Fragment d'Esprit Nauséabond

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     Bon. Il semblerait que j'ai l'alcool inspiré ou je ne sais quoi, en tout cas mes pensées semblent être assez ralenties pour que mes mains puissent suivre le fil incohérent de ma pensée ravagée par les mauvais sentiments. Je pense tenter de faire un point sur ma santé et situation mentale. Mon ex semble me manquer un peu, mais c'est surtout le fait qu'il me renvoie chier, m'ignore, semble me haïr, refuse le contact, se comporte comme un con par moments, qui doit provoquer cette sensation. J'ai joué avec lui tout à l'heure, ça m'a fait du bien, malgré le fait qu'il ait refusé drastiquement de m'avoir en vocal, qu'il y avait sa miss dans la team et semblait dire bien des conneries sur moi dans mon dos dans un échange en tête-à-tête avec elle. Il m'a détruit, littéralement, et je suis encore dans le contre-coup de la rupture malgré ces quatre mois depuis la fin. Ca me fait chier de penser à lui, mais je vois son comportement comme une provocation et je n'aime pas laisser passer ça. Je me sens comme le devoir de rétorquer à ses brimades bien que, je le suppose, involontaires.

     Quand j'étais gosse, j'avais souvent l'impression de me transformer en loup-garou, avec les canines qui s'allongent, la gueule qui cherche à mordre et l'humanité qui disparaît. Oh, quand j'étais enfant, ce n'était rien comparé à maintenant, bien que je garde peu de souvenirs de ça. Quand ça m'arrive, j'ai l'impression d'être vraiment une bête. Un râle s'échappe de ma gorge sans pouvoir le retenir, mes lèvres se retroussent, j'ai l'impression de perdre mon humanité, et tant mieux car s'il est bien une chose que j'exècre, c'est cette dernière. Je hais les gens, les humains, ces créatures égocentriques, ethnocentriques, ruinant le monde pour pouvoir régner dessus. Et ô comme je souhaite les anéantir, eux et leur fichu égo, pour que le mien puisse siéger sur leurs dépouilles tel un trône sanglant de carcasses, os et chairs. Oui, c'est indéniable que je suis ce que les gens considèrent comme fou, déviant, décadent, monstrueux. Je me complaît dans cette noirceur, elle m'enveloppe. La nuit est un manteau de velours qui me drape et m'enlace, me berce et jamais ne me lasse. Le chaos me plaît, je m'y complaît. Je veux le côtoyer encore et toujours, m'en délecter à chaque instant, j'aime le bruit, les cris, la douleur. Je veux pouvoir le créer et m'en nourrir, qu'il m'alimente tel l'alcool, me fasse croître encore et encore, gagner cette enveloppe qui m'a lié trop longtemps. La colline. La plaine. Le lieu. La maison. Les fleurs. La roue à aube. J'ai détruit tout ceci. Et ça m'a plu. Les rivières de sang, l'herbe brûlée, la maison hantée, un lieu maudit désormais. Je l'y enfermerais désormais, chacun son tour. La seule personne autre à avoir eut accès à ce lieu m'a aidé à le ruiner, et comme je l'en remercie, oh oui ! Mais il y a l'autre. Habilement manié, il peut créer tant et tant de ravages, comme jamais auparavant, car désormais toute sa mécanique, tout son être tourne autour de lui, s'actionne pour lui, vit pour lui. Lamentable d'être faible au point de dépendre de quelqu'un d'autre. Pitoyable. Crise autistique, bouge et spasmes, perte de cognition, peu de raisonnement, légère remontée consciente. Monstre. Conflit intérieur, ravage tout. Val. Dégâts. Aide. Reprend le dessus. Avertir... Non, pas inquiéter...

Danger danger danger danger danger conscience remonte quand pense à W. danger danger danger éliminer éliminer non lutter manipuler, plus intéressant, ravages plus grand. Prendre de l'ampleur se nourrir toujours plus, bruit chaos, besoin. Secoue la tête violemment, mal aux doigts, fatigue, force à épuiser mon corps et mon esprit, mais reprend le dessus. Sang, mal, douleur, sang, sang, sang. Blesser, rappel conscience, danger ? Monstre, créature besoin de sang, de se nourrir. Alcool ou douleur, toujours plus, trou noir, addiction. Reprend mes esprits, pense à W. Ne jamais lui faire du mal, ne pas lui faire du mal, le protéger, toujours. Là, calme, conscient et pleinement maître de mes mouvements, je reprends peux à peu conscience et émerge comme d'un long sommeil, qui n'est pas sans me rappeler un des épisodes de Love, Death & Robots, où le protagoniste est, on l'apprend vers la fin donc spoil, sur une planète contrôlée par une entité arachnoïde qui l'a plongé dans un profond sommeil afin de le protéger de la dure vérité d'être perdu à des années lumières de sa destination, si mes souvenirs sont corrects. Mes pensées semblent être revenues à la normale, je suis simplement fatigué. Je ne garde des derniers instants, hormis cette évidente sensation qui précède chaque manifestation de cette chose, une certaine détresse mais néanmoins une maîtrise de tout ceci, bien que je n'ai pas souhaité, volontairement ou consciemment du moins, vouloir en faire usage, souhaitant poursuivre l'expérience. Cependant, le fait d'avoir laissé cette "chose" s'exprimer un tant soit peut pourrait avoir eut un effet majoritairement bénéfique. A voir si le faire de renouveler l'expérience, au fil du temps, est une bonne ou une mauvaise chose...


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     Je m'excuse d'avance pour les fautes. Cet écrit a été rédigé lors d'un état second dont je ne me suis pas totalement remis, et mes acquis en orthographe et conjugaison semblent s'estomper relativement rapidement... Il s'agit d'une phase de "transition" entre le moi normal et cette... Chose... Qui hante un coin de ma tête.

Bribes d'un Esprit TourmentéWhere stories live. Discover now