Boukaré et l'autre monde I

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Cette histoire remonte aux années 90 dans un village situé à quelques encablures du nôtre au Burkina Faso lorsque nous étions encore à l'école primaire. Boukaré est le grand frère de mon ami Saydou. Parti pour un marché situé à une vingtaine de kilomètres de son village, Boukaré regagna son domicile autour de minuit. Il faut bien qu'il prenne sa douche et avaler quelques tartines de To avant de s'étaler comme il a coutume de le faire.

Dans beaucoup de villages comme c'est d'ailleurs le cas dans le village de Boukaré, les toilettes étaient en son temps inexistantes. Hommes, femmes et enfants faisaient leurs besoins dans les buissons, se lavaient à l'air libre et à la tombée de la nuit pour éviter de se faire admirer par des passants. Il se faisait très tard, il était presque une heure( 01h.) du matin mais Boukaré ne voulut déroger à la règle, celle de se laver avant de prendre son repas et s'allonger. Il prit donc un seau qu'il remplit d'eau à volonté et le déposa derrière une des maisons de la concession. Il prit le soin de se déshabiller et lorsqu'il voulut plonger la main dans le seau d'eau en face de lui, il entendit une voix bizarre à partir du seau qui lui demandait s'il / si elle pouvait se joindre à lui pour se laver! Cette voix disait « M wa ti d so bi? M wa ti d so bi ? M wa tid si bi? » , qui veut dire « De venir on va se laver... ? ». Affolé par cette visite inopinée qui s'était matérialisée par une voix sépulcrale dont il ignorait vraiment l'origine, Boukaré fila tout nu dans la cour sans rien prendre. Un froid glacial de la pire espèce l'enveloppa et il se mit à frétiller en pleine nuit !

Cette voix avait poursuivi Boukaré jusqu'au tréfonds de sa couverture pour le traumatiser. Chose bizarre, les cris de détresse de notre infortuné preneur de douche nocturne ne pouvait être entendus par personne ! Il se débattit seul comme il pouvait mais la voix n'était pas prête à lâcher prise. Boukaré parvint à se lever et à se tenir debout dans sa chambre. La voix qui le hantait lui demanda " Fo reeda yē?" pour dire où est-ce qu'il allait ? Boukaré ne put répondre ! Une lumière jaillit aussitôt et présenta un être dont la langue qui trainait à même le sol était encadrée par deux longues dents très pointues. Ces oreilles étaient comparables à celles d'un gobelin. Cet être à la fois hideux et étrange laissa entendre à Boukaré " J'ai besoin de toi dans mon royaaaauuuume...! Tu seras plus utile là-bas qu' iiiciii !" Après ces propos la lumière et l'être étrange disparurent aussitôt pour ne faire place qu'à une obscurité jamais égalée dans la chambre, une obscurité dans laquelle on pouvait suspendre un panier... Cette obscurité fut-elle le chant du cygne pour Boukaré ? La suite, dans le prochain numéro !

Âme sensible s'abstenir de s'intéresser au dénouement de cette mésaventure de Boukaré qui vous sera relatée bientôt ...!



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