Chapitre 10 : Ami ?

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Le lendemain fut plongé dans une nouvelle appréhension, Thaïs avait cours toute la matinée avec Arthur pour un cours d'Histoire de la Magie, d'Etude des Moldus puis une heure d'Arithmancie avancée. Puis il y avait ce rendez-vous pour les révisions d'alchimie du Serpentard, Thaïs ne savait toujours pas comment il se débarrasserai de ses deux compères. Theseus voudrait profiter du cours de Runes d'Elena pour travailler la métamorphose sans subir la pression de se faire ridiculiser devant la Poufsouffle. Ces cheveux étaient passés du roux au rouge pétant. Malgré la technique comprise grâce aux erreurs du premier année Alec, la maîtrise était encore loin. Thaïs, lui, avait profité de sa douche pour retourner à sa teinte naturelle ; ce nouveau type de magie le laisser rêveur de possibilités. Après la séance de métamorphose, Elena reviendrait et voudrait travailler son Patronus qu'elle avait dû mal à garder formé.

Et ensuite, Thaïs devrait soit dire la vérité, soit trouver une excuse pour partir seul vers la bibliothèque. Il devait y réfléchir dans la journée et au plus vite.

Lorsque Thaïs arriva au cours du professeur fantôme Binns, ses craintes se confirmèrent. Arthur semblait avoir définitivement supprimer la table frontière, le Poufsouffle se rendait compte qu'il s'était voilé la face, Arthur voulait quelque chose, il était évident que ce changement avait vocation à durée. Il s'installa donc à sa table habituelle, à côté du Serpentard.

« Salut, Arthur, dit-il toujours incertain du ton approprié.

— Bonjour Gardeen », répondit-t-il sur un ton égal

Thaïs évalua avec attention le Serpentard : il continuait à l'appeler par son nom ce qui le mettait mal à l'aise mais il lui offrit un sourire chaleureux qui semblait beaucoup moins formel et un peu hors du personnage.

Le professeur fantôme continua sa psalmodie ennuyeuse sur le département des mystères, Thaïs rentra dans un état second provoqué par le sommeil qui tentait de l'emporter. Avec l'essai que le professeur attendait pour la semaine prochaine, Thaïs n'entendait que des faits qu'il connaissait déjà, il avait l'étrange impression de recopier son travail, certaine partie semblait même moins détaillé que le parchemin qui attendait déjà dans son sac. Il profita de cet instant mort pour regarder Arthur. Il semblait au moins aussi endormi que lui, ses yeux se perdaient au loin, il fixait l'enseignant mais il était évident qu'il regardait dans le vague à travers le corps brumeux du spectre. Sa plume continuait à gratter sur des lignes aux espaces inégaux. C'était étrange, sa main semblait complétement déconnectée de son esprit, peut-être s'en rendit-il compte quand son regard croisa celui de Thaïs car il se reconcentra sur sa feuille et parut déçu par son écriture. Il sortit discrètement sa baguette et dans une étrange danse l'encre se mouva pour rendre aux lignes un parfait espacement et parallélisme, certaines boucles un peu écrasées se gonflèrent pour reprendre un aspect plus rond et les lettres écrasés s'étiraient pour pousser les autres avec une certaine manière abrupte. Thaïs ne put s'empêcher de sourire en voyant ces lettres se battre pour reprendre une forme élégante. Arthur partagea ce sourire et cet interlude raviva les deux élèves jusqu'à la fin du cours.

Une fois ses affaires rangées, il décida que la bonne chose à faire était d'attendre Arthur. Ils sortirent ensemble de la salle et se rendirent vers le cours d'Etude des moldus.

« C'était amusant ce sort, amorça Thaïs.

— J'avais oublié, je l'utilise en permanence après les cours pour simplifier la relecture et je l'ai fait si souvent que je ne regarde même plus.

— Ça me serait utile, mon écriture est encore un peu ridicule avec une plume. »

« Les choses avaient-elles réellement changé à ce point ? », se demanda Thaïs. « Pourquoi était-ce devenu soudain si normal de parler avec Arthur ? ». Il n'avait pas les réponses à ces questions mais c'était agréable. Le Serpentard lui expliquait les bases de ce sortilège étape par étape, cette scène était à la fois si simple et si surprenante. Thaïs ne s'était jamais imaginé voir Arthur parler avec autant de calme, de normalité ; il l'avait pourtant entendu parler avec Forgoyl aussi naturellement et spontanément. Il y avait quelque chose d'incroyable à le voir briser cette exception qu'il offrait à Forgoyl.

Le Gentil Et L'AmbitieuxWhere stories live. Discover now