L'éternelle amour maternelle

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Un jeune homme vient de me raconter une histoire vraiment incroyable lors de la célébration de son anniversaire, le mardi 8 septembre 2020 dernier. C’est un pan de sa vie, une histoire truffée de faits décoiffants qui m’ont mis dans un état tristounet depuis hier ! J’ai donc décidé de vous la partager dare-dare car ce dont il est question est tout simplement invraisemblable ! C’est un peu long mais ça vaut le coup de prendre le temps de lire jusqu’à la fin. Je me mets dans la peau de ce jeune homme pour vous raconter l’histoire telle qu’il me l’a relatée.
Je m’appelle Niamkey Cédric, je suis né le 08 septembre 1999 à Abronamoué, un village situé à quelques kilomètres de la ville de Niablé, en Côte d’Ivoire. A ma naissance, j’ai perdu ma mère. Cette bonne dame est morte en me donnant la vie. Ma date d’anniversaire de naissance est donc celle de l’anniversaire du décès de ma mère que je n’ai pas eu la chance de connaitre. C’est la grande sœur de ma maman (donc ma tante) qui m’a élevé. Aussi, je n’ai pas connu mon père. On m’a fait savoir qu’il est mort 2 mois avant ma naissance dans des conditions bizarres ! Un serpent l’aurait mordu sur la route du champ.
Selon ce qu’on m’a expliqué, j’avais 8 mois (donc tout bébé) quand je quittais le village. La grande sœur de ma mère devait se rendre à Abidjan pour rejoindre son amoureux. Elle décida de partir avec moi. Sa mère (c’est-à-dire ma grand-mère) ne pouvait pas avoir le temps de s’occuper de moi à cause des travaux champêtres et de son commerce de bois.
J’ai grandi en croyant que c’est la grande-sœur de ma mère (c’est-à-dire ma tante) qui est ma mère biologique. Cela est logique puisque c’est elle qui m’a élevé. C’est quand j’ai eu le BTS en 2019, quand je décidai de voler de mes propres ailes en prenant un petit studio à Yopougon, un quartier d’Abidjan, que ma tante me révéla que ma véritable mère est décédée à ma naissance. Aussi, elle me parla de la nécessité de faire un tour à Abronamoué pour rencontrer ma grand-mère qui a beaucoup vieilli et me réclame. Il fallait que je le fasse rapidement car elle pouvait mourir à tout moment. Je ne voulais pas que cela arrive sans que je la rencontre car c’est ma grand-mère qui a les photos de ma mère biologique. Il était important pour moi de voir le visage de cette femme qui m’a donné la vie au péril de la sienne. Depuis que j’ai quitté le village à l’âge de 8 mois, je n’y étais pas retourné.
J’ai décidé de me rendre à Abronamoué juste après le show organisé par l’ensemble des membres de ma promotion académique pour célébrer notre succès au BTS. Nous sommes vers la fin de l’année 2019. On a choisi la salle des fêtes d’un complexe hôtelier situé à Yopougon. C’était un samedi. Ce jour-là, vers les 22h30, pendant le show, un de mes amis vint me voir et m’informa d’un plan B auquel j’adhérai aussitôt. En fait, quelques étudiants de notre promotion ont décidé de se rendre en Zone 4 (un autre quartier d’Abidjan) pour poursuivre la fête. Car un bar très ambiancé venait d’y ouvrir ses portes. Nous étions au nombre de 6 personnes et nous avons prévu nous entasser le mieux possible dans un taxi pour faire le trajet Yopougon-Zone 4.
Au bord de la route, on attendait donc un véhicule pour Zone 4. C’est là que de l’autre côté de la voie, à côté d’un lampadaire, je vis une jeune femme en robe fleurie et portant à la tête un foulard vert olive. Dès que nos regards se sont croisés, j’eus du mal à la quitter des yeux. Je n’arrive pas à bien expliquer ce qui s’est passé mais il y a eu comme une force qui m’attirait vers cette personne. Cette attraction était très puissante ! Sans dire mot à mes amis, je traversai la route pour la rejoindre. Dès que j’arrivai devant la jeune femme, elle me dit aussitôt :
« Cédric, ne va pas en Zone 4, c’est très dangereux ! Un malheur va se produire ! Dis aussi à tes amis de ne pas partir là-bas. Restez ici pour la fête ».
Juste après m’avoir parlé, la jeune femme s’en alla rapidement. Bouche bée, je la regardai partir en marchant très vite jusqu’à disparaitre de mon champ de vision.
Je me sentais bizarre après avoir rencontré cette jeune femme que je n’avais jamais vue. Je me demandais surtout comment elle a su que je m’appelle Cédric et que j’avais l’intention de me rendre en Zone 4 avec mes amis.
Je revins retrouver mes potes qui n’avaient pas encore trouvé de taxi. Sans perdre de temps, je leur fis savoir que l’idée d’aller en Zone 4 ne m’intéressait plus. Je leur conseillai surtout d’y renoncer et qu’une jeune femme étrange m’a dit que ce déplacement est dangereux. Mes amis m’ont ri au nez bruyamment, trouvant que c’était n’importe quoi. N’ayant pas d’arguments solides pour les retenir, je les laissai partir. Le lendemain, j’appris que le taxi a fait un accident d’une extrême violence ! Un de mes potes est malheureusement décédé dans ce drame et les autres ont été sérieusement blessés. Il y en a un qui trainera les séquelles de l’accident tout le reste de sa vie puisqu’on a dû lui couper une jambe.
Ce qui s’est passé m’a profondément touché moralement. J’ai pleuré pratiquement durant toute une journée ! Je fus surtout dans un état bizarre lorsque je me rendis compte qu’une inconnue venait de me sauver la vie en m’empêchant de monter dans ce taxi. Mais qui est cette jeune femme ?
Traumatisé par l’accident de mes amis, je décidai de reporter mon voyage sur le village à une date future.
Environ 1 mois après le drame, une opportunité se présenta à moi. Je bénéficiai d’une bourse d’études pour aller suivre un cycle ingénieur à l’étranger, précisément au Canada. Mais j’hésitais car dans le même temps, à Abidjan, on me proposait un stage dans une grosse société de la place, avec la possibilité d’être embauché. Dans mon entourage, tout le monde me conseilla de me rendre au Canada car c’est ce qui semblait être plus avantageux. J’ai donc décidé de choisir cette option. Il fallait donc que je fasse rapidement mes papiers pour le voyage au Canada.
J’étais au Plateau un lundi pour des courses relatives à mon départ à l’étranger. Vers les tours administratives, je tombai subitement nez-à-nez avec la même jeune femme qui m’avait empêché de monter dans le fameux taxi qui a fait ce terrible accident. Je la reconnus très vite car elle était dans la même robe fleurie de la dernière fois et portait le même foulard vert olive. En plus, elle me fit le même effet, à savoir cette forte attraction qui scotcha mon regard au sien. La jeune femme s’adressa à moi sans passer par 4 chemins :
« Cédric, je t’en supplie, pour l’amour du Ciel, ne va pas au Canada. Si tu vas là-bas tu vas beaucoup souffrir ! Tu ne t’en sortiras pas ! Reste ici et fais ton stage. Tu seras embauché après et ta réussite sociale sera citée en exemple. Ton bonheur est ici et nulle part ailleurs ! ».
Après ces paroles, elle s’en alla rapidement, exactement comme la dernière fois. Toutefois, les choses n’allaient pas être aussi simples pour elle. Je savais que son intention était de me faire du bien, de m’aider à prendre une bonne décision, comme la dernière fois. Mais je voulais savoir d’où elle sortait et pourquoi elle s’intéressait particulièrement à moi. Et donc, lorsqu’elle se mit à marcher pour quitter le coin, j’eus le brusque réflexe de lui saisir la main. Je l’empêchai ainsi de partir en lui demandant pourquoi elle m’a aidé dernièrement et veut encore m’aider. Mais elle me repoussa violemment en me suppliant de me contenter de faire ce qu’elle dit.
La dame marcha très vite pour essayer de disparaitre. Sauf que cette fois, je n’avais absolument pas l’intention de la lâcher d’une semelle. Je voulais comprendre ce que je ne comprenais pas. J’ai donc décidé de la suivre de très près. En s’en allant, elle se retournait de temps en temps et voyait que j’étais à ses trousses. Et à chaque fois, elle marchait plus vite dans le but de me semer. J’en faisais autant.
La jeune femme entra dans un immeuble et prit les escaliers, les pas très pressés. J’étais toujours derrière elle et veillais au grain pour ne pas qu’elle m’échappe.
Finalement, elle arriva dans un service public situé au troisième étage de l’immeuble. J’étais toujours dans ses pas. Elle ouvrit un bureau, y pénétra et ferma la porte. Je saisis aussitôt la poignée de cette même porte et l’actionna. Mais elle l’avait déjà bouclée. Je savais donc que la femme était dans ce bureau de ce service public. Et comme je voulais absolument comprendre qui était cette personne, je restai dans les alentours en train de surveiller le bureau en question, comme un vigile. Je me disais que de toutes les façons elle en ressortira. Donc j’attendais.
Il était 15h à peu près quand la jeune femme entra dans le bureau. Jusqu’à 16h, elle n’en ressortit pas. 16h, c’était aussi l’heure de la fermeture du service et les gens commençaient à partir.
A un moment, le bureau s’ouvrit enfin. Je vis apparaitre un homme d’un certain âge. Ce dernier sortit un trousseau de clé et se mit à boucler le bureau. Je ne comprenais rien. Mais où est la femme ?
Je m’approchai du monsieur, je le saluai et je lui demandai gentiment où était passée la femme qui est entrée dans son bureau il y a près d’une heure de cela. La réponse du monsieur était surprenante ! Il me dit que personne n’a pénétré son bureau tout l’après-midi. Je n’y croyais pas et j’insistai.
Le monsieur, très compréhensif et en souriant, m’invita à entrer dans son petit bureau pour voir la personne que je prétendais avoir vue y pénétrer. C’est ce que je fis. Et surprise, il n’y avait personne ! Pourtant, ce bureau n’a qu’une seule porte, et c’est par celle-ci on entre et on sort. Où est donc passée cette femme que j’ai poursuivie, et que j’ai même touchée ?
Très perturbé et déboussolé par cette situation digne des contes des mille et une nuits, je n’avais d’autre choix que de quitter les lieux avant qu’on ne me prenne pour un fou. Mais avant de sortir du bureau, quelque chose attira mon attention.
A côté de l’ordinateur de service du monsieur se trouvait une belle photo de lui en compagnie d’une jeune femme. Mes yeux fixés sur celle-ci et en me rapprochant lentement, je reconnus le visage de la personne à côté de l’homme. C’était le même visage que celui de la jeune femme que je cherchais « avec torche ». Oui, c’était bien elle sur la photo encadrée, je n’avais aucun doute là-dessus. Sur un ton mi-joyeux, mi-inquiet, je fis savoir au monsieur que la personne que j’ai suivie et qui est entrée dans son bureau il y a un moment est bien celle qui se trouve à ses côtés sur la photo.
Après cette affirmation, le monsieur s’énerva et, l’air embêté, me demanda fermement d’arrêter « mes conneries ». Pour lui, je nageais dans un grand délire ! Le monsieur indiqua clairement que si quelqu’un était entré dans son bureau comme je le dis, ça ne peut en aucun cas être la jeune femme sur la photo. Car cette dernière est décédée ! Il m’informa qu’il s’agit de sa fille Déborah, morte il y a à peine 3 mois, à l’âge de 20 ans.
« Quoi ! », m’écriai-je presqu’en m’ébrouant. Ce n’était pas possible ! Le monsieur n’avait pas non plus l’air de plaisanter. Mais, en homme sage, il me demanda de me calmer et de lui raconter tout ce qui s’est passé jusqu’à ce que je me retrouve dans son bureau. C’est ce que je fis. Et je commençai par la toute première rencontre avec la jeune femme, le soir de l’accident de mes amis. Après quelques minutes de silence, pour nous, il était clair que c’est le revenant de Déborah que j’avais rencontré. Mais ce qu’on ne comprenait pas c’est le fait qu’elle m’apparaisse et m’aide à prendre de bonnes décisions.
Je me séparai du monsieur tout confus. Mais avant de le quitter, l’homme me laissa son contact et me proposa de l’appeler afin de passer chez lui pendant le week-end. Ainsi, on pourra mieux discuter des étranges apparitions de sa fille dans ma vie.
Le week-end suivant, je me rendis chez monsieur Beugré, le père de Déborah, cette jeune femme décédée l’année passée que j’ai pourtant rencontrée plus d’une fois. L’homme me montra plusieurs autres photos de sa fille soigneusement conservées dans un album de famille. Et l’une des images me perturba. Sur celle-ci, la jeune femme était habillée exactement comme les fois où elle m’était apparue. Oui, elle avait porté la même robe fleurie et le même foulard vert olive. Je fixai du regard cette photo pendant plusieurs minutes, avec les yeux remplis de larmes. Je ne comprenais toujours pas pourquoi cette jeune femme, morte pour de vrai, voulait tant mon bien. Ma tristesse était particulièrement grande face à l’impossibilité de la rencontrer pour lui dire merci. Une autre chose m’intriguait : Monsieur Beugré m’informa que sa fille est décédée le 8 septembre 2019 suite à une brusque maladie. Cette date est bien celle de mon anniversaire ! Quelle coïncidence !
Monsieur Beugré comprit que la photo de sa fille en robe fleurie et avec le foulard vert olive avait de l’importance pour moi. Il me proposa de la garder et je ne me fis pas prier pour accepter. Je repartis donc avec cette magnifique photo de Déborah qui, du coup, est devenue très importante dans ma vie. Je ne m’en séparais plus.
Enfin, le temps de mon voyage à Abronamoué arriva, à quelques jours de la fin de l’année 2019. Je n’avais aucune idée de ce à quoi ressemble mon village qui m’a pourtant vu naitre. J’étais donc pressé de m’y rendre. J’avais surtout hâte de rencontrer ma grand-mère qui avait vieilli. Je voulais l’entendre parler de ma mère et qu’elle me présente les photos de cette dernière. Dans mon bagage, il y avait celle de Déborah qui, comme je l’ai dit, ne me quittait plus.
Arrivé dans mon village, je rencontrai avec beaucoup de joie ma grand-mère qui, malgré l’âge, était encore solide. Elle me serra fortement dans ses bras en prononçant des bénédictions en langue agni, ma langue maternelle que je comprenais bien. J’avais acheté des pagnes et d’autres choses pour ma grand-mère. Sous le regard de cette dernière, j’ouvris mon sac de voyage pour récupérer toutes les affaires que j’avais l’intention de lui remettre. C’est pendant la fouille de mon bagage, en compagnie de ma grand-mère, que tomba la photo de Déborah, que j’avais rangée quelque part, je crois dans une poche intérieure du sac. La réaction de ma grand-mère et la phrase qu’elle prononça me firent frissonner comme jamais !
« Mais où as-tu trouvé cette photo de ta mère ? », me demanda ma grand-mère les yeux grands ouverts ?
Malgré la forte décharge émotionnelle qui me traversa aussitôt le corps en entendant l’octogénaire parler, je parvins à garder mon sang-froid. J’étais surtout persuadé que ma grand-mère confondait les gens, certainement du fait de son âge avancée. Je lui fis savoir que cette jeune femme n’est pas ma mère, que je ne la connais pas véritablement et que je lui expliquerai plus tard pourquoi j’avais sa photo. Mais ma grand-mère continua sur sa lancée et se voulut plus claire. Elle n’avait pas l’air de confondre les choses.
« Je le dis et je le répète, cette femme sur la photo est bien ta mère. C’est ma fille morte le jour de ton accouchement ! ».
Ces propos de ma grand-mère me donnèrent la chair de poule et me mirent instantanément dans un état fiévreux. « C’est quoi cette histoire ? », murmurai-je !
Pour prouver qu’elle savait de quoi elle parlait, ma grand-mère se leva, s’abaissa et tira une vieille mallette cachée en bas de son lit. La poussière qui s’y trouvait pouvait donner le rhume ! Elle ouvrit la mallette et en sortit plusieurs anciennes photos en noir et blanc. Après une sélection rapide, elle me tendit certaines de ces images.
« Voici les photos de ta maman Ahou Chantal. Regarde son visage et compare avec celui de la jeune femme sur la photo que tu as envoyée et dis-moi si ce n’est pas la même personne ».
Je fis ce que ma grand-mère me demanda. Il n’y avait aucun doute. C’était la même personne !
Deborah, la fille de monsieur Beugré décédée le 8 septembre 2019, semble aussi être Ahou Chantal, ma mère biologique décédée le 8 septembre 1999. Quelle dinguerie ! Quelle histoire !
Il y a un truc étrange que vous avez certainement remarqué : les dates de décès sont identiques, à savoir le 8 septembre. C’est seulement l’année qui change. En outre, Deborah est décédée à l’âge de 20 ans (1999-2019), ce qui est également le cas d’Ahou Chantal (1979-1999).
Je finis par comprendre pourquoi Deborah apparaissait pour m’éviter de prendre de mauvaises décisions. Pour moi, il s’agit de ma maman. Ne dit-on pas qu’une mère protège toujours son enfant ! Ahou Chantal, ma mère, d’ethnie Agni, est donc réapparue ailleurs, dans une famille bété, et est devenue Deborah, la fille de Monsieur Beugré.
La dernière surprise de mon histoire concerne la tenue que Déborah porte à chaque fois qu’elle m’apparaissait, cette fameuse robe fleurie et ce foulard vert olive à la tête. Ma grand-mère les reconnut et ce qu’elle avança dépasse l’entendement :
« Tu vois cette robe fleurie de cette jeune femme (Déborah) et ce foulard vert olive, ta mère Ahou Chantal avait une même robe et un même foulard. Elle aimait à la folie cette robe et ce foulard. A sa mort, je les ai gardés précieusement dans mes affaires. Et chaque année, à l’anniversaire de son décès, je sors cette robe et ce foulard pour me souvenir de ma fille. Mais bizarrement, cette année, à la date anniversaire de son décès (c’est-à-dire le 8 septembre 2019, également la date de la mort de Déborah) j’ai constaté que la robe et le foulard avaient mystérieusement disparus de là où je les avais gardés. J’ai cherché partout et je ne les ai jamais retrouvés ! ».
Ne serait-ce pas la même robe fleurie et le même foulard que Déborah porte sur la photo et à chacune de ses apparitions devant moi ?



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