Défilé de nouvelles / OS

11. Bonheur

Hey !

Voilà ma onzième nouvelle, je te souhaite une bonne lecture !

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- Jaimie ? Je pourrais te parler ?

- Oui mamie ? Qu'est ce qu'il y a ?

- Installe toi s'il te plait.

Le jeune femme à la peau chocolat au lait s'assit sur une chaise en face de sa grand mère avec un air interrogatif sur le visage. Cette dernière l'observait, songeuse. Puis elle se racla la gorge et commença à monologuer de sa voix captivante et fatiguée.

- Il y a quelque chose que tu dois savoir sur ce que j'ai vécu quand j'avais à peu près ton âge.

« Je vivais encore chez mes parents. Je faisais mes études dans la ville et j'avais un train-train quotidien qui me convenait plutôt bien même si je m'ennuyais pas mal. Un jour, alors que je faisais une sortie dans une ville voisine, j'ai rencontré un jeune homme. Il était très beau et charismatique. Après m'avoir longuement observée de loin, il est venu me parler. Nous avons vite sympathisé, nous étions sur la même longueur d'onde. Nous avons discuté durant plusieurs dizaines de minutes et nous nous entendions si bien que nous avons échangé nos numéros de portables. Le temps a passé et deux mois après nous étions ensemble. 

Ma routine me déprimait de plus en plus et nous ne nous voyions pas assez à mon goût. J'ai supporté ça encore un mois, juste pour chercher un moyen de m'en sortir. J'ai finalement trouvé une solution, plutôt radicale je dois dire à l'époque. J'avais tellement hésité, j'avais beaucoup à perdre et beaucoup à gagner. Il fallait me jeter dans l'inconnu. J'avais aussi honte de préférer mon bonheur. Mais, j'ai craqué. Nous avons emménagé ensemble et j'ai complément recommencé ma façon de vivre. Je n'ai jamais regretté ce choix. Je me suis mariée avec lui et j'ai maintenant des enfants et des petits enfants adorables. 

Si tu veux savoir, oui je parles bien de ton grand-père. Oui, celui que tu n'as jamais vu. Celui qui est décédé lors d'un attentat alors qu'il tentait de sauver des dizaines de personnes. Ça fait vingt ans aujourd'hui. Je sentirai toujours un vide dans mon cœur et j'ai à présent hâte de le rejoindre.

 Enfin tout ça pour dire que tu n'as peut-être pas rencontré la personne qui te rendra folle de bonheur. Qui te fera vivre à cent pour cent ta vie. Qui fera battre ton coeur à deux cent à l'heure. Qui te surprendra toujours plus chaque jour. Qui tu aimeras même peut-être plus que toi. Qui te fera voir le monde différemment...

Tu n'as peut être pas trouvé une activité, un travail qui te donnera l'envie d'y aller à chaque fois.  
Ce quelque chose qui te correspondras et que tu aimeras par dessus tout. 

Ce que je veux te dire, c'est que si un jour tu rencontres ou tu découvres cette chose en question, tu ne dois pas passer à côté de joie et d'amour sous prétexte que tu ne le mérites pas ou que tu as honte de choisir le bonheur. La vie mérite d'être vécue, elle est courte et il faut en profiter. 

Je t'aime ma chérie et chacun mérite tout le bonheur du monde sans honte. »

Les yeux perdus dans le vague, les larmes menaçant de couler, et le dos courbé par les années. Assia sourit à sa petite fille qui la fixait, ébahie. Jamais elle n'avait parler de leur grand père, c'était presque un secret de famille tant il semblait douloureux de l'évoquer. A présent elle comprenait. Et elle allait faire tout ce qu'elle pourrait pour respecter cette prière et de la transmettre. 

Jamais le bonheur de devrait apporter la honte.

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Voici la citation imposée :

« Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur » de Albert Camus

J'espère vraiment que tu as apprécié,

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Merci !

Amélie_lys