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2 ans, 5 mois, 9 semaines et 3 jours...

J'en ai marre. Marre de cette attente interminable. De cet ennui permanent et de ce compagnon de cellule froid comme la glace.

Étais-ce si grave comme crime ? Au point de me faire sombrer dans la folie ? Je n'en sais rien mais quoi qu'il en soit, leur méthode est efficace, je ne risque pas de recommencer.

Le gardien vêtu de son uniforme et de son 9mm rangé dans l'étui attaché à sa ceinture dégaina son trousseau de clés et ouvra notre cellule, m'informant que c'était l'heure de la douche pour les femmes.
Je me leva, attrapant la fameuse combinaison orange propre qu'il me tendait, et parti aux douches communes. L'intimité y était loin d'être présente, mais on finit toujours par s'y habituer. Pour une homme il s'agirait du paradis, une foule de derrières rebondis à volonté, mais pour nous ça nous est devenu complètement égal, pudique ne fait plus partie de notre vocabulaire désormais.

Vous devez vous demander pourquoi diable ne nous échappons pas ? Et bien, c'est par résignation, les premiers mois on a tous essayé, par tous les moyens possibles, en vain. Il n'est plus la peine de prendre le risque d'alourdir notre peine et par la même occasion notre séjour ici, il est déjà bien assez long. Mais il faut bien l'avouer, si une occasion se présentait, je n'hésiterai pas une seule à seconde à ficher le camp de cet endroit infernal.

Je me déshabille donc, rejoins la douche libre entre deux pensionnaires que je connais bien, les discussions fusent à mes côtés mais je n'y prête pas attention. Je ferme les yeux et profite de ce moment de répit, laissant l'eau brûlante couler le long de mon corps lavant mes erreurs et mes défauts par la même occasion.

Quand soudain, j'entendis une conversation qui m'interpella et ouvris les yeux.

Sehun.

Elles parlaient de lui, encore. C'était devenu une habitude, elles l'idolâtraient comme un dieu vivant, mais un dieu vivant qui a fait de lourdes erreurs apparemment, si j'ai bien compris notre monsieur Oh international en est à sa 6e année de prison. Il n'a jamais parlé, jamais échangé, jamais souris. Personne n'a jamais su pourquoi il était emprisonné et c'est tout comme si personne ne le saura jamais. Voilà pourquoi je ne l'aime pas, il a le don de m'énerver, son air nonchalant et je m'en foutiste est un supplice à regarder chaque jour.

Je ne comprends pas ce qu'elles lui trouvent, elles voient en lui un homme charismatique et beau, et bien que je ne puisse dire le contraire ça n'est pas ce que je vois de mon côté. Moi, je vois un être renfermé sur lui-même, comme quelqu'un qui aurait vécu trop de déceptions et dont l'on aurait trahi la confiance trop souvent. Je vois des plaies toujours ouvertes, de la tristesse, de la colère et surtout beaucoup de solitude. Son âme a l'air aussi sombre que notre cellule de nuit, et ses yeux vides de larmes. Est-ce donc pour ça que tu ne me laisses pas te découvrir Sehun ? De quoi as-tu si peur ?

Ne te renferme pas, je serais différente moi, je ne te laisserai pas.

Liberty | OH SEHUNWhere stories live. Discover now