L'Enveloppe de Pandore

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     Depuis maintenant plus d'un an, j'ai sur mon bureau une enveloppe blanche. Des plus banales, pourtant, comportant simplement un nom, une adresse, un numéro de téléphone, griffonnés au stylo bic bleu de la main de mon médecin, ainsi qu'un coup de tampon. Début Janvier 2018, elle m'a été remise. "Ca pourrait d'être utile un jour, voici les coordonnées d'une personne de confiance. Prends ton temps, attends d'être prêt", m'a-t-il dit en me la remettant. 

     Dans cet écrin de papier se trouve une lettre, soigneusement imprimée, demandant simplement et directement "faire passer test psychométrique type WAIS-IV". Tous les jours, je regarde cette enveloppe, qui semble contenir la solution de mes problèmes actuels, suivis d'une myriade d'autres soucis qui me dépasseraient. J'ai tant regardé ce papier que les coordonnées sont gravées dans ma tête, et chaque jour, je me demande si je suis vraiment prêt à sauter le pas, à me lancer, à oser appeler. Et à chaque fois, je me dis que j'essaierai demain, inlassablement, constamment, repoussant toujours un peu plus l'échéance du diagnostic.

     Je sais ce qui me rebute. La conviction que quelle que soit le résultat, la réponse tombera inévitablement tel un couperet, un mouton de guillotine, sur mes maigres illusions d'être un jour quelqu'un de "normal", bien que cette notion de normalité m'ait toujours été floue, incompréhensible et stupide. Mais un jour, je devrais bien me résigner à passer la tête dans la lunette de bois, ce collier, ce collet, et enfin accepter cette sentence. Pourtant, je ne suis toujours pas prêt, car cette nouvelle sera une nouvelle bête lâchée dans mon crâne. Si un nouvel épisode mental de ma vie doit arriver, le diagnostic en sera son titre, la page sera tournée une nouvelle fois, et beaucoup d'encre coulera. Encore une fois.


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     Tss, j'ai l'impression de faire ma drama-queen en ce moment. Mon état mental se stabilise doucement, mais comme le calme avant la tempête, tout ce bordel va me revenir en plein dans la gueule. Et paradoxalement, c'est quand je vais le mieux que j'ai besoin d'écrire, car je recouvre une meilleure partie de mes capacités cognitives et cérébrales en général, et je ne sais pas combien de temps ça pourra durer... Jamais bien longtemps, souvent.

Bribes d'un Esprit TourmentéWhere stories live. Discover now