La ceinture de securité traditionnelle

166 45 3
                                    


Avant de commencer Mets moi une étoile pour me soutenir et  n'oubliez pas de vous abonner à mon compte pour suivre et être notifié de mes nouvelle histoire 😘😇 merci beaucoup....

J'arpentais la rue en descendant vers le centre ville lorsqu'un blanc avec son large chapeau m'accosta pour me demander un renseignement. Il était de passage ici à Korhogo dit-il pour tourner un film documentaire avec son équipe. Il voulait savoir où il pouvait avoir cette tenue que j'arborais fièrement, cette chemise traditionnelle senoufo !
Je souris et m'amusai de ce qu'un blanc trouvât beau l'art vestimentaire africain. Rapidement, je vis une occasion de me faire un peu d'argent. Aussitôt, je pris un air solennel et je lui expliquai que je connaissais quelqu'un qui pourrait les lui fournir à volonté. Je pensai à mon ami Siekou, celui qui m'avait vendu ma tenue. A vrai dire, j'avais acheté l'unité à deux milles mais une fois chez mon ami, je parlai en senoufo pour qu'il vendît la chemise à cinq mille au blanc . Nous étions là à marchander avec Siefou quand un vieux marchand passa avec ses produits hétéroclites faits de crânes et peaux d'animaux, de "ceintures de sécurités traditionnelles " et autres objets. Le blanc fut émerveillé par les articles du vieux senoufo. Il était intéressé par la ceinture traditionnelle. J'étais le traducteur entre le blanc et le vieux marchand. J'expliquai au touriste que selon le vieux, cette ceinture épargnait son propriétaire de toutes sortes d'accident. Je compris en voyant la mine du blanc que celui-ci ne croyait point en ces "bêtises" des noirs mais que ce qui l'intéressait, c'était seulement d'avoir cet objet d'art. Il voulait juste la ceinture pour compléter son lot d'objets d'art africain. Le senoufo céda sa ceinture au blanc qui paya. Quant à Siekou et moi, nous fîmes une bonne affaire car le touriste avait acheté pour vingt mille de chemises traditionnelles. Très ravi de mon service, mon nouvel ami promit de revenir une prochaine fois. Sur ce, on échangea nos contacts et nous nous séparâmes.
Des jours passèrent et un soir, je reçus un appel. Le numéro n'était point un numéro de chez nous. L'appel venait de très loin. Je decrochai avec empressement. Qui me connaissait en Europe ? Je dis "allo" et je reconnus la voix de monsieur Delachouette, le touriste, celui qui avait acheté les tenues traditionnelles et la ceinture du vieux senoufo. Sa voix était chargée d'émotion. Delachouette parlait et je l'écoutais ébahi. Il ne comprenait pas ce qui lui arrive. Mais il avait la certitude que j'avais une réponse à sa préoccupation. L'homme m'expliqua que dès son retour dans son pays, il avait offert à ses amis les tenues traditionnelles qu'il avait rapportées d'Afrique. Cependant il avait oublié la soi-disante ceinture de sécurité dans sa malette jusqu'à ce jour. Ce matin, il se rendait au travail au volant de sa voiture quand il fit une sortie de route. Il percuta dangereusement un arbre. Il entendait les gens crier et puis soudain, il se vit dans son salon assis dans son canapé. Il crut à un rêve. Il se précipita dans son garage pour se rassurer si son véhicule était là. Rien. C'était impossible. Son sac de travail était posé à côté de lui, sur la table. Il l'ouvrit et vit la ceinture de sécurité achetée à Korhogo. Il se rendit sur le lieu de l'accident. Il y avait un monde fou attroupé à cet endroit. De loin, il vit sa voiture, un tas de ferraille. Les pompiers déjà sur les lieux essayaient de voir celui qui était à l'intérieur du véhicule. Mais c'était incroyable. C'était lui au volant de sa voiture mais, comment se faisait-il qu'il s'était retrouvé chez lui lors de l'accident ?
En revanche, une simple ceinture ne pouvait pas le téléporter ainsi !!! Delachouette voulait savoir. Le vieux senoufo disait vraiment la vérité alors !!!
Comment cela était-il possible ?
Moi-même, j'étais interloqué devant le récit du blanc.
Je l'entendais dire
- "allo.... Allo.... allo Alain.......
Cependant, je ne répondis pas. Je lui raccrochai au nez car, je ne savais que dire.

Bizarrement, pendant tout mon séjour à Korhogo, je ne croisai jamais la route du vieux vendeur de ceinture de sécurité traditionnelle. Je le cherchai en vain.
Même Siekou ne le révit plus.

Les Mystères De L'AfriqueWhere stories live. Discover now