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Un coup d'oeil à droite, puis à gauche. Personne. La voie était libre, c'était maintenant ou jamais.

Mes pieds m'emmenèrent vers la chaufferie d'un pas précipité, les semelles de mes bottes claquant silencieusement contre le sol luisant. La pièce était vide, comme attendu. J'analysa une à une les chaudières présentes entre ces quatre murs, sans éprouver trop de difficulté pour dénicher la défectueuse. L'une d'entre elles fuyait légèrement, c'était sans aucun doute celle que Sehun avait trafiquée.

Je m'avança vers cette dernière et l'examina de plus près. Le trou duquel s'échappait le gaz était suffisamment grand pour que le tout prenne feu, c'était parfait. Je descendis le zip de la fermeture éclair de ma combinaison orange et plongea la main à l'intérieur, en ressortant bon nombre de papiers et matières combustibles. J'avais pris tout ce que j'avais pu parmi les déchets et, bien heureusement pour moi, tout ce matériel était plat et ne se voyait pas dans mon ensemble.

Tout en gardant une distance de sécurité près du gaz j'éparpilla tous ces combustibles au pied de la chaudière, évitant de faire de gros tas pour ne pas attirer le regard d'un gardien et détruire toute l'opération. Une fois ma partie accomplie je me releva, et pris soin de salir mes mains, histoire de faire croire que je sortais de la pièce pour du travail et non quoique ce soit d'autre. Il ne fallait pas paraître suspecte.

Je sortis nonchalamment de la chaufferie, et fort heureusement pour moi personne n'eut l'air de trouver cela étrange. Ils vaquaient tous à leurs occupations. Je croisa le regard de mon coéquipier au loin, et d'un léger hochement de tête je lui fis comprendre que tout était prêt. Son regard changea pour de la détermination, nous savions tous les deux qu'il ne restait plus qu'une seule étape et que cela serait à lui de la mener à bien. Il ne comptait pas échouer et je lui fis entièrement confiance sur ce point, la liberté était à quelques pas.

Nous partîmes chacun de notre côté, j'avais en effet moi aussi une dernière chose à accomplir : faire diversion. Il est évident que l'explosion n'allait pas passer inaperçue et que les gardiens débouleraient en moins de deux, c'est pour cela qu'il fallait les occuper le plus loin possible de la chaufferie afin de nous laisser une marge suffisante pour nous enfuir.

Je me faufila rapidement loin de tout ce regroupement de monde, il n'y avait pas une minute à perdre. J'aperçus du coin de l'oeil Sehun, il se dirigeait à pas lents vers la chaufferie, et mon coeur ne put s'empêcher de s'affoler à l'idée qu'il lui arrive quelque chose. Nous avions pris nos précautions mais rien n'était impossible, j'avais déniché un masque chirurgical non usagé dans les cuisines quelques jours auparavant, et lui avait donné pour qu'il se protège du gaz qui serait maintenant bien propagé.

Lorsqu'il ne fut plus dans mon champ de vision je me concentra de nouveau sur mon objectif. Le plan était simple : je devais simplement libérer d'autres pensionnaires. Leur attroupement et leurs cris alarmeraient sans aucun doute les gardiens, qui, paniqués, se précipiteraient pour les remettre dans leur cellule. Qui sait, peut-être que nous permettrons également à d'autres personnes de s'échapper, mais pour être honnête je m'en fichait complètement, seul Sehun et moi-même comptions.

Au tri de déchets j'avais réussi à dénicher une vieille épingle à cheveux, et, ayant un certain talent de crochetage suite à mon braquage de bijouterie je réussirai sans aucun doute à ouvrir les serrures de ces cages sordides.

Je me retrouva finalement dans l'allée de mes recherches, et tous les regards des prisonniers se tournèrent vers moi, intrigués. J'étais dans la partie de la prison dédiée aux « petits » crimes, c'est à dire que les personnes enfermées ici n'avaient pas une grande peine à purger. C'était un choix de Sehun et moi-même, il ne s'agissait pas de libérer de dangereux criminels dans la nature. Je m'approcha de la première cellule, et commença à en crocheter la serrure. Les deux prisonniers se trouvant à l'intérieur se levèrent immédiatement en me voyant faire, une lueur d'espoir et d'excitation apparaissant dans leurs yeux. Je leur intima de ne pas faire de bruit et ouvris la porte de fer, puis passa à la cellule suivante avant de toutes les ouvrir une à une.

J'avais désormais une armée de prisonniers à mes côtés, ils étaient jeunes et ne savaient pas vraiment quoi faire, alors ils attendirent que je parle. Fort heureusement pour nous il n'y avait pas de garde qui patrouillait dans cette partie de la prison à cette heure-ci, étant donné que ses occupants étaient considérés comme moins dangereux.

Je leur indiqua brièvement quoi faire, à quel moment courir et quel chemin emprunter. Évidemment je leur avais donné le chemin conduisant au centre de la prison, là où se trouvaient les gardiens, mais ils l'ignoraient tous et hochèrent simplement la tête, ce qui me laisserait toute l'occasion de prendre un chemin bien plus sûr et en toute discrétion. Peut-être m'en voudraient-ils plus tard mais cela n'était pas mon problème, car nous le savons tous, ici c'est chacun pour soi.

Il me restait une dernière étape à faire désormais : donner le signal. Mon bras se leva vers les airs sous le regard attentif des jeunes pensionnaires, ils étaient tous déterminés à s'enfuir. Ma gorge laissa s'échapper un lourd « MAINTENANT ! » tandis que mon bras se baissa de lui-même comme confirmation, et je vis tout le groupe de prisonniers vêtus d'orange courir d'un même homme vers la direction indiquée, bruyants.

Liberty | OH SEHUNWhere stories live. Discover now