Chapitre 29

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Chapitre 29

**********mintou

9 mois de grossesse et j'avais l'impression d'être un ballon de rugby... en fait, un ballon de rugby c'était l'appellation que me donnait mon mari quand il voulait me taquiner... 9 mois de grossesse et j'avais pris plusieurs kilos...

Plus je me regardais devant le miroir et moins je me sentais désirable ; et Dieu sait que j'en avais des envies. Mais kamal était occupé à autre chose que de me donner du plaisir : ma famille.

Depuis mon retour à Dakar, il faisait de son mieux pour que je me réconcilie avec ma famille. Maman et ma sœur. Mais à chaque fois, je lui demandais d'attendre un peu. Bien sûr, on était en bon terme mais je me sentais toujours comme une étrangère à la maison...
Depuis la mort de papa, tout avait changé. La balle s'était retournée et je me sentais maintenant coupable. Coupable de sa mort, mais aussi coupable de ce que j'avais fait... coupable de ne pas être en bon terme avec mon paternel jusqu'à son décès ...

Seulement, après les démarches de kamal, et après que je me sois reconvertis à ma famille, ma mère m'avait rassuré que papa m'avait pardonné lui... et à chaque fois il répétait « mintou est juste fâchée mais elle ne nous déteste pas »

Cette phrase m'avait fait pleurer mais m'avait rassuré. Et depuis ce jour, tout était normal...
Oui, il faisait tout pour se racheter, il faisait de son mieux pour me mettre en paix avec notre entourage et il le réussissait bien.

Mais j'avais besoin de lui, j'avais besoin de sa chaleur, de sa présence, de son corps, qu'il me refusait depuis notre retour...

J'y pensais ainsi et au même moment mon telephone sonna. C'était Fatoumata je décrochai en soupirant : allo !

- Allo Mobidic ? comment vas-tu ?

- Pff, tu m'appelle encore comme ça   et je raccroche

- Rire, laisse tomber... alors dis-moi, comment tu vas ? tu n'es pas seule j'espère ? kamal m'a dit que tu ne veux pas de bonne avec toi, mais tu sais que c'est primordial. Tu es à 9 mois je te signale... tu accouche d'une heure à l'autre.

- Fatou, kamal n'en fait qu'a sa tête, de toutes les façons, ça va... il m'a imposé cette fille qui ne parle aucune langue que je connais... de toutes les façons il faut que je me ménage car c'est pour bientôt tu as raison...

- Oui oui... mais bon, accroche toi... sinon kamal est très agité ces derniers jjours.il est constamment enervé il crie sur tout le monde meme sur moi.Ca va entre vous ?

- Oui ça va !!! peut-être qu'il est inquiet pour moi... je pense que c'est ça !!!!

- En tout cas, rassure-le, il n'est pas tranquille et je sais qu'il t'aime plus que tout. Il s'en veut et tu le sais...

- Oui je lui en veux plus de toutes façons ... ne t'inquiète pas.

Discuter avec fatou était une sorte de thérapie pour moi et je me sentais bien...
Rire je connaissais mon mari, je pouvais décrire ses moindres faits et gestes... j'avoue que ce manque se faisait sentir aussi de son coté, c'était une bonne chose...

J'avais soudain mal au dos, et au moment où je me levais pour voir ce que la bonne faisait, j'entendis la sonnerie... je déviais pour aller ouvrir, sentant toujours ce mal de dos quand je vis .... MAME MBACKE ET MAMAN SALMA

Je me jetais dans ses bras en criant...

Maman Salma : TRAITRESSE CA SE VOIT QUE C'EST MAME QUE TU VOULAIS VOIR...

On éclatait de rire avant que je ne les laisse entrer. Je ne savais pas qu'elles venaient mais sérieusement, leur présence me faisait un bien fou. J'avais réussis à tisser un lien entre ces deux femmes, plus fort que le lien qu'il y avait entre ma mère et moi... même si ce n'était pas la même chose, je leur en étais reconnaissante...

J'avais du mal à m'assoir donc je faisais des vas et viens pour installer mes invités rire...

Mame Mbacké : yaye boy viens t'assoir nak... Salma va m'apporter le tapis de prière. Approche !!!

- Mame tu sais, j'ai mal au dos depuis ce matin et quand je m'assois ça fait plus mal que la normale, donc je préfère marcher, et m'occuper un peu...

Maman Salma sourit : ah en tout cas, on dirait que ce ventre ne te fatigue pas. Moi à ton Age, j'avais juste envie de l'enlever...

- Rire maman ce ventre me fatigue mais je l'adore...

Mame Mbacké était silencieuse soudain et me regardais... elle fronça les sourcils avant de me demander : tu es à terme ?

- J'ai dépassé le terme Mame. Et le docteur dit que je n'accoucherai pas par césarienne comme l'avait prevue l'autre médecin. Bref...

Seulement, l'air de Mame Mbacké me fit peur soudain. Elle me chuchota : ah yaye boy dafa melni Ya nga matou deh. (Ma belle je pense que tu vas bientôt accoucher)

J'éclatai de rire en même temps que maman Salma, mais Mame Mbacké était de marbre. Elle attendait que nous terminions avant de se lever et de poser sa main sur mon ventre... elle fit quelques incantations avant de hocher la tête et de me fixer : dis-moi tu ne sens rien là ?

- Euh non !!!

- Yaye toi aussi, ne lui fait pas peur.

- Salma tu sais elle a dépassé son terme alors...

Elle continuait à dire des mots incompris et je la regardais faire. Je lui faisais confiance, Mame Mbacké était le model même de sagesse...

- Dis-moi mintou, si ça t'arrivais de perdre les eaux tout de suite, on doit t'emmener dans quelle hôpital ? vous avez tout prévu avec kamal ? le sac et les autres accessoires.... Comme vous les jeunes d'aujourd'hui avez....

Je n'entendais plus ce qu'elle me disait car je venais de recevoir une violente contraction... et ce n'était pas normal... j'avais soudain les larmes aux yeux et maman Salma lui murmura : yaye qu'est-ce que tu as fait ?

Elle sourit : j'ai juste demandé au petit la te ménager et de venir nous rencontrer. Il est temps. Allez Salma aide moi à la faire se lever elle va accoucher aujourd'hui...

**********kamal

Mon telephone n'arrêtait pas de vibrer dans ma poche. J'étais en pleine réunion avec un producteur pour le nouveau film et je ne voulais pas laisser cela passer. Je savais que Mame Mbacké et maman allaient faire une surprise à mintou et donc je ne m'inquiétais pas vraiment. Mais j'eu soudain un tilt dans ma tête... je sortis mon telephone que je mis sous silence et au moment de le faire entrer dans ma poche, je reçu un message de ma mère. Je voulus l'ouvrir mais j'hésitais... cependant, je ne savais pas si c'était urgent ou pas et quand j'ouvrais le message « félicitation papa », j'avais crié dans la salle, faisant sursauter tout le monde...

Je criai : J'AI UN FILS.... J'AI UN FILS....

Je savais que ce geste pouvait nous faire perdre ce contrat mais je m'en foutais pas mal. Et au lieu de récolter des remontrances, je voyais à la place des applaudissements... c'était tellement incroyable que je n'arrivais pas à me l'expliquer... je suis père... mintou m'a donné un fils... mintou m'a guérit de ce passé qui me hantait...

A suivre.

Union empoisonnée Where stories live. Discover now