La famille reconstituée [Byler X Elmax] || Terminé

Chapitre 27: Will

Je ne peux pas rester ici à endurer les insultes d'Hopper. Le ton qu'il utilise et ses propos sont justes trop semblable à ceux de mon père et rester ici à tout écouter me ramène plusieurs souvenirs tout aussi douloureux les uns que les autres. Je décide donc de m'enfuir car Hopper n'a pas l'air de vouloir s'arrêter de sitôt malgré les protestations de ma mère.

Dès que je mets les pieds dehors je réalise que je n'ai nulle part où aller. Je ne peux pas me rendre chez Max, elle voudrait des explications d'où j'étais cet après-midi. Je ne peux pas aller chez Mike, on vient de se disputer. Je ne peux pas aller chez Eddie, il est probablement avec Richie et honnêtement, je suis plus trop confortable en présence de sa mère. Je ne peux pas aller chez un autre membre du club car je vais devoir tout expliquer à partir du début et j'en ai assez de voir les faces surprises des gens quand ils réalisent que Mike et moi nous sommes galochés, comme si c'était quelque chose d'impossible !

Je me mets donc à me diriger à la course vers le centre-ville. Au pire si je ne trouve pas quelque chose de mieux entre-temps, j'irai aux arcades et me défoulerai. 

Cependant, au bout de quinze minutes de course qui s'est plutôt terminé en marche rapide, une voiture avance dans ma direction. Je la reconnais immédiatement, c'est celle de Jonathan, mon grand frère. En moins de rien, la voiture s'immobilise à ma hauteur et mon frère baisse la fenêtre du côté passager pour pouvoir me parler.

En le voyant je réalise que ça fait des semaines que je ne l'ai pas vue. C'est vrai, on se manque toujours de peu. Soit il est avec ses amis, ou sa copine Nancy, ou il travaille, ou il étudie pour un de ses cours universitaire. Et lorsqu'il est à la maison, je suis soit avec un ami quelque part ou dans ma chambre avec Jane et mon frère ne veut pas nous déranger.

-Hey Will, est-ce que ça va ? me demande mon frère. 

Je secoue la tête vivement et Jonathan débarre la portière de sa voiture m'incitant donc à entrer dans son auto. Je prends place à ses côtés et referme la portière avant qu'il reprenne la route.

-Ne retourne pas à la maison, s'il te plaît, fais-je en voyant que nous continuons dans la direction opposée d'où je me dirigeais.

-T'inquiète, me rassure mon frère, je cherche juste un endroit pour faire un U-turn, j'avais plutôt prévu de t'amener au Dairy Queen, t'as l'air d'en avoir besoin.

Je souris doucement à Jonathan. Dairy Queen c'est là que notre mère nous amenait quand nous étions plus jeunes et que notre père faisait une de ses crises, c'est depuis devenu une sorte de forme de réconfort et Jonathan et moi nous y rendons chaque fois que nous ne nous sentons pas au top.

Après une dizaine de minutes de route nous arrivons finalement devant le fast-food et je me commande la même crème glacée que d'habitude. Jonathan décide de prendre la même chose que moi et il me paye même mon dessert ce qui me rassure car je viens de réaliser que je n'ai pas de quoi payer de toute façon. J'aurais eu l'air bien ridicule, si je m'étais rendu aux arcades.

Une fois avoir récupéré notre commande, nous nous installons dans le fond du petit restaurant à une table pour deux. Puisqu'il est encore tôt, peu de personnes sont présentes dans la petite salle à manger ce qui fait mon bonheur.

-Bon, maintenant que t'as ton soutien moral, commence mon frère, dis-moi ce qui se passe.

Je soupire et malgré moi, je finis par tout dévoiler. En commençant par Mike et moi jusqu'à tout à l'heure quand Hopper était énervé contre Jane et moi pour avoir séché les cours. Je sais que j'ai dit que je ne voulais pas devoir tout me réexpliquer, mais avec Jonathan c'est différent. Il a toujours été là pour moi et il est la seule personne sur terre à qui je peux dire n'importe quoi sans avoir honte ou avoir peur qu'il ne juge. Au bout de quinze minutes, je finis finalement mon récit et je réalise que je n'ai pas touché à ma crème glacé pendant que je parlais. J'en profite donc pour prendre une énorme bouchée et mon frère semble en grande réflexion. Je le laisse faire et continuer à me goinfrer pour éviter de laisser ma glace fondre encore plus.