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Je cours. De plus en plus vite. J'ai pris soin d'emprunter le couloir de droite pour aller plus vite, mais c'était bien plus dur que je ne l'avais imaginé. Les cris des évadés ont déjà alerté les gardiens. Cela a créé un énorme désordre, je les entends, des cris de tous les côtés, des coups, de lourds pas qui dévalent les couloirs. Je n'ose imaginer la scène qui se déroule, remplie de violence. Mon esprit ne se focalise plus que sur une seule chose : Sehun. Il ne devrait plus tarder.

Au même moment un énorme bruit se fit entendre et les cris redoublèrent, cette fois-ci avec une intonation plus effrayée. C'était l'explosion, j'en étais absolument certaine. La pression monta instinctivement dans mes veines et j'accéléra de nouveau. Tout était prêt maintenant, il n'y avait plus de retour en arrière possible.

J'arriva devant la scène en question, c'était un désastre, la chaufferie était complètement détruite ainsi que les couloirs adjacents. De la fumée grisâtre et brune s'échappaient de la chaufferie, présageant un incident grave. Les débris et la poussière jonchaient le sol, blocs de pierre comme pièces de ciment. Les murs étaient en miettes et le sol méconnaissable, et au milieu de ce carnage, un homme : Sehun. Il toussait dû à la poussière mais il n'avait rien, il était bel et bien sain et sauf. Je n'attendis pas une seconde et me précipita vers lui, à la fois inquiète et soulagée.

- Sehun ?!

Il leva la tête et esquissa un sourire, visiblement heureux de me voir.

- On a réussi...

- Pas complètement, le plus dur est encore à faire. Dis-je en attrapant son bras pour le tirer vers la chaufferie.

Les dégâts ici étaient encore plus imposants, mais nous n'avions pas le temps de nous attarder dessus. Le mur du fond avait complètement disparu sous l'explosion, c'était même à se demander si il y en avait un auparavant. D'un même homme nous courûmes avec détermination vers notre porte de sortie.

Ça y est, nous étions passés. Évidemment cela ne s'arrêtait pas là, il y avait encore un long couloir à traverser, ce dernier était un couloir sous-terrain secret permettant d'accéder à la prison par la ville en cas d'urgence, mais grâce à nos recherches nous avions pu découvrir son existence pour élaborer notre plan d'évasion.

Le sol était tapissé de débris à n'en plus finir, nous courions tout en essayant, non sans mal, de ne pas trébucher dessus afin de ne pas perdre une minute de notre temps. Cependant, plus nous courions dans les couloirs plus la fumée se propageait dans nous poumons, et il était inutile de préciser qu'elle était toxique.

Sehun toussait, je toussais. Ma vue se brouillait et ce qui devait arriver arriva ; je ne vis pas la grosse pierre devant moi, et avant même que je puisse comprendre ce qui m'arrivait ma cheville claqua violemment contre l'objet en question et je me retrouva au sol, étalée dans la poussière et les décombres.

Je m'en voulais, j'en voulais à moi-même car je savais que cette erreur nous coûterait sûrement cher. Ma faiblesse et ma distraction nous avait ralenti des plus lamentablement.

Sehun s'était arrêté, je le voyais du coin de l'oeil revenir précipitamment vers moi, l'air paniqué.

- Mei ?! Tout va bien ?

Un léger « oui » franchit la barre de mes lèvres tandis que Sehun me pris par le bras pour me relever. Je m'appuya à lui et ressenti soudainement une grande douleur au niveau de ma cheville, et un cri m'échappa malgré moi.

Sehun me regarda, il sembla comprendre et s'accroupis au sol, examinant de plus près la provenance de mes plaintes, en silence.

- Ta cheville est foulée Mei..

- Ce n'est pas grave, je peux toujours courir !

- Non, tu n'y arriveras pas, on a pas le temps, je vais te porter.

- Pas question que je te ralentisse, cours et ne m'attend pas !

- Ne-

Sehun fut interrompu par les cris des gardiens au loin, ils approchaient de plus en plus alors que la panique se lisait dans nos yeux.

L'expression de mon compagnon changea, d'inquiétude il passa à colère et détermination. Tout était de ma faute.

- Merde !

Il me lança un regard mélangeant interrogation et accusation et je lui confirma que je pouvais courir. Il hocha la tête en signe d'approbation, et me pris la main pour me guider.

Le bruit des pas des gardiens devenait de plus en plus proches, ils nous hurlaient de nous arrêter et d'autres choses auxquelles je ne m'attarda pas. Il n'y avait plus une minute à perdre, dorénavant c'était une question de survie.

- COURS !

Sehun me tira dans sa course, j'essaya tant bien que mal de le suivre, me tordant silencieusement sous la douleur croissante qui emparait mes chevilles.

Nous courions, main dans la main, à en perdre haleine, la transpiration fluente sur notre combinaison orange due à la fatigue et à la chaleur. Nous ne dîmes plus mot, bien trop concentrés par notre objectif. Hélas plus nous avancions plus un écart se creusa entre nous deux, et nos mains se lâchèrent d'elles-mêmes dans l'action, incapables de suivre l'autre.

Liberty | OH SEHUNWhere stories live. Discover now