Chapitre 18 : « Avant d'avoir dit Quidditch »

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Thaïs se trouvait de nouveau devant le tableau de l'ancêtre Greengrass. Le personnage du cadre ne l'avait pas encore remarqué, il s'agitait devant un bureau, faisant dos au Poufsouffle. Thaïs se ratatina contre le mur, il avait peur, très peur. Il ne restait qu'une petite demi-heure avant de se retrouver sur le terrain de quidditch aux côtés d'Arthur face à tous les Serpentard qui voulaient tenter de rejoindre l'équipe de leur maison. Il n'avait rien à faire là-bas et cela le rendait déjà fou d'angoisse. Pouvait-il encore se rétracter, courir jusqu'à sa salle commune, se cacher la tête sous un oreiller ?

Le vieil homme lui fit face et contourna un bureau pour se rapprocher comme s'il se mettait à une fenêtre pour voir ce qu'il se passait en dehors de sa toile.

« Il y a encore peu de temps, l'écusson qui attendait devant cette porte était de vert et d'argent, remarqua-t-il. Un déjà bien grand jeune homme pour son âge, bien bâti, le visage un peu banal mais amical. Quel était son nom ? dit-il, grattant ses longs cheveux blancs.

— Harvey Forgoyl, c'était l'ami d'Arthur. Il a quitté l'école.

— C'est fort dommage, il n'y a pas de plus bel endroit que Poudlard. La famille Greengrass a fortement financé l'école pendant de longues périodes. J'ai moi-même enseigné ici, évidemment je m'occupais des cours d'alchimie. J'ai accompagné de très grands sorciers de l'époque, encore aujourd'hui c'est un art que l'on enseigne qu'aux meilleurs élèves. Il n'est pas étonnant que mon descendant se retrouve dans cette salle même si cela faisait longtemps que je n'avais pas vu l'un des miens. »

Le vieil homme semblait soudain pris d'une étrange mélancolie, fixant une fiole qui crachait de petits nuages de fumée bleutée. Il resta ainsi immobile sans même entendre les cloches sonner. Arthur sortit de la pièce et le Poufsouffle laissa le vieux sorcier qui ne semblait plus présent.

« C'est un truc de ta famille l'alchimie ? demanda Thaïs en voulant poursuivre sa discussion avec son aïeul.

— Il y a eu quelques membres qui ont été de bons alchimistes. Il y a lui évidemment, dit-il en pointant le tableau du menton, Lapis Greengrass, enseignant au XVème siècle. Je sais que je suis amer avec ma famille mais ils ont aussi eu leurs bons côtés. C'est surtout pendant les deux derniers siècles que ma famille c'est affilié avec les idées sectaires des sang-purs.

— Je ne suis pas trop politique mais je sais que la création du ministère de la magie et l'organisation du monde magique a causé la création d'extrêmes. »

Le Serpentard renifla mi-amusé mi-sérieux.

« Le monde n'était pas rose avant, non plus. Salazar Serpentard était un homme profondément anti-moldu et pourtant il a fondé cette école et aujourd'hui sa maison reçoit des élèves nés-moldus. Mais tu as raison, ma famille c'est rapidement rapproché des autres familles de sang-pur après la création du ministère. »

Ils arrivèrent dehors. La neige tombait en flocons légers, le Serpentard leva sa baguette et les flocons se heurtèrent aux bords invisibles d'un parapluie. Il tenait la baguette entre lui et Thaïs pour le couvrir, le Poufsouffle décida de contribuer aussi et lança le sortilège qu'il avait utilisé sur les vêtements de Forgoyl. Arthur sembla surpris par la soudaine chaleur et se serra dans ses affaires pour profiter de ce doux réconfort en souriant à Thaïs.

Thaïs traçait le chemin dans la neige et Arthur tenait le « parapluie ». L'herbe était mouillée et glissante, le Poufsouffle prit soin d'assécher au mieux le sol après quelques glissades malheureuses. De nombreux élèves attendaient devant le vestiaire le plus proche du château.

« Rentrez voyons ! cria Arthur alors qu'ils approchaient »

Un élève se précipita sur la porte et tout le groupe s'engouffra à l'intérieur puis Arthur ferma derrière lui en laissant passer Thaïs d'abord.

Le Gentil Et L'AmbitieuxWhere stories live. Discover now