LE MAESTRO

4. Gazelle (2/2)

Aucun des candidats n'ose se relever. La chaleur dégagée par les flammes glace le dos de Maureen. C'est Ziad qui rompt le silence :

– Venez, restons groupés. Allez !

A reculons, Rémi, Lilia et Dorothy rejoignent le cercle que le reste du groupe a formé. Ils se trouvent au bord de la piscine olympique, seul lieu terrassé avec vue dégagée. Ziad analyse les alentours.

– Chacun surveille son côté !

Instinctivement, tous se tiennent la main pour maîtriser leur peur, et leurs tremblements. Le bâtiment calme occupe le Sud et l'Ouest, tandis que le kiosque et le parc principal sont au Nord, enfin l'Est est dense d'arbres touffus. Rien n'est idyllique dans ce paysage, ils sont en terrain hostile.

– Vous voyez quelque chose ? demande Diane, qui préfère fermer les yeux en se collant à Ven.

Nath indique le premier étage de la demeure.

– Là-bas !

Une forme semble se mouvoir derrière les rideaux.

– Faut sortir de là. Rocco, Rémi, venez m'aidez ! demande Ziad en se dirigeant vers le portail d'entrée.

Mais Mélissandre le retient :

– Vous êtes fous ! Ne nous laissez pas !

– On reste ensemble. Allons-y ! propose Ven.

Mais arrivés au portail, après une avancée précautionneuse, vérifiant toujours autour d'eux, force est de constater qu'il est infranchissable. Il n'y a aucun point d'appui, et même une courte-échelle avec Rocco et Ven pour base ne permettrait d'atteindre le rebord.

– Une ouverture manuelle ? espère Diane.

Mais Ziad balaie leurs espoirs :

– C'est cadenassé !

« Bien, bien, bien... » crachent les hauts-parleurs.

Tous pivotent en une demi-seconde. C'est toujours la même voix menaçante.

« La nuit tombe, les lumières ne s'allumeront pas, pourquoi ne pas entrer à l'intérieur ? »

– Tarés ! Vous êtes tarés !

– On n'a pas signé pour ça ! hurle Achille.

Les grésillements des haut-parleurs cessent. Certains réfléchissent à une issue :

– Faudrait faire le tour, voir si la haie n'a pas de failles.

– Tu crois vraiment qu'ils n'ont pas déjà vérifié ?

– Si on ne connaît pas mieux notre environnement, ils auront un avantage sur nous.

D'autres consolent les plus choqués : Diane, Achille et Dorothy.

– C'est une nuit sans lune, constate Lilia. Faut se magner !

Ils reviennent à la piscine, dont les reflets bleutés offrent une lueur protectrice. Ziad insiste :

– Tour de reconnaissance rapide. Pour moi, l'enceinte ressemble à un rectangle. Il faudrait une personne pour inspecter un côté. Qui en est ?

– Ok, je le fais, dit Achille.

– T'es sûr ? demande Mélissandre, se rappelant son état apathique.

– Oui, oui, faut que je bouge.

– Je viens aussi, suggère Maxime. Ven ?

– Non, reste avec nous ! implore Mélissandre.

– J'suis volontaire !