblait que leur situation était désormais gênante, teintée de non-dits.

Déjà deux semaines qu'elle était dans la meute, presque trois. Il ne lui restait plus qu'une semaine avant que son contrat avec William ne soit terminé.

La jeune femme avait hâte de partir, du moins en surface. Au fond d'elle elle aimait être ici, elle commençait à s'habituer à vivre dans une meute.

Et ce qu'elle aimait par dessus tout : les entrainements.

Elle se battait principalement avec Arthur et n'avait jamais vu Isabelle monter sur le ring. Inutile de préciser qu'elle ne croisait jamais Marius, le compagnon d'Arthur qui semblait la haïr profondément pour quelque raison étrange, et n'avait jamais adressé la parole à Jessica. Cette dernière vivait pourtant dans le même manoir qu'eux, mais elle ne la voyait qu'au petit-déjeuner.

D'ailleurs ce matin était animé.

Léna se réchauffait les mains sur une tasse rouge brulante, la fumée de son café s'en échappait. Elle regardait Arthur et Isabelle avoir un débat animé sur le prochain match de basketball, tout en feignant d'y comprendre quelque chose.

Elle ne s'intéressait pas particulièrement au sport.

Distraite la jeune femme baissa les yeux sur son téléphone. Elle en masquait en permanence les notifications, et, pour une fois, ouvrit sa messagerie. Évidemment, Denise l'avait inondé de messages. Tous incendiaires, son amie était énervé. À juste titre, d'ailleurs les derniers textos étaient insultants.

Léna tapa rapide "Je vais bien, j'espère que toi aussi. Un jour je t'expliquerai tout, promis", elle hésita à rajouter un smiley mais se dit vaguement que cela serait louche, car elle ne elle faisait jamais.

La jeune femme appuya sur envoyer tout en ayant conscience que Denise ne la pardonnerait pas facilement, lorsqu'elle rentrerait chez elle. Ceci dit, elle ne lui avait donné aucune raison de lui faire confiance.

— Non ! s'exclama vivement Isabelle, Léna dit-lui.

— Elle a raison, lança Léna.

Elle n'avait aucune idée du sujet de conversation. Son ton froid contrastait avec son sourire radieux. Isabelle fit un signe de tête vers Arthur qui fusilla son alpha du regard, s'attirant un grognement réprobateur.

— Léna ne sait même pas de quoi on parle, intervint Arthur.

La jeune femme haussa les épaules en prenant une gorgée de café. Toujours brûlant.

— J'ai raison, lança sèchement Isabelle, j'ai toujours raison.

C'était relativement vrai. En prononçant ces mots la jeune femme repoussant ses cheveux roux derrière son oreille. Elle avait un visage rond qui lui donnait un air sympathique, mais pouvait être dure parfois, son caractère contrastait avec son apparence.

— Laissez moi savoir lequel de vous deux gagne ce débat, lâcha Léna en se mettant debout.

Ils hochèrent la tête vers elle en un geste synchronisé avant de repartir dans une conversation animée.

Léna quitta la cuisine d'un pas léger. Les journées se faisaient de plus en plus facile, elle s'occupait en réalisant des tâches mineures pour la meute. William gérait les grosses décisions, après tout il était le véritable alpha de cette meute.

— Bonjour, lança-t-elle froidement.

Au bout du couloir se tenait William. Pire qu'une apparition, il semblait apparaitre à chaque fois qu'elle pensait à lui. Pas besoin de l'invoquer.

La meute Écarlate - Convoitise (Tome 1 - Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant