La famille reconstituée [Byler X Elmax] || Terminé

Chapitre 43: Will

— Oui ? fais-je d'une voix encore endormie.

— Will... souffle une voix féminine familière.

— Jane !? m'exclame-je sous le choc.

Ça ne se peut pas ! Ce n'est pas possible !

— Will, je — j'ai peur... laisse-t-elle tomber.

Je l'entends renifler de l'autre bout de la ligne.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qui est arrivé ? demande-je, alarmé.

— Les garçons, il-ils voulaient me faire du mal et... bafouille-t-elle.

— Quoi ? Jane, t'es où, bordel ? la questionne-je, terrifié pour elle.

— Et ma mère, elle me déteste. Elle me l'a dit... continue-t-elle comme si elle ne pouvait pas m'entendre.

— Mais Jane, ta mère est morte ? fais-je, très confus.

C'est toujours ce que j'ai entendu à l'école. Sa mère est morte lorsqu'elle avait 11 ans. Personne ne sait comment ni ce qui est arrivé, mais Jane n'a jamais été la même après, apparemment.

— Non, elle est en vie et elle me déteste et elle m'a frappé et... me répond la fille d'Hopper.

– Quoi ? m'étrangle-je, horrifié à l'idée que Jane se faisait battre pendant je ne sais plus combien de temps par sa mère pendant que nous la cherchions ici à Hawkins.

— Et j'ai peur et je veux rentrer à la maison, mais je ne sais pas s'il me reste assez d'argent et les garçons veulent encore me faire du mal, pleure-t-elle.

— Quels garçons ? l'interroge-je.

— Ceux du train, m'apprend-elle.

— OK, Jane, écoute-moi, soupire-je. Va à la billetterie de la gare de train et achète-toi un billet en direction d'Hawkins. Je vais aller maintenant à la gare t'attendre. Ça sera juste moi et peut-être Mike, Richie et Eddie, mais pas de parents. Donc lorsque tu arriveras personne ne te chicanera maintenant et tu pourras prendre le temps de tout me raconter et on trouvera une solution à tout ça en buvant de bonnes tasses de chocolat chaud, qu'est-ce que t'en dis ?

— Mais l'école de réforme ? souligne-t-elle.

— Tu n'y iras pas, la rassure-je. Je vais tout faire pour que ton père ne t'y envoie pas, tu n'as rien à craindre, fais juste revenir à la maison, je t'en supplie. Tout le monde t'attend et s'ennuie de toi.

Je reçois un silence en guise de réponse. Je panique à l'idée qu'elle ait raccroché et que depuis le début c'était juste une blague pour rire de moi, mais je garde mon calme au cas où elle ait vraiment besoin de moi et qu'elle soit vraiment terrifiée.

— Tout le monde ? finit-elle par demander.

— Tout le monde ! affirme-je.

— Même Max ? me questionne-t-elle d'une voix très faible.

— Oui même Max, elle a peur que quelque chose t'arrive, alors reviens ! Si ce n'est pas pour moi où ta famille, reviens pour elle ! l'encourage-je.

Un autre silence s'installe, mais je laisse encore le temps à Jane de réfléchir, je ne voudrais pas trop la froissé, elle semble tellement fragile en ce moment.

— D'accord, je m'en viens, dit-elle avant de raccrocher.

— Jane ? fais-je en entendant l'autre bout de la ligne mourir. Jane ? Jane !?

Je place le combiné sur son socle en soupirant. Je ne sais même pas dans combien de temps elle va arriver, mais je m'en fous. Je dois me rendre immédiatement à la gare et l'attendre. Je ne voudrais surtout pas qu'elle arrive seule à la gare et ne me retrouve pas là et croie que je lui ai menti et que je l'ai abandonné !