Chapitre 12

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Chapitre 12

**********Mintou

Un travail, je me rendais compte que c'est tout ce que je voulais, que c'est tout ce qui me manquait. Kamal m'avait trouvé le boulot que je voulais et ça allait à ma convenance. C'était tout simplement parfait à mes yeux.

J'arrivai à évacuer ma peine, et mon malheur, mais je n'oubliai pas encore. Cependant, je n'avais pas trop le temps de me morfondre. Oui, on était accaparé...

Mais en même temps, je découvrais un autre kamal, différent de mon meilleur ami. Je découvrais kamal le séducteur, kamal le mâle mais aussi kamal l'ami des jeunes dames.

En effet, j'avais l'impression que je venais de le connaitre et je pouvais comprendre pourquoi il était si adulé. En réalité, il était doux... bien trop doux à mon gout.

Maman Salma était aux anges de me voir vivre dans sa maison. Je connais son histoire et je savais qu'elle me considère comme la fille qu'elle a perdue dans un accident de voiture. Mais il fallait que parte, je ne pouvais pas profiter de leur hospitalité indéfiniment.

Jamil m'a envoyé les papiers du divorce et même si kamal voulait que je lui rende les choses difficiles, moi je ne le voyais pas de cet oeil là . Je voulais en finir avec lui et c'est ce que je fis. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec lui et c'était mieux ainsi. J'avais coupé tout contact avec tout ce qui me liait au passé et ça m'allait très bien.

Je rencontrais de nouveaux gens, de nouvelles têtes et je m'épanouissais dans mon travail. Je n'avais plus ce mal qui me guettait et j'étais parvenu à retrouver ce sourire que j'avais perdu.

J'étais seule, allongée dans mon lit pensant à tout ce que j'avais vécu.

je ne sais pas pourquoi mais je me considérais comme un martyr, même si parfois, kamal me disais que j'exagérais. Rire. Le connaissant il voulait atténuer ce que j'ai vécu... mais je me disais qu'il n'y a rien de pire que ça.

Mon réveil sonna au même moment et j'entrai sous la douche. La veille, j'avais reçu mon premier salaire et même si je ne parlais à aucun membre de ma famille, j'ai quand même pris le soin d'en envoyer une bonne partie à ma mère. le message que je reçut en même temps me glaça le sang : «  ma fille tu me manque tellement »

Je n'avais pas répondu. Elle m'avait abandonné au moment ou j'avais le plus besoin d'elle. Elle m'a tout simplement lâché alors qu'elle me connaissait mieux que mon père.

Bref, j'avais également pris le soin de m'acheter de nouveaux vêtements, avec l'aide de ma collègue Fatoumata. Elle connaissait tous les coins et recoins de la ville ou je pouvais acheter ce qui me plaisait. Et je me rendis compte que je n'avais rien perdu en mes goûts.

Et ce matin, comme on avait réunion avec un nouveau producteur et que je devais être aux cotés de kamal, je décidai pour une fois de me lâcher et de porter le tailleur à jupe et manche courte que je m'étais payé.

Vert menthe...

une couleur qui allait avec ma peau, un peu claire. Je ne suis pas assez grande mais assez ronde pour remplir cette jupe qui m'arrivait juste aux genoux.

J'avais déjà un tissage long et je les attachai en queue de cheval. Je finissais donc de me coiffer quand je l'entendis crier à l'autre bout de la maison : TIA DEPECHE TOI... C'EST LE GRAND JOUR AUJOURD'HUI PAS DE RETARD.

J'éclatai de rire avant de prendre mon sac, mon portable et sortit de la chambre. Il était de dos et parlait au telephone quand je lui murmurai que j'étais prête ; Bien sûr, ces derniers jours, il ne me regardait pas trop souvent mais j'eus l'impression qu'à cet instant précis, le temps s'était figé. Intérieurement, j'attendais toujours son approbation et à cet instant précis , son opinion sur ce que je portais m'importait plus que tout.

Quand il se retourna brusquement vers moi, il avait arrêté de parler et me fixait. Il me regarda de haut en bas avant de chuchoter à son interlocuteur : laisse-moi te rappeler.

Il insiste sur ma tenue puis doucement, me murmura comme dans un souffle

- Tia, ta jupe...

- Qu'est ce qu'elle a ma jupe ?

- Elle n'est pas trop courte ?

- Non ! allons-y.

J'avais envie de rire, mais je fis tout pour garder mon sérieux. Ah kamal !!!

Le trajet se fit de manière calme et posée. J'avais envie de discuter, mais je le sentais un peu gêné, crispé . lui faisais je vraiment de l'effet ???

Je me posai cette question tout en manipulant mon telephone. Et une fois arrivés, les choses allèrent très vite.

La salle de réunion était bondée de monde. Kamal se pencha vers moi pour me murmurer : Wa, khana producteur bi entreprise bi yeup leu indalé ? (on dirait qu'il a emmené tous ses employés avec lui)

je voulais rire, mais je me retins et à cet instant même, le directeur s'approcha de kamal, nous salua et tout le monde s'assit.

Kamal se leva. Il était comme d'habitude habillé de son éternel style italien et aujourd'hui, une écharpe entourai son cou. Il était chic et toutes les femmes autour de cette table s'émerveillaient de son speech.

Il venait de finir l'écriture d'une série. À vrai dire, si tout se passe bien, ça sera la première série policière produite a dakar. Il avait le sens de l'écoute et avait su interpréter tout ce qu'il avait récolté jusque-là.

Une jeune femme qui était en face de moi, et dont j'avais remarqué les regards bizarres depuis la prit la parole s'exclamât : oh kamal... merci pour le speech, mais j'ai une question à vous poser. J'ai remarqué que vous avez déjà choisis vos acteurs principaux . Je voulais vous demander qui se chargera du casting des autres acteurs ? De l'organisation et du classement ?

Il se tourna vers moi alors que je ne m'y attendais pas : c'est elle. Je vous présente, Mintou Faye, assistante réalisateur. Elle se chargera du casting et ensemble nous allons choisir les acteurs secondaires.

Tous les regards se tournèrent vers moi et un d'eux,  plus que les autre.  quelques minutes plus tard, la réunion prit fin. C'était simple et productif, mais en même temps, je sentais cet homme, toujours me regardant droit dans les yeux. Instant sur mes moindre faits et gestes.

J'allais rejoindre Fatoumata à son poste quand je sentis quelqu'un me tenir le bras.

- Mlle, excusez-moi. je me présente, kader Faye.

- Enchantée Mintou Faye.

Je lui tendit le bras un sourire que je lui rend et je me rend compte qu'il est très charmant.

Il sourit : ah mais c'est bon signe, nous avons le même nom. Je peux vous tutoyer ?

- Rire oui bien sûr...

Il redevint sérieux : je vous ai observé pendant toute la réunion et vous êtes très belle ; J'aimerai mieux vous connaitre

- Rire vous êtes bien direct vous.

- Nous sommes des adultes miss Faye. Alors, je vous invite à diner samedi ça vous dit?

« Non elle est déjà prise. Merci. »

Kamal l'avait interrompit. Il était derrière lui et kader sourit avant de glisser sa carte dans ma main. Kamal, les mains dans les poches, attendit qu'il parte avant de me fixer : Mintou tu...

Je l'interrompt

- Qu'est-ce que tu viens de faire kamal?

- Hey à quoi tu joues ?

- Mais qu'est-ce que tu veux ?

- ...

Il semblait soudain perturbé, faché, mais partit. J'aimais ce petit air de jalousie que je voyais dans ses yeux et secrètement je me sentais spéciale. En fait, après ce contact avec ce kader, je me rendais compte que je n'étais pas complètement détruite. Que j'étais toujours aussi désirable, que j'avais toujours le droit d'aspirer au bonheur comme tout le monde. Je me sentais soudain vivante, Femme mais surtout très apprécié de mon meilleur ami😉

A suivre.

Union empoisonnée Where stories live. Discover now