Chapitre 24

7.5K 1.4K 7
                                    

Chapitre 24

**********Mintou

J'écoutais Kamal me crier dessus et je ne le reconnaissais plus. Qu'est ce qu'il se passe dans sa tête bon sang ??? avais je fais le bon choix en l'épousant ? le connaissais je bien avant de m'unir à lui ? et maintenant que je l'ai fait, qu'est-ce que je dois faire pour comprendre son état d'esprit.

Je l'ai regardé partir et je ne savais pas quoi lui dire. Je ne pouvais pas savoir comment l'aider et j'avais juste envi de menterru six pieds sous terre. Il n'est pas normal et il fallait que je comprenne pourquoi.

Bizarrement mon esprit divagua soudain vers ma mère. J'avais besoin d'elle besoin de lui parler.

Je pris mon courage à deux mains pour appeler ma mère. Mais ça sonnait dans le vide. J'insistais encore et encore mais elle ne décrochait  toujours pas. J'eus peur soudain. En réalité ma mère ne restait jamais sans son téléphone et à chaque fois que je l'appelais, elle ne mettait jamais de temps pour décrocher....

Je voulais appeler ma sœur, mais j'avais soudain peur de ce que j'allais apprendre. Un mauvais pressentiment. Maman va-t-elle bien ? et si elle était tombée malade ? et si elle avait quelque chose de grave  ???

Je me posai encore ces questions quand soudain, j'entends encore des pas dans la grande cour... c'était Kamal. Il était beaucoup plus apaisé, plus calme et plus serein. Mais quel genre d'homme ai-je épousé ? me demandais je quand je le vis franchir le seuil de notre chambre.

Mais son visage avait complètement changé. Il était devenu pale mais surtout, confus...

- Kamal qu'est-ce que tu as ?

- Il faut que je te dise quelque chose. Ta sœur m'a appelé tout à l'heure et...

Je ne le laissai pas continuer que je criai : OU EST MA MERE KAMAL.... QU EST-CE QU ELLE A ????

Il s'approcha de moi et j'eus un tilt dans la tête. Je reculai mais je sentais toute force me quitter soudain... il baissa la voix : ce n'est pas ta mère, Mintou, c'est ton père.

- Quoi ? qu'est ce qu'il a ?

- Tu dois rester forte, ton père est décédé il y a quelques instants.

J'avais comme l'impression d'être dans un rêve, ou je ne comprenais pas vraiment l'issue. Je regardais mon mari m'apprendre le décès de mon père comme ça alors que je devais aller le voir...

Je m'assis sur le lit, soutenu par Kamal. J'étais perdue complètement déconnectée. Il me tenait la main, et moi je ne comprenais pas...

- Tu es sûr de ce que tu dis ?

- Ta sœur me l'a dit tout de suite. Tu peux te changer je t'attends pour t'emmener le voir avant qu'on ne l'enterre... car il parait que ton oncle veut faire ça vite. L'état de son corps est un peu...

- Mais de quoi tu parles ?

Et c'est la que la prise de conscience me prit soudain. Je me rendis compte brusquement de ce qu'il se passait vraiment et je ne pus retenir mon éclat de sanglot.

**********Jamil

J'ai appris le décès du papa de Mintou a travers mame Mbacké. Celle-ci avait tenu à ce que je le sache, mais m'avait supplié de ne pas y mettre les pieds. Même si elle ne voulait pas le reconnaitre, la distance qui s'était établit entre son petit fils et lui, à cause de moi lui faisait de la peine plus que jamais. Elle en avait mal mais ne voulait pas le montrer.

J'imaginais actuellement la déception de Mintou face à la mort de son père. Et pourtant, elle m'avait promit d'aller parler avec lui, de lui pardonner et d'oublier tout ce qu'ils ont vécu. Mais je sentais qu'elle gardait toujours une petite rancune dans son cœur. Il lui a fait perdre notre enfant et elle n'était pas prête à lui pardonner.

Mais il n'empêche qu'il était son père et que malgré tout, elle l'aimait même si elle ne voulait pas le reconnaitre.

J'avais plus que besoin de la soutenir à cet instant précis. Elle m'a aidé pendant que personne ne voulait de moi, alors n'était il pas temps que je lui rende la pareille ???

Mais elle est mariée, et je n'avais pas le droit de m'insérer dans sa vie tout en sachant que son mari ne m'aime pas.

Je pris mon téléphone quand même et composai son numéro. Mais ça sonnait dans le vide... il fallait que je l'entende, c'était plus fort que moi et même si je ne voulais pas le reconnaitre, je me sentais vide, et mort sans elle...

J'insistai encore et encore quand soudain, elle décrocha enfin : allo !!

Elle avait la voix pale, mais je savais que c'était elle : jamil c'est toi ?

- Oui ma belle c'est moi... ça va ? j'ai appris la mort de ton père.

- Je suis à l'hôpital...

- Ow !!!  tout va bien ? Tu es dans quel hôpital ?

- Je ne sais pas. J'y suis depuis un moment déjà, j'y ai passé la nuit et depuis mon réveil je ne vois personne.

- Ou est ton mari ?

- Je ne l'ai pas vu... il ....

- Dis-moi le nom de l'hôpital et je viens te voir...

Et sans hésiter elle me donnait déjà le nom de l'hôpital après avoir demandé. J'avais besoin de la voir pour être rassuré, même si c'était un risque. Croiser son mari était la dernière chose que je voulais mais il fallait que je la voie. C'était primordial...

Heureusement, quand j'arrivai à l'hôpital, dans sa chambre, il n'y avait personne. Ni son mari ni sa famille. On était au troisième jour du décès et je savais que tout le monde était surement occupé...

- Mintou ?

Elle se tourna vers moi, les yeux rouges de pleur. Elle était seule.... Mais quand elle me vit, une larme perla sur sa joue... elle murmura : Jamil, ça fait un an que je n'ai pas parlé à mon père et la seule fois ou je l'ai vu cest a la morgue. Suis-je un monstre ?

Je me précipitai pour la prendre dans mes bras, incapable de la voir verser des larmes. Elle était si vulnérable...

Mais je la laissais pleurer... elle se laissait aller comme si elle n'attendait que ça. J'attendis alors qu'elle se calme pour lui demander son mari... mais elle sourit, amèrement...

- Kamal, ça fait trois jours exactement que je ne l'ai pas vu. Personne ne l'a vu, ni mame Mbacké, ni ma mère, ni sa mère, personne. Il parait qu'il rentre dormir et ressort le matin de bonheur.

- Il sait que tu es ici ?

- Je ne crois pas et le mieux c'est qu'il ne le sache pas. Jamil l'histoire se répète et je crois que je ne suis pas destinée à être heureuse.

- Ne dis pas des bêtises toi aussi. Il est surement en colère et tout ça c'est ma faute.

- Jamil tout ce que je peux faire à Kamal ne doit être utilisé pour me punir. Quand il m'a déposé chez ma mère, il est parti et depuis lors je ne l'ai plus revu. Pas d'appel ni même un petit message. Quand j'ai fait un malaise et qu'on m'a emmené ici, je l'ai appelé, mais il ne décrochait pas. Je lui ai laissé un message à savoir que je suis à l'hôpital, mais rien, il m'a complètement ignoré en fait Jamil mon état ne l'intéresse pas, et je sais aussi que l'enfant que je porte actuellement ne l'intéressera pas aussi. Donc, dès que je sors de cet hôpital je demande le divorce et je quitte la ville pour aller vivre  avec ma tante Binta. Je l'ai appelé et elle est prête à m'accueillir chez elle....

Je l'écoutais parler et la seule chose que j'ai pu retenir c'est sa grossesse. Je la fixais, elle semblait si désemparée et si vulnérable que j'en avais le cœur gros. Il fallait qu'elle fasse ce dont elle avait besoin et je sentais qu'elle avait besoin de tout sauf de s'éloigner de Kamal. C'était dur pou moi de l'admettre mais c'était vrai. Il fallait que je l'aide.... Mais comment ??? me demandais je. Et si partir était la seule solution pour elle de se retrouver ????

Dois je l'aider à quitter cette ville ? Ce pays?

A suivre.

Union empoisonnée Där berättelser lever. Upptäck nu