Jour 28 : Crayon magique

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Borice n'avait que huit ans et il n'avait encore jamais vu de crayon qui parlait. Lorsque son stylo bic l'avait réveillé en pleine nuit pour lui demander s'il voulait qu'il réalise trois de ses voeux, il avait été un peu surpris. Il avait même hésité à en parler à sa maman, mais le stylo le convainquit de ne pas le faire. Peut-être aurait-il dû insister.

"Frotiti, Frotonton, décris-moi un personnage et je lui donnerai vie ! Mais attention cher ami, tu n'as le droit qu'à trois voeux avant la fin de ta nuit."

L'enfant réfléchit. Ce n'était pas une requête habituelle. Il demanda finalement qu'il donne vie au gentil éléphant coloré de son livre pour enfant, Elmer. Aussitôt dit, aussitôt fait, l'éléphant se dressait bientôt dans sa maison, légèrement courbé à cause du plafond trop bas. Il fit un tour sur lui-même, serra la main de l'enfant, accepta de jouer au Monopoly avec lui avant de disparaître dans une nuage de papillons colorés magiques. Borice applaudit.

Il demanda ensuite à rencontrer le président de la France, Emmanuel Macron. Le stylo griffonna et l'homme tomba du ciel, en pyjama, complètement perdu. Son regard se tourna vers l'enfant et il commença à lui demander avec des mots trop compliqué où est-ce qu'il se trouvait. L'enfant essaya bien de lui expliquer ce que le crayon magique avait fait, mais le président ne comprit pas grand chose et, fâché, menaça d'aller parler à sa maman. Alors le stylo le fit disparaître, c'était mieux pour tout le monde.

Il ne lui restait plus qu'un voeu. L'enfant hésita. Son regard balaya la chambre et s'arrêta sur la photo de Pompom, son labrador. Pompom était parti au ciel l'année dernière. L'enfant, déterminé, demanda à ce que le crayon dessine Pompom. Quelque chose de mal se produisit. Au lieu de l'adorable chien qu'il connaissait, ce fut un squelette vivant qui s'approcha de lui, ses yeux vides braqués dans sa direction. L'enfant hésita, puis tendit la main. "Pompom lui bondit dans les bras et lâcha la balle de tennis avec lequel on l'avait enterré sur ses genoux. Alors Borice pleura et serra l'animal dans ses bras.

Le crayon magique en fut tellement touché qu'il décida de lui laisser Pompom pour toujours. Ah, ça, pour une surprise... Sa maman ne l'avait pas vu venir et s'évanouit en découvrant la créature. Mais Borice s'en fichait. Il avait retrouvé son meilleur ami et c'était tout ce qui comptait.

Squelettes et tartelettes | Writober 2020Where stories live. Discover now