Chapitre 6

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Chapitre 6 : je l'ai tué

*******Kamal

8 novembre 2015, une date que je n'oublierai surement jamais. Comme dit l'adage, seuls les âmes perdues se retrouvent.

J'avais mal, mais en même temps j'avais honte, honte de ce que j'avais fait, mais aussi honte de ce qu'il s'était passé. Comment avais-je pu faire ça alors que je savais, alors que je connaissais l'importance que maimouna accordait à sa grossesse. Je lui ai tout simplement demandé d'avorter, comme ça alors que je savais pertinemment qu'elle le voulait ce bébé... mais moi, je n'ai pas été en mesure de me canaliser, je n'ai pas pu être celui qu'elle voulait et voici le résultat. Elle me déteste et ce sentiment j'arrivais à le lire sur son visage.

Je m'assis sur les bancs de la place de l'indépendance et je regardais le monde qui m'entourait. J'étais peiné angoissé et perdu, mais en même temps, j'avais ce mal atroce qui me déchirait le cœur.

8 novembre 2015 date de décès de ma fille.

Oui c'était une fille et oui je l'ai aimé... oui j'ai demandé à sa mère d'avorter et elle n'a pas voulu. Mais j'ai insisté je l'ai harcelé je suis passé par l'intimidation et elle la fait après plusieurs mois de grossesse. Un avortement qui peut  lui couter la vie, m'avait dit le médecin  Mais surtout, un avortement qui lui a couté sa trompe.

Mon Dieu, qu'est-ce que je mérite ????

Je me posai ces questions ne manquant pas de verser une larme. Quand je lui ai demandé d'avorter j'étais loin de me douter que je tuais un enfant qui s'était déjà formé et quand sa meilleure amie, qui était également médecin m'a montré le fœtus mort, j'en ai pleuré toutes les larmes de mon corps, me sentant coupable comme elle le voulait en me le montrant. J'avais si honte que je n'arrivais plus à me regarder sur la glace depuis lors...

Mais alors que je me morfondais ce jour la même, incapable de retourner chez moi, je vis ce couple qui parlait intensément à l'autre bout de la rue. La jeune femme était belle et si douce que je me demandais s'ils se disputaient ou pas...

Je vis l'homme lui caresser l'épaule et quelques instants plus tard, il partit... la jeune femme avait l'air désemparée, et seulement quelques secondes après, elle s'évanouit.

Je ne sais pas ce que j'ai ressenti à cet instant précis mais j'ai couru tel un automate pour aller vers elle. Il y avait déjà des gens autour d'elle mais je n'ai pas réfléchis. Je l'ai soulevé pour l'emmener à l'abri et entamer les premiers secours. J'avais acheté un sachet d'eau que je mis sur son front avant de le percer brusquement...

Elle sursauta et ouvrit les yeux, mais au lieu de s'étonner du monde qu'il y avait autour d'elle, elle éclata  en sanglot. C'est là que je compris que sa douleur était  si profonde qu'elle  ne se souciait pas de ce qui l entoure.

On était la sur un banc public de la place de l'indépendance mais les gens autour avaient disparu... tous parti. Je la serrai dans mes bras, j'avais étreint cette inconnue et je la laissais pleurer doucement tout contre moi...

Elle se laissait faire, elle se laissait aller à ses sanglots et je l'écoutais pleurer. J'avais l'impression de serer maimouna dans mes bras, j'avais l'impression qu'elle me parlait, qu'elle me pardonnait mon acte, mais là c'était tout aussi différent.

Une jeune mère vint s'assoir à coté de nous. Elle avait sa petite fille sur le dos et cela augmenta ma peine et mon désarroi. Mais je suis un homme et il fallait que je calme cette femme dans mes bras en train de se noyer dans ses larmes.

La petite fille sur le dos de sa mère pris le bras de la jeune femme qui sursauta puis s'arrêta instantanément de pleurer. Elle essuya vite ses larmes et la mère de la petite lui murmura : ma chérie, la vie peut être dure et quoi qu'il puisse t'arriver, comprend qu'il y a des gens qui vivent pire que ce que tu vis. Essuie-moi ces larmes s'il te plait.

Union empoisonnée Where stories live. Discover now