LE MAESTRO

6. Triangle (2/2)

Rémi, Ziad et Maureen tentent de convaincre Lilia de la nécessité de retourner dans la maison.

– On ne va pas rester dehors. Il y a sûrement d'autres pièges ! explique Ziad.

Rémi la serre dans ses bras, elle tremble.

– Il a aussi très bien pu miner les pièces de la villa !

Maureen raisonne avec justesse :

– Lilia, nous sommes tous rentrés dans le salon, et nous en sommes tous ressortis. Il faut trouver de quoi nous défendre.

– Il faut aussi trouver le local de la technique, suggère Dorothy. Il y a forcément un moyen de communication quelque part !

– Mais, tu penses vraiment qu'il y a tout ça ? demande Diane, comme si la jeune femme était folle.

– Quel intérêt d'avoir investi dans ce matériel ultra cher si l'émission n'était jamais censé exister ? répond-elle en indiquant le bus, les caméras, la villa...

– Il a bien dit que nous étions filmés... L'émission continue, c'est simplement pas celle qu'on nous avait vendu !

Son sarcasme extirpe un rire nerveux d'Achille.

– Faut arrêter le délire, on est en France. A quel moment vous croyez qu'on peut filmer ce genre de chose ? On n'est pas dans les Hunger Games !

– Il a raison, intervient Ziad. A l'heure qu'il est, toute la production doit venir à notre recherche. Il faut gagner du temps, et surtout... chuchoter. Notre chasseur utilise les caméras et les micros.

Tous décident de baisser la voix.

– Qu'est-ce que tu proposes ? demande Lilia à Ziad.

– On se met à couvert dans le salon. On fouille tout, on prend des vivres et ensuite on doit bouger. Dorothy a vu juste, il faudra trouver le local technique. 

– Je retournerai bien faire l'éclaireur dans le jardin, on n'a pas été jusqu'à la pinède. Qui m'accompagne ?

– T'es malade, Ven. Reste avec nous !

– Il faudra se séparer, il nous a mis en garde, rappelle Rocco. 

– Décidons-nous vite, je ne veux pas mourir là ! déclare Diane au bord des larmes.

– Suivez-moi ! 

Ziad ouvre la marche, sur ses gardes, scrutant la moindre parcelle de la façade à mesure qu'elle grossit devant eux. Rémi ne lâche pas la main de Lilia, Maureen surveille avec Achille et Ven leurs arrières, Diane, Dorothy et Nath se blottissent au centre, non sans oublier de scanner sur leurs côtés.

L'immense porte est restée ouverte. Ziad leur ordonne de s'y engouffrer avant de refermer derrière eux. Lilia ramène une chaise qu'elle cale pour bloquer la poignée.

– Cherchez ce qui pourrait nous être utile, propose Rocco en montant sur un tabouret pour inspecter le dessus du buffet.

Diane, elle, regarde les quatre caméras.

– Aidez-nous.

Mais Nath se dirige vers le canapé et défait les housses des coussins.

– Faut le rendre aveugle !

Achille et Ven les aide, ils arrivent à atteindre les caméras et à les recouvrir.

– Et maintenant ? On ne peut pas attendre sans rien faire.

– Il va riposter. Vous avez trouvez quelque chose ?

– Putain, bordel, y'a rien !

–  Les couteaux ont disparu, indique Maureen devant la table pleine de victuailles.